« BoZo, arrête de nous faire chier en privé avec ta vision de l’eSport improbable et va publier un article quelque part. ». Comme mes amis en ont marre de m’écouter et que Zidwait est assez fou pour me laisser la parole, je laisse les lecteurs aAa subir mes élucubrations.
Après de nombreuses années à avoir apporté ma pierre à l’édifice eSport, suivies de nombreuses années à le regarder, j’ai eu envie de faire un petit rétrospectif business de l’eSport, observé par mes yeux de juif.
Le passé : « L’eSport, c’était mieux avant… »
A l’époque, l’eSport nous faisait nous surpasser. Les acteurs étaient l’essence même de l’eSport. On allait écrire sur mIRC à HeatoN qu’on donnerait tout pour avoir son skill. On suppliait Incolas de nous recruter pour apporter les bouteilles en LAN à GoodGame. Les structures, payées pour gérer leurs équipes, garantissaient leur futur sur le long terme (soit 6 semaines). C’était champagne avec 30K € sur l’année pour une équipe, qui pouvait partir dans des momolans gagner des tapis de souris pour caler leurs bureaux.
Mais derrière cet univers de joggings usés parfumés au simili-mennen sport remplaçant les douches, une compétition bien plus rude se jouait. Savoir comment rendre cette communauté profitable. Il y avait les charlatans mécènes qui pensaient flairer la poule aux œufs d’or ou les généreux qui faisaient du crowdfunding 1.0 (donc seuls.). On avait aussi certains sponsors dirigés par des gros gamblers qui fournissaient des sommes astronomiques sur du marketing de fidélisation, alors qu’un gamer serait capable d’échanger sa mère contre une MX 300 pour ne pas changer de souris.
Pour finir, et c’est encore le plus pérenne, certains sites avaient su trouver des financements détournés, comme transformer sa structure en site d’actualité (aAa par exemple), voire même en Meetic, mais sans les filles (les profils SK-Gaming). Mais il fallait trouver un modèle économique tenable, et vite. C’est ça qui a chamboulé l’eSport.
Le présent : « … Enfin, ça dépend pour qui … »
Aujourd’hui, l’eSport fait frissonner. Les fournisseurs d’argent de la première heure, SteelSeries et autres marchands de tapis, ne sont plus à la hauteur des espérances des joueurs. Ils viennent harceler leurs équipes en se comparant à des joueurs de football, salariés pour faire rêver leur communauté. Les structures souffrent et se ruinent.
En parallèle, quelques fous détectent là une réelle piste de gain, et des sociétés injectent les gros sous, permettant de secouer toute l’eStratosphère. On voit naître le streaming, les organisateurs d’événements de jeux vidéo. Les règles du jeu changent. Les sous prennent le dessus, au profit des anciennes valeurs de l’eSport. ZeratoR gagne mieux sa vie qu’Adelscott car ZeratoR amène des sous alors qu’AdelScott ne fait qu’en coûter.
Le cœur de métier d’une structure change, plus besoin de débaucher des sponsors à longueur de temps. On monte des gaming-houses avec les sous du streaming et on fidélise nous-même notre propre communauté. Les sponsors, c’est la cerise sur le gâteau. Les sociétés créent des services de streaming avec des régies pub défiant les plus grands. Les éditeurs de jeux vidéo recrutent pour faire de l’évènementiel en nous faisant des spectacles dignes de superproductions américaines. Ca y est, eSport, tu as enfin gagné le jeu de l’argent.
On est dans la cinématique qui voit Salamèche se transformer en Reptincel, avec dans le rôle de dresseur Pokémon Carmac qui porte sa casquette pour cacher sa calvitie naissante (Samy ayant abandonné depuis longtemps).
Le futur : « … Et pour combien de temps ? »
Demain, l’eSport sera transformé. Les éditeurs de jeux comprennent qu’il faut faire rêver leurs joueurs (Dafuq The International ?!), mais leur audience reste limitée. Les moyens ne peuvent pas être décuplés. Il faut trouver une solution. La suite ? Transcender la ménagère de 40 ans, comme certaines marques ont su faire dans le casual gaming : créer un jeu avec un gameplay de base aussi facile à prendre en main que SC2 pour les protoss (mais perfectible au possible) avec des règles aussi dures à comprendre que Flappy Bird et les graphismes des Sims 4.
Les plus malins vont tirer leur épingle du jeu et s’approprier l’eSport de telle sorte à ce qu’ils y gagnent le plus possible, au détriment de tout ce qu’on appelle aujourd’hui l’eSport. Ils sauront par la suite créer leur propre écosystème et se permettront de créer des joueurs stars, pour revenir au bon vieux temps (LoL, à quelques ajustements prêts, sur la bonne voie ?).
Hearthstone sur iPad, Chips Et Noi plus connu que skyyart et Twitch.TV avec de plus grosses audiences que la TNT ne sont que les prémices.
A quand Candy Crush Saga à l’ESWC ?
BoZo, ancien membre du staff *aAa*
Modifié le 17/04/2019 à 14:34
Modifié le 17/04/2019 à 14:34
Cyprien Gaming est l'avenir de l'eSport, malheureusement !
JV.com, le site casual par excellence, va devenir la référence en France, malheureusement !
Les grosses écuries françaises n'existeront plus en tant qu'équipe, les meilleurs français étant dans de nombreuses écuries internationale, malheureusement !
Bordel c'est déjà le cas ..
Modifié le 17/04/2019 à 14:34
aAa c'est un peu l'un des sites ou tu as le plus de liberté d'expression vis à vis de la compétition électronique passes ton chemin si ça ne t'intéresse pas et bonne lecture sur les sites politiquement correcte et aseptisé francophone.
Modifié le 17/04/2019 à 14:34
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https://www.youtube.com/watch?v=k4raDWE4-Y4
Je disais ça en exagérant mais je trouve qu'ils montrent bien le virage que prend le Gaming et du coup sa petite niche qu'est l'eSport derrière lui.
Modifié le 17/04/2019 à 14:34
Modifié le 17/04/2019 à 14:34
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ZeratoR amène des sous alors qu’AdelScott ne fait
qu’en coûter". Captain Obvious, 2014.
A part ça ton billet est sympa
Modifié le 17/04/2019 à 14:34
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Par contre dans le secteur de niche de l'eSport, on pourrait aborder le manque de professionnalisme de beaucoup d'acteurs qui sont aujourd'hui connus et reconnus qui, tant qu'il ne sera pas réglé, bloquera son développement.
Modifié le 17/04/2019 à 14:34