Cet article est l'oeuvre de ROGAAAJJ, rédacteur sur son blog que vous pouvez retrouver ici. Pour cet édito, il nous a rédigé un article sur nos français d'O'Gaming TV qui sont en plein essort.

 

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Ce samedi, nous venons de vivre la victoire du jeune Life de l’équipe StarTale, lors des finales de l’Iron Squid 2. Douze heures de stream quasiment non-stop, des parties de très haute volée et une finale à la hauteur du tournoi et de l’organisation de cet évènement.

 

Au mois de novembre 2011, au lendemain de la soirée OGaming 2, j’avais ici-même écrit un article intitulé « Pomf et Thud, une chance pour l’eSport ?« , une question que nous pouvions alors légitimement nous poser compte tenu du succès du show proposé au Bataclan, et de la fanbase grandissante des deux frangins. Ces 14 derniers mois, de l’eau a coulé sous les ponts, et les VODs mettant en scène Pomf et Thud ont évolué, en particulier grâce à la création de l’OGaming TV.

 

Retour sur la création d’OGaming, de la TV, et de l’influence de ce groupe de casters, de rédacteurs et de joueurs au sein de la scène eSport française.

 

OGAMING TV, LA MEILLEURE WEBTV FRANCAISE ?


A la fin de la soirée OGaming 2, Pomf et Thud annonçaient la création de leur TV, dont ils seraient, avec BobLeGob, ZeratoR, Ken Bogard et Chips & Noi, les animateurs. Depuis, l’équipe s’est considérablement étoffée, ratissant bien au-delà des programmes de base. Ainsi, de là création de VODS Starcraft2, Pomf & Thud se sont retrouvés à la tête de ce qui est devenu la webTV hype française, cette webTV où tous les streamers français les plus populaires ont leur place.

 

 

De guest-star occasionnelle, MoMaN est devenu caster régulier auprès de P&T. Dans le fond, il était logique que MoMaN, dont la popularité est dûe à une image dont il prend particulièrement soin, de s’afficher là où les fans sont les plus nombreux. Même situation pour Anoss, qui avec MoMan, Pomf et Thud forme donc aujourd’hui le carré de commentateurs stars de ce regroupement.

 

Au-delà des vidéos, OGaming a aussi récupéré deux des meilleurs rédacteurs français en ce qui concerne Starcraft 2, à savoir LeLfe et Kere, afin d’élargir encore davantage les champs de compétence d’OG.tv.

 

Cependant, on en arrive de temps en temps à se demander aujourd’hui si la grille des programmes d’OG.tv n’est pas un simple assemblage de programmes qui parfois se répètent. Si le Rush News et les Podcrafts sont tous les deux des programmes de qualité, quel intérêt pour les lecteurs/viewers d’avoir un contenu identique servi de deux manières différentes ?

 

En quelques mois, au début de l’année 2012, OGaming a donc tranquillement fait son nid, mais jusqu’alors, sans proposer réellement de programmes « ambitieux ». Et puis le poulpe est arrivé…

 

IRON SQUID : OGAMING FAIT DANS LE LOURD

 

La soirée OGaming 2 au Bataclan avait été impressionnante, mais dans son déroulement, elle faisait plutôt penser à une (énorme) soirée entre potes autour de quelques matchs de Starcraft 2 et de Vs Fighting. Avec l’annonce d’Iron Squid, l’esprit a changé, puisqu’il s’agissait d’organiser une compétition, tout ce qu’il y a de plus sérieux, dans un lieu inédit d’un point de vue eSport : le Grand Rex.

 

Une salle extraordinaire, et remplie, quatre des meilleurs joueurs du monde, la première édition était une totale réussite, ce qui impliquait que la deuxième édition, annoncée directement après la victoire de MMA, se devait d’être de très haute volée… Et c’est ce qui est arrivé.

 

Les qualifications online se sont déroulées sans accroc, sur un modèle que le public français a vu arriver grâce à eGG-One, d’après un calendrier précis, et un lancement des parties depuis un plateau. Après le Grand Rex, OGaming passe encore une marche puisque les finales de la deuxième édition du Squid ont eu lieu au Palais des Congrès de Paris. Cette salle, à l’image du Grand Rex et du Bataclan, est dans la même veine que les événements précédents, c’est à dire ayant lieu dans des hauts lieux parisiens du spectacle.

 

A 11h00, au lancement de la cérémonie d’ouverture, en plus des 3700 personnes présentes dans la salle, c’était déjà 7300 et 15000 viewers présents respectivement sur les streams français et anglais qui étaient dans les starting-blocks. Et au bout de quelques minutes seulement, tout le monde a compris que c’était du lourd, du très lourd.

 

Décor travaillé et orchestre symphonique, le tout est dirigé à la baguette, et il est clair que la troupe d’OGaming a vu les choses en très grand. Malgré tout, sur Twitter et ailleurs sur le net, la qualité des commentateurs est remise en cause, ce qui n’est pas une surprise dans cette communauté d’éternels insatisfaits, mais qui n’aurait pas lieu d’être, du moins pas sur le moment. Dans 10 ans, il est probable que nous tenterons de nous souvenir de ces quelques compétitions qui étaient offertes gratuitement en fullHD sur le net, ce qui déjà, à l’heure actuelle, devient rare pour une show de cette importance.

 

A ce propos, il est intéressant de voir la trajectoire suivie par Pomf et Thud. Reconnus (dans Liquipedia par exemple) comme des casters orientés casual privilégiant le côté show, au contraire de nombre d’autres casters français, ce sont pourtant eux qui ont acquis la plus grande reconnaissance dans le milieu eSportif, et cela jusqu’à, pendant cet Iron Squid 2, partager le cast d’une map avec Day[9], l’un des casters les plus populaires du monde, et l’un des plus… techniques. Comme le disait Jérôme Latta, rédacteur en chef des Cahiers du Football, dans un récent billet, « La notoriété fait la popularité, et elle tient lieu de compétence ». Comme quoi…

 

Au final, et pendant toute la journée, Iron Squid 2 a été unanimement reconnu comme un show d’une rare qualité, aussi bien par le public français qu’européen et nord-américain.

 

RENFORCER UNE IMAGE DEJA BIEN ANCREE DANS LE PAYSAGE FRANCAIS

 

Lorsque P&T ont uploadé leur première vidéo, une partie entre LiquidTLO et Huk, en juin 2010, ils étaient loin de se douter de la trajectoire qu’ils allaient suivre dans les mois suivants. De simples commentateurs amateurs sur le net, ils sont devenus en moins de deux ans les shoutcasters préférés du public français, les premiers dans le milieu à rassembler d’un côté professionnels de Starcraft, et de l’autre un public parfois complètement casual.

 

Cette réussite intrigue, et c’est peut-être ce qui explique que des articles à propos d’eux sont apparus sur divers sites d’actualité. L’ExpressLe PointMetro ou même encore le Figaro se sont penchés sur l’aventure des frères Noci, et de leurs acolytes. Mais pourquoi cet intérêt ?

 

Organiser une compétition de jeux vidéo dans un lieu comme le Futuroscope, c’est énormément de travail, un event (en l’occurrence ici la Gamers Assembly) toujours réussi, mais qui n’a rien de « surprenant » auprès du grand public, tout simplement car dans le fond, un lieu comme le Futuroscope baigne dans une sorte d’esprit geek, et donc aucune raison de s’intéresser à se qui s’y passe un week-end d’avril.

 

Pour les soirées labellisées OGaming, et je l’ai déjà dit un peu plus haut, il s’agit toujours de hauts lieux du spectacle. Alors « qu’on va au Futuroscope », on « fait le Bataclan, ou le Grand Rex », et c’est une donnée importante. L’eSport se veut être une discipline professionnelle, à l’instar des sports mainstream, qui doit donc être vendue au public comme un véritable show, et ce choix des salles de spectacle est très important.

 

Même son de cloche pour Chips&Noi, dont le tournoi, Tales of the Lane, financé par le biais de my Major Company, donc directement du public, a fait l’objet d’articles dans l’Express où le Figaro.

 

 

En réalité, OGaming, autour de son duo de commentateurs phare réussit ce que les sites d’actualité spécialisés eSport n’ont jamais (ou presque) su faire : un pont, une ouverture entre notre univers fermé du sport électronique, et l’extérieur. De quoi être optimiste pour le futur ? Attention tout de même.

 

QUID DU SQUID III ?


Si la journée s’est déroulée presque sans accroc, comme du papier à musique, le moment où Pomf a évoqué la possibilité de voir une troisième édition du Squid a marqué. Flou dans ses explications, il a expliqué qu’un tel évènement était une lourde organisation, et a demandé au public de savourer, ne pouvant pour le moment pas dire qu’un IS3 serait organisé.

 

Si une journée comme celle que nous avons vécu nous « vend du rêve », il ne faut pas perdre de vue le nerf de la guerre, l’argent. Iron Squid 2 est-il rentable pour Alt-Tab Productions ? Sans chiffres (officiels), impossible d’y répondre formellement, mais les frais ont été importants. Location de la salle, orchestre, décoration, musique, staff de plusieurs dizaines de personnes, cashprizes, tout se paye, et pas sûr que toutes ces dépenses fassent du Squid et de ses créateurs des millionnaires…

 

Avoir des bonnes idées, c’est une chose, les mettre en application en est une autre. Savoir capitaliser et faire tourner une société sur le long terme, c’est difficile, et en particulier dans le monde du sport électronique. P&T ne sont pas les premiers à avoir eu, ou mis en pratique des bonnes idées. En revenant quelques années en arrière, l’ESWC 2006 au Palais Omnisports de Paris-Bercy, où bien outre-Atlantique les CGS et leurs franchises s’affrontant lors de shows télévisés avaient marqué leur époque. Or, derrière ces évènements, il y a des entreprises qui ont connu un sort identique…

 

Difficile d’être rentable dans le petit monde du sport électronique, où les dépenses sont rapidement importantes, mais où les sources de revenus sont rares. Espérons qu’ils ne se brûlent pas les ailes.

 

A LA PROCHAINE ?


Le futur nous apprendra si le Squid, où bien même d’autres tournois estampillés OGaming auront lieu, mais une chose est sûre, Iron Squid 2 fera date, et restera au Panthéon des tournois de sport électronique. Toute la journée, #Squid2 a été sur Twitter le point de rassemblement où inconnus, rédacteurs, casters et joueurs, aussi bien français qu’étrangers, ont salué cet évènement.

 

Pendant la partie commentée par Pomf, Anoss et Day[9], nous avons pu nous rendre compte du principal problème d’OGaming : la barrière linguistique. Vous avez beau proposer des programmes de qualité, lorsque vous parlez français, vous vous isolez du monde anglophone. Certes, pendant les tournois tels que TOTL ou IS, des streamers étrangers sont là pour faire le relais avec « le reste du monde », le problème, c’est qu’une fois le tournoi terminé, au lieu de surfer sur la vague et d’attirer de nouveaux viewers réguliers, OGaming retourne s’isoler avec un public francophone. OGaming est français, et malheureusement, trop peu de gens qui suivent le sport électronique partout dans le monde parlent français.

 

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Mais comme l’a dit Pomf, profitez ! Oui, profitons de ce moment, de ce tournoi qui nous a été offert par la troupe d’OGaming, et savourons, le temps des comptes viendra plus tard. L’eSport doit être un spectacle, ne l’oublions pas, et c’était hier un sacré spectacle auquel nous avons assisté. GG.

 

 

- Article rédigé par Arnaud "ROGAAAJJ" Rogerie