Tandis que le leader germano-danois est de retour au sein de l'écurie américaine, la question se pose de savoir si ce recrutement est finalement une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

karrigan la clé du succès chez FaZe

C’est au début de l’année 2016 que l’écurie FaZe Clan a débarqué dans l’univers de Counter-Strike: Global Offensive. Déjà à l’époque, leur arrivée au sein du FPS de Valve alors en plein développement avait beaucoup fait parler. 700 000 $ c’est d’ailleurs la somme record qu’auraient dépensé les dirigeants de FaZe afin de recruter l’effectif des ex- G2 Esports. Auparavant auprès de la légende espagnole Carlos “Ocelote” Rodriguez, les ex-G 2 s’étaient fait remarquer à l’époque avec deux quatrièmes places lors de la DreamHack Cluj en Roumanie et les Intel Extreme Masters de San Jose en Californie.Toutefois si ces résultats prometteurs leur permettaient de faire partie du gratin international, ils ne leur laissaient pas la possibilité d’espérer beaucoup plus. C’est donc tout naturellement que les dirigeants essayèrent de développer les qualités intrinsèques de leurs poulains. À peine un mois après leur recrutement, ces derniers se voient affubler d’un coach légendaire en la personne du suédois Robert "RobbaN" Dahlström. Ce dernier a déjà été au sommet de la hiérarchie mondiale en tant que joueur à l’époque sur Counter-Strike 1.6, et son expérience devait permettre aux FaZe de franchir un palier leur permettant d’enfin devenir champions.


Ricardo "fox" Pacheco @Fraglider

Pourtant ce transfert ne sera pas l’élément déclencheur du succès chez FaZe, pas même les arrivées successives du suédois Mikail "Maikelele" Bill (le 3 avril 2016), du français Fabien "kioShiMa" Fiey (le 10 avril 2016) ou bien du finlandais Aleksi "allu" Jalli (le 16 août 2016). Il faudra finalement attendre presque un an d’activité et voir arriver Finn "karrigan" Andersen pour que FaZe trouve enfin un leader, ce qui n’empêchera pas malheureusement le reste de l’effectif de fluctuer en fonction des différentes offres ou résultats du groupe. Pas étonnant d’ailleurs qu’il faille attendre avril 2017 avant de voir FaZe Clan monter sur un podium pour la première fois (StarLadder i-League StarSeries Season 3), et de la plus belle des manières puisque c’est directement à la première place qu’ils termineront. À cette époque l’effectif était composé de Fabien "kioShiMa" Fiey, Håvard "rain" Nygaard, Aleksi "allu" Jalli, Finn "karrigan" Andersen et de celui qui sera élu meilleur joueur de l’événement Nikola "NiKo" Kovač. Mais ce résultat ne sera pas suffisant pour eux, il faudra attendre encore deux  remplacements avant de voir FaZe retrouver le toit du monde en septembre 2019. Tout d’abord allu est remplacé par le Slovaque Ladislav "GuardiaN" Kovács, puis c’est kioShiMa qui fait ses valises fin août 2017 et le Suédois Olof "olofmeister" Kajbjer Gustafsson, ex-Fnatic, arrive pour le suppléer. Cet apport de skill et d’expérience sera capital au développement de l’équipe et leur permettra de remporter à peine quelques semaines plus tard l’ESL One: New York 2017 devant Team Liquid. Cette victoire marquera le début d’une période bénie pour FaZe marquée uniquement par deux pauses du suédois olofmeister pour raisons personnelles, mais surtout sept titres majeurs remportés jusqu’au clash en décembre 2018. À ce moment-là des tensions apparaissent au sein de l’effectif et c’est le leader qui se retrouve isolé de ses camarades. Finn "⁠karrigan⁠" Andersen est envoyé sur le banc par ses équipiers, il ne parvient plus à fédérer ses camarades autour de lui et son discours ne porte plus. Le lien sera définitivement rompu à la toute fin de l’année 2018 quand karrigan sera envoyé en prêt chez le concurrent Team Envy et qu’il sera remplacé par le Kazakh Dauren "AdreN" Kystaubayev.

Deux tournois seront remportés sans celui qui les avait menés vers les sommets (les BLAST Pro Series: Miami en avril 2019 et les BLAST Pro Series: Copenhague en novembre). Et puis depuis plus rien. Des transferts auront bien lieu pour tenter de nouvelles formules, mais finalement FaZe se fera dépouiller par ses concurrents sans jamais parvenir à se renforcer ou, tout simplement, à retrouver une certaine stabilité. L’équipe végète alors en attendant des jours meilleurs, devenant même une sorte de maison de retraite avant l’heure pour un Olof "olofmeister" Kajbjer Gustafsson  plus franchement motivé. Alors aujourd’hui avec le départ du suédois qui a (enfin ?) pris la décision de prendre du recul en attendant de savoir s’il souhaite vraiment arrêter sa carrière professionnelle ou non, et le retour de Finn "⁠karrigan⁠" Andersen, on est en droit de penser qu’après presque deux ans d’attente FaZe est désormais sur le retour. La politique esportive, totalement défaillante ces dernières années semble enfin revenue tout comme les ambitions. karrigan est toujours aussi bon aujourd’hui et il a su mettre à profit toute cette période pour continuer de performer chez les Allemands de mousesports. En revanche côté FaZe, hormis le Norvégien Håvard "⁠rain⁠" Nygaard, il ne reste plus personne de la grande époque. Et c’est bien là que seront très certainement les limites de l’effectif actuel du clan. Ce dernier devrait d’ailleurs connaitre des modifications majeures dans les prochaines semaines afin de reconstruire une véritable équipe, et pas juste un simple épouvantail incapable de hausser son niveau de jeu lors des moments clés.


Finn "⁠karrigan⁠" Andersen @HLTV

En conclusion si le retour de Finn "⁠karrigan⁠" Andersen est une excellente nouvelle pour l’équipe, son arrivée ne parviendra pas à elle seule à modifier l’état d’esprit qui règne depuis maintenant trop longtemps au sein de l’écurie. Le nouveau capitaine du navire aura désormais trois missions. Tout d’abord la plus compliquée sera de reconstruire une composition en adéquation avec ses objectifs de jeu, mais également se prémunir d’une éventuelle mutinerie telle qu’il l’avait vécu fin 2018. Ensuite il faudra prouver que ses choix, et cela sera normalement la phase la plus aisée, sont les bons et ramener FaZe au sommet de la hiérarchie mondiale. Pour ce faire il faudra encore du temps, de l’argent et le soutien sans faille d’une direction esportive qui a semblé totalement incompétente depuis bien trop longtemps. Mais comme le dit la devise de Jacques Cœur : à cœur vaillant rien d’impossible !