Où veut en venir la direction d'Electronic Arts, et surtout le conseil d'administration de la société ? Après des choix plus que discutables d'Activision au niveau de Call of Duty Modern Warfare 2, qui ont rendu fous de rage les joueurs. Cette fois-ci c'est EA qui a affolé les marchés avec deux décisions contradictoires et des résultats bien en deçà des attentes réelles des marchés. [bien rattrapée l'intro hein ;)]
Le rachat de Playfish
Vous connaissez PlayFish ? Non ? Vous avez pourtant sûrement déjà joué à un de leurs jeux. Présents sur Internet (MySpace, Facebook et Twitter) et Mobile (Android, iPhone), ils développent des jeux sociaux, une sorte de chimère mystique sensée vivre sur des réseaux sociaux. Un secteur de niche qui dans sa totalité génère un chiffre d'affaire annuel égal a 12% de celui d'Electronic Arts.
Alors que ces mêmes réseaux sociaux peinent (et c'est peu dire, certains comme Twitter n'essaient même pas) à trouver un modèle économique leur permettant de survivre et ne font pour l'instant qu'appel à des levées de fonds, Electronic Arts a racheté PlayFish pour 275 Millions de Dollars, une somme déraisonnée dans le contexte actuel.
Rendez-vous compte que Electronic Arts, numéro 1 en Occident, est valorisé en bourse à seulement 1,5 fois son chiffre d'affaire, comme le reste du secteur. C'est comme si PlayFish générait 200 Millions de Dollars de chiffre d'affaire, et ils en sont loin. A ce prix En doublant la mise, EA aurait pu s'offrir les 35% d'UbiSoft qui lui manquent pour en prendre le contrôle, il en possède en effet déjà 15%.
Au sujet de cette acquisition, le Directeur Financier d'EA Eric Brown a répondu "Beaucoup de gens se focalisent sur les jeux consoles en magasin, mais la réalité est que 35% du marché du jeu est en ligne. Il y a cinq ans, ce n'était même pas 10%. Nous recherchons les secteurs ayant la plus forte croissance." Une stratégie qui se comprend, mais à ce prix la rentabilité est très loin pour l'éditeur.
1500 licenciements dans le tempo
En totale contradiction avec le rachat de PlayFish, 1500 licenciements ont été annoncés, soit 17% des effectifs actuels. Cette double annonce simultannée est selon les dires de nombreux analystes une première, le temps de la fusion-acquisition venant en général après celui de la croissance organique, et non en même temps que celui des réductions de coûts.
Ces licenciements viendront s'ajouter aux 1100 déjà effectués en 2009, ils permettront une réduction des coûts annuelle de 100 Millions de dollars pour une charge de restructuration estimée entre 130 et 150 Millions. Cela se traduira principalement par des déceptions chez les fans de jeux un peu plus "select" et un peu plus "risqués" pour l'éditeurs que les blockbusters Call of Duty, Battlefield, NFL et NHL, on pense notemment à Mirror's Edge.
Le Président Directeur Général, John Riccitiello a quant à lui déclaré : "Licencier des employés et fermer des studios n'est jamais plaisant, nous avons beaucoup de compassion pour ceux qui sont impactés mais ces coupes sont essentielles pour la transformation de notre entreprise.[...] Nous pensons que les coupes que nous avons faites sont très très agressives. Nous avons coupé les équipes, nous avons coupé les commerciaux, nous avons coupé le management, nous avons coupé la publication mais pas au point de nous amputer". Les 900 développeurs, 400 employés de la publication et 100 commerciaux et managers apprécieront. Ces coupes devraient affecter principalement Black Box, Redwood Shores, Tiburon et Mythic selon des sources du marché.
Des résultats décevants
Jamais deux sans trois, Electronic Arts a aussi publié ses comptes du deuxième trimestre, qui se révèlent être mauvais. On pouvait s'y attendre, le Q2 n'a jamais été une période faste pour les jeux-vidéos, même si le Q3 et le Q1 sont encore pires, la quasi-totalité des bénefices sont réalisés sur l'exercice du Q4 et la capitale période de Noël.
Les bénéfices hors éléments exceptionnels s'élèvent à 19 Millions d'euros soit 6 cents par action contre 7 cents attendus et le chiffre d'affaire 1,147 Milliard d'euros contre 1,13 Milliards d'euros attendus par le consortium d'ânes-à-listes.
Si l'on compte ces fameux "éléments exceptionnels", cà devient complètement catastrophique avec une perte de 391 Millions de dollars soit 1,21$/action par rapport à 310 Millions (97 cents/action) lors du deuxième trimestre de l'année dernière. Et un chiffre d'affaire qui passe de 894 à 788 Millions de dollars, de quoi faire rougir les actionnaires d'Eurotunnel à la grande époque.
Si ces résultats sont en ligne avec les attentes des analystes, depuis le début de la saison des résultats (début octobre) les "magic numbers", ces chiffres qui si ils sont dépassés entrainent une euphorie des marchés se situent en général bien au dessus de ceux prévus, l'effet "meilleur que prévu" ayant perdu beaucoup de son allant.
Le secteur des Jeux Vidéo en plein marasme
L'action Electronic Arts termine donc la journée en cédant 6% dans des lourds volumes deux fois plus élevés que la moyenne, entraînant dans sa chute l'ensemble des valeurs du jeu vidéo. Ubisoft cède 2,5% après avoir repris 7% la semaine dernière suite à un Q2 et des prévisions encourageantes. Atari lâche 2,75% après un bond de plus de 10% hier suite à l'avancée de ses résultats à jeudi prochain. Blizzard Activision abandonne 1% après des résultats bien accueillis par les marchés. THQ recule également de 4%.
Electronic Arts et UbiSoft deviennent plus que jamais des cibles de choix pour les grands groupes de médias a des tarifs cassés, mais les titres ne semblent pas intéresser le marché, bien au contraire. Depuis un an l'indice Nasdaq des valeurs technologiques à repris 33%, mais les principaux éditeurs le sous-performent largement, Electronic Arts et Konami enregistrent dans le même temps une baisse de 20%, Ubisoft de 46%, Nintendo de 18% (pas aidés par la hausse du Yen). Même Activision Blizzard cède 6% malgré l'engouement pour World of Warcraft et Guitar Hero, seuls THQ sortent la tête de l'eau avec une hausse de 12% sur cette intervalle.
Marasme boursier pour les éditeurs
Modifié le 17/04/2019 à 13:22
Merci de l'explication Lliane =)
Très intéressant en tout cas !
Modifié le 17/04/2019 à 13:22
Modifié le 17/04/2019 à 13:22
Mea Culpa => Epic fail => Intro edited => Personne n'a rien vu.
De toute façon c'est la faute des gauchistes de merde qui font grève a la RATP et qui m'ont obligé à me lever deux heures plus tôt ce matin du coup je suis fatigué et je mélange les pinceaux.
Modifié le 17/04/2019 à 13:21
Modifié le 17/04/2019 à 13:22
Comme intro t'aurais pu parler de la considération de EA pour PC par rapport aux fifa mais aussi aux NBA live qui ne sont même plus adaptés sur notre plateforme !
[Et je l'avoue bien rattrapé l'intro :D]
Modifié le 17/04/2019 à 13:22
Finalement mon année de Fac d'éco m'aide autre part que dans mon boulot :p
Modifié le 17/04/2019 à 13:22
Et oui mémoire de poisson rouge Activision racheté par Vivendi j'aurais du m'en rappeler vu le gros truc que ca a formé :p
#15 le problème des jeux sur plateforme style facebook, iphone, etc.. C'est le modèle économique à adopter.
Tu as déjà payé pour jouer sur facebook toi ? J'ai pas de iphone, mais si j'en avais un j'aurais vraiment la flemme de payer mon application Mc Do par exemple :)
Donc moi j'en viens a me demander comment ils font pour ne pas perdre de tune (la pub à ses limites, non ?) et généralement ce sont des jeux beaucoup moins développés/beaux que ceux sortis sur console/PC...
Ca s'éloigne beaucoup des gamers que nous sommes et qui apprécions un bon Crisis =)