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Rencontre avec Alphama, la dernière recrue de LeStream Esport, à l'aube du Six Invitational.

 

Il est le second plus jeune joueur s'étant qualifié au Major de Montréal et le cadet de l'édition à venir. Léo "Alphama" Robine, membre du collectif européen LeStream, a répondu aux questions de la rédac'. Dans cet entretien, il revient notamment sur son arrivée au sein de l'ancien collectif Millenium et sur la manière dont il aborde le Six Invitational.

 

team-aAa.com : Comment se sont passées ton intégration à l'équipe ainsi que celle d'UUNO ?

Léo "Alphama" Robine : Êxtrêmement bien, je pense qu’avant toute réponse, quand on m’a proposé le projet, c’est les joueurs, leur réputation, leur mentalité qui m’ont séduites, on n’a pas été recruté seulement pour nos habilités en jeu, mais aussi pour s’intégrer au mieux à la mentalité de l’équipe. C’est pour ça qu’on fonctionne aussi bien aujourd’hui je pense.

 

Tu es encore un jeune joueur de la scène française, mais est déjà plongé dans une équipe européenne communiquant en anglais. T'es-tu adapté facilement à la barrière de la langue à ce nouveau facteur, que ce soit en in game comme or game ?

J’ai toujours eu un goût prononcé pour les langues étrangères, ait joué dans ma première équipe internationale à 15 ans et compté quelques mois en tant que sub pour Overtime (anciens Method), une équipe Britannique tier 2. Une petite expérience accumulée qui m’a facilité la transition. La partie la plus dure c’était le naming, passer de français à anglais après plus d’un an c’était dur, mais j’étais tellement hypé par le projet que j’ai passé pas mal de temps à en apprendre par cœur le plus possible.

 

Vous avez hérité de la Gaming House de Millenium au sein des locaux parisiens de Webedia. L'acclimatation de l'équipe en a-t-elle été facilitée, notamment au vu de tous les matchs que vous avez eu à jouer en si peu de temps ?

Effectivement nous sommes temporairement dans la GH Millenium, nous aurons d’ailleurs bientôt nos nouveaux locaux aux couleurs de LeStream Esport et vivons maintenant dans la Living House LeStream qu’on vous fera découvrir bientôt aussi j’espère. Clairement c’est un changement radical et cela nous permet de tenir le rythme plus élevé de matchs tout en privilégiant l’esprit d’équipe. On se lève ensemble, on mange ensemble, on joue ensemble et avant tout, qu’on perde ou qu’on gagne, on le fait ensemble, en équipe.

 

 

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Alphama à la DH Winter, sa première apparition sous les couleurs LeStream

 

 

Vous êtes à la hauteur d'une performance très relevée en ce début de Pro League, deuxièmes au classement avec quatre victoires et avez fait forte impression dans le qualifier au Six. Peut-on parler d'un "déclic", d'une mise sur un rythme de croisière après un Minor de la DH Winter qui vous a laissé sur un gout amer ?

Oui sans aucun doute, mais je pense que le réel déclic s’est fait après le premier match Pro League face à ENCE. C’était une grosse désillusion pour nous et on a tout de suite trouvé l’erreur principale. On a trouvé une solution, on l’a appliqué et on a commencé à gagner.

 

Quant à toi, ressentais-tu un peu plus de pression pour ton retour en Pro League après une première partie de Saison 8 compliquée avec Supremacy ?

J’ai beau faire attention à la pression et essayer de rester focus 100 % sur les matchs, c’est difficile de faire abstraction de l’attente du public. Je suis le plus jeune, le moins connu, le moins expérimenté et donc pour beaucoup celui qui devait prouver qu’il méritait sa place dans cette équipe. Et pourtant chaque match de Pro League l’esprit d’équipe l’a emporté, les calls, la synergie, tout a balayé les sentiments et je me suis retrouvé complètement concentré sur mon rôle. Je dois ça à l’équipe évidemment, mais je pense tout particulièrement à Crapelle pour ses mots qui savent rassurer, et risze qui fait un super travail de capitaine. Notre encadrement y est pour beaucoup.

 

Avec le retard de la Pro League à rattraper et les qualifications au Six Invitational, vous avez mangé du Rainbow Six matin, midi et soir tout au long du mois de janvier. Selon toi, cela vous a-t-il profité étant une équipe fraîchement recomposée, ou cela vous a-t-il plutôt défavorisé ?

Je pense qu’on s’est vite adapté à ce rythme parce qu’on était dans les bonnes conditions et aussi parce que cette équipe hype tout le monde. On progresse tous les jours, on le voit, on le ressent, et ça donne envie d’en faire plus. C’était fatiguant mais gratifiant.

 

Vous êtes tombés dans ce que certains considèrent comme le groupe de la mort avec des PENTA se montrant de plus en plus solides, des NORA-Rengo s'imposant un peu comme une équipe à même d'en surprendre plus d'un et des Evil Geniuses qui restent les vice-champions des deux derniers Majors et que vous affronterez en premier lieu. Qu'en penses-tu ?

Je ne pense pas qu’il y ait un groupe de la mort en particulier au Six. Les 16 meilleures équipes du monde sont présentes, et on veut être la meilleure. Si on part de ce postulat, on doit pouvoir battre n’importe qui, donc peu importe la poule, on donnera tout pour y arriver.

 

Quel est votre objectif d'équipe à ce Six Invitational ? En as-tu un personnel, comme peut-être t'offrir une apparition sur la grande scène ?

Je pense que notre équipe n’est pas encore au maximum de son potentiel, cependant notre niveau actuel et notre rapidité de progression peuvent tout à fait nous emmener très loin. On vise tous une victoire, mais étape par étape, match par match. D’abord sortir des poules, puis gagner les quarts, les demies et la finale. Personnellement la scène me fait rêver, c’est une expérience incroyable et j’aimerais en profiter un maximum. On est tellement à rêver de jouer un Six, et tellement peu à y arriver, je ne veux absolument pas passer à côté de cette occasion.

 

 

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Alphama à la 6Cup 2018

 

 

Un an après ce qu'on peut nommer comme ta révélation au grand jour et près de huit mois après tes premiers pas en Pro League, tu représenteras la France à la coupe du monde de Rainbow Six Siege, à Montréal, dans trois semaines. Arrives-tu à le réaliser ?

Honnêtement je ne pense pas, tout est allé très vite, j’ai joué qu’un seul événement international en LAN et c’était la DreamHack en Suède. Je ne réalise ni la taille du tournoi, ni son audience, ni la chance que j’ai d’en faire partie. Peu importe ce qu’il se passe, tout ce que j’espère c’est d’être fier d’avoir représenté mon pays à un mondial, fier de mon équipe, et fier de moi.

 

Quelle fut ta première réaction, la première chose à laquelle tu as pensé au moment de ta qualification ?

J’étais heureux. J’ai laissé la rage de vaincre partir et serré toute l’équipe dans mes bras. On venait de le faire, concrétiser cette fin de semaine harassante par la plus belle des qualifications, rebondir après un match comme celui d’Empire ça me rendait fier de nous et de notre mental.

 

Tu y seras le cadet, tu détiens la palme du second plus jeune joueur de l'histoire à prendre part au Major de Montréal. C'est sans aucun doute une source de pression, elle est positive ou négative ?

C’est le genre de petit titre qui rend fier mais je pense sincèrement qu’il ne faut pas trop y faire attention. Je suis jeune, je dois me servir de cet événement pour apprendre, gagner en expérience et devenir meilleur. Je sais que beaucoup de gens placent de l’espoir en moi, et je les remercie sincèrement mais cela ne doit pas m’empêcher de me remettre en question constamment pour m’améliorer. Avoir la tête sur l’épaule, ne pas trop faire attention aux critiques positives ou négatives et se concentrer sur soi et son équipe, c’est ma stratégie pour progresser.

 

Je te remercie pour le temps que tu m'as accordé et te laisse le mot de la fin.

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