Comme vous le savez il subsiste en ce monde un nombre assez élevé de régimes dictatoriaux, parmis ceux-ci la Chine, qui jusque là effectuait une censure des informations afin d'éviter toutes rebellions de sa population. Cette censure était rendue possible grâce à une pression au niveaux des médias tels que la presse, la télévision, mais aussi et surtout internet, qui est rappelons-le, le moyen le plus rapide et le plus simple d'accéder à des informations partout dans le monde. Aujourd'hui Google, appuyé par le gouvernement des Etats-Unis semble vouloir mettre un terme à cette censure.

 

 

Il y a maintenant quatre ans, Google était autorisée par le gouvernement chinois à proposer ses services, parmis lesquelles son célèbre moteur de recherche. Néanmoins, les autorités chinoises avaient imposé une restriction : pouvoir controler l'information transmise par le géant americain. Ainsi des événements tels que Tian'anmen ne sont "jamais arrivés". Pour ceux qui ne le sauraient pas, le 5 juin 1989, un homme a tenté de bloquer la route à un escadron de 17 chars, résultat, l'homme est toujours anonyme mais connu dans le monde entier pour la photo prise lors de cet événement, qui représente désormais la manifestation contre la répression armée.

De même la fameuse histoire du Tibet est elle aussi inexistante pour le peuple chinois. Durant ces quatre ans, Google était vivement critiqué par la plus grande partie de la population internationale et était considéré comme un collaborateur au régime dictatorial sévissant  en Chine, quatre ans durant lesquelles Google a accepté la limitation imposée par les autorités, pretextant que le marché chinois était indispensable puisqu'il compte pas moins de 400 millions d'internautes. En réalité, les chiffres montrent que le marché chinois n'est pas si rentable que Google veut bien le dire, puisque sur les 25 milliards de chiffre d'affaire fait par l'entreprise, la Chine ne représente que 4% de celui-ci, soit un milliard de dollars.

 

Le 13 janvier 2010, il y a donc seulement quelques jours, Google a décidé de mettre fin à ces repressions en déverouillant l'accès à l'information pour tous les chinois. Cette action qui a été vivement applaudie par le monde entier, mais aussi par Mme Clinton, secrétaire d'état des Etats-Unis, n'a pas été autant appréciée au gouvernement chinois. Bien que officiellement des discussions entre Google et la Chine soit en cours pour trouver un compromis, les autorités de l'Empire du Milieu restent très sceptiques concernant les louanges  et autres déclarations faites par la secrétaire d'état des Etats-Unis, Mme Clinton, concernant la décision prise par les dirigeants du moteur de recherche numéro un mondial, qui dès lors, fait entrer le gouvernement américain dans cette affaire. Le seul tirant bénéfice de cette histoire est Baidu, le moteur de recherche chinois, largement dominant en Chine, qui ne serait que trop heureux de voir son principal rival disparaître du marché.

 

 

Le fait est que les déclarations de Mme Clinton déplaisent au gouvernement chinois, en effet, lors d'un discours elle a déclaré qu'"un nouveau rideau d'information est en train de descendre sur une grande partie du monde", beaucoup d'entre nous verrons ici une attaque flagrante contre des états dictatoriaux tels que la Tunisie, l'Ouzbekistan, l'Egypte, l'Iran, l'Arabie saoudite ou encore le Vietnam, mais surtout l'expression "rideau d'information" a une étrange parenté avec "le rideau de fer", tristement célèbre du temps des guerres opposant les Etats-Unis et ses alliés au bloc communiste de l'URSS. A cette déclaration, Ma Zhaoxu, ministre chinois des affaires étrangères, a déclaré que les propos de la secrétaire d'état "sont faux et portent atteinte aux relations sino-américaines". Toujours d'après Mme Clinton, les Etats-Unis s'engagent, à "soutenir le développement de nouveaux outils qui permettent aux citoyens d'exercer leurs droits à la liberté d'expression en contournant la censure politique". Paradoxalement, remarquons que c'est en grande partie les Etats-Unis qui fournissent aux chinois les moyens de repression de l'information...

 

Parallèlement à cela, de nombreuses personnes plus ou moins connues sont entrées dans le débat, ainsi plusieurs sites chinois de défense des droits de l'Homme font l'objet d'attaques de la part de hackers, l'entreprise américaine n'a pas echappé à la règle, et va même jusqu'à accuser le gouvernement chinois d'être le commanditaire de ces cyber-attaques.

Bill Gates, fondateur de Microsoft, a déclaré lors d'une interview accordé à ABC " Le rôle d'Internet est très positif dans tous les pays car il permet aux gens de s'exprimer de façon nouvelle. Et heureusement, les efforts des Chinois pour censurer Internet sont très limités. Il est facile de les contourner". Simultanément, Microsoft a annoncé vouloir développer son moteur de recherche : Bing, en Chine tout en respectant les règles imposées par le gouvernement.

De même, Tim Berners-Lee, l'un des inventeurs d'internet, a déclaré "Un gouvernement qui a l'habitude d'une société sous-informée mettra du temps à s'adapter à une situation où les citoyens sont informés [...] Nous devons faire tout notre possible pour aider un gouvernement qui censure l'Internet à évoluer vers plus d'ouverture [...] La Chine va progressivement renoncer à censurer l'Internet mais cela prendra du temps".

 

Ainsi donc, le conflit opposant le gouvernement chinois à l'entreprise californienne semble prendre de plus en plus d'ampleur, impliquant chaque fois des personnalités plus importantes les unes que les autres. Nous verrons jusqu'où cela ira dans les prochains jours avec la décision prise suite à la négocation entre les deux partis, l'hypothèse la plus probable étant le retrait pur et simple de Google en Chine.