Aux Etats-Unis, l'un des quotidiens les plus importants est le New York Times, et chose peu commune, ce journal a accordé un article sur l'eSport et la crise qu'a subi ce secteur depuis la fin des Championship Gaming Series en novembre 2008. Pour illustrer cette enquête, le journaliste Ryan Goldberg a choisi comme exemple une ancienne vedette des CGS : Emmanuel "Master" Rodriguez. Emmanuel est un joueur console, c'était une star l'année dernière, tout lui réussissait : sponsors, salaire, 1 seule défaite durant toute sa saison, bref une carrière qui pourrait faire rêver plus d'un joueur en ces temps de crise. Mais ce rêve éveillé eu une fin brutale, et une seule date reste ancrée dans la mémoire de notre joueur : le 18 novembre 2008, jour de l'annonce officielle de la fermeture définitive du projet lancé par le patron des compLexity, Jason Lake.
Revenons tout d'abord sur la carrière éclair de notre champion de 23 ans durant la saison des CGS l'année dernière. Master s'est fait connaitre après une victoire en Juillet lors d'une étape de l'évènement qui se déroulait à Los Angeles. Il remportera d'ailleurs, ce jour là, la finale Xbox 360 sur le jeu Dead or Alive 4, ce qui lui permettra d'empocher un joli chèque de 5 000$. Suite à cela il décrochera un contrat en tant que joueur professionnel pour le reste de la saison régulière d'un montant estimé à 30 000$, de quoi voir venir et se mettre à 100% dans sa passion. Il prouvera d'ailleurs par la suite qu'il était bel et bien le meilleur dans son domaine, ne concédant qu'une seule défaite et étant élu meilleur joueur d'Amérique du Nord. Cette nouvelle renommée avait poussé notre jeune homme à démissionner de son travail de magasinier pour se consacrer complètement à son jeu sur console. Malheureusement, comme pour beaucoup d'autres, la faillite des CGS fut l'annonce pour lui de la fin de cette toute jeune carrière prometteuse :
Master n'est qu'un exemple parmi la centaine de joueurs qui ont vu leur rêve s'effondrer brutalement. Le Times tente d'aller plus loin en interrogeant le président de la Major League Gaming, qui affirme que sa ligue a su résister à la récession économique. Il va même plus loin en se revendiquant dernier survivant viable de ce marasme financier, tout en se vantant d'avoir réussi à conserver tous ses sponsors. Son entreprise dégagerait même un chiffre d'affaire de 42,5 millions de dollars. Tout n'est donc pas perdu ? Dans la suite de l'article, le journaliste s'intéresse à Counter-Strike et plus particulièrement à la première équipe professionnelle Américaine, les 3D. L'ancien manager, Craig Levine, s'exprime et nous donne quelques chiffres sur les salaires que pouvaient avoir ses meilleurs joueurs :
Les sommes avancées peuvent paraître énormes, surtout lorsque l'on sait qu'à l'heure d'aujourd'hui, beaucoup de petites formations sont à la recherche de partenaires pour les aider à couvrir les frais engendrés par les déplacements en compétition. De plus chez nous, même les meilleures structures ne peuvent se permettre de distribuer de telles sommes à leurs poulains. Heureusement sur la fin de son article le reporter du New York Times revient sur l'origine de tout « Pro Gamer » : la passion. Il nous parle des personnes qui se rendent en LAN pour le plaisir de se retrouver entre amis et qui souhaitent partager cet intérêt commun à tous, le jeu et la compétition, le tout dans la bonne humeur. Car même si beaucoup rêvent de devenir professionnels, la plupart sont biens là avant tout s'amuser sans se prendre au sérieux.
En conclusion la crise financière a touché de plein fouet un secteur encore jeune et en pleine émergence. Beaucoup de joueurs sont tombés de haut à la fin de la saison dernière et pour le moment on ne peut pas dire qu'il y ait une réelle relance dans le monde de l'eSport. Tout le monde tente de sauver les meubles et de conserver ses partenaires pour continuer à pratiquer les jeux vidéo à haut niveau. Malheureusement pour certains comme Emmanuel "Master" Rodriguez il semble difficile de revenir à la réalité. Aujourd'hui, Emmanuel a repris son poste de magasinier, ses proches tentent en vain de le convaincre de reprendre ses études ou bien de chercher un poste plus important, mais pour seule réponse ils obtiennent un non définitif de l'ancien MVP. D'ailleurs lorsqu'on lui parle de son avenir, il répond :
Souhaitons lui bon courage pour la suite, même si il semble difficile d'être convaincu par sa dernière phrase. Les récents déboires de Games Services ou bien des CGS sont bien la preuve que la crise touche le monde de l'eSport en plein cœur et peut être même encore plus durement que les autres secteurs d'activités.
Crédit New York Times.com | Master pousse son caddie
Revenons tout d'abord sur la carrière éclair de notre champion de 23 ans durant la saison des CGS l'année dernière. Master s'est fait connaitre après une victoire en Juillet lors d'une étape de l'évènement qui se déroulait à Los Angeles. Il remportera d'ailleurs, ce jour là, la finale Xbox 360 sur le jeu Dead or Alive 4, ce qui lui permettra d'empocher un joli chèque de 5 000$. Suite à cela il décrochera un contrat en tant que joueur professionnel pour le reste de la saison régulière d'un montant estimé à 30 000$, de quoi voir venir et se mettre à 100% dans sa passion. Il prouvera d'ailleurs par la suite qu'il était bel et bien le meilleur dans son domaine, ne concédant qu'une seule défaite et étant élu meilleur joueur d'Amérique du Nord. Cette nouvelle renommée avait poussé notre jeune homme à démissionner de son travail de magasinier pour se consacrer complètement à son jeu sur console. Malheureusement, comme pour beaucoup d'autres, la faillite des CGS fut l'annonce pour lui de la fin de cette toute jeune carrière prometteuse :
« Être dupé de cette manière m'a brisé le cœur. J'ai eu le sentiment d'avoir dépensé beaucoup de mon énergie pour construire quelque chose de grand, et que tout ce que j'avais fait s'était envolé. »
Master n'est qu'un exemple parmi la centaine de joueurs qui ont vu leur rêve s'effondrer brutalement. Le Times tente d'aller plus loin en interrogeant le président de la Major League Gaming, qui affirme que sa ligue a su résister à la récession économique. Il va même plus loin en se revendiquant dernier survivant viable de ce marasme financier, tout en se vantant d'avoir réussi à conserver tous ses sponsors. Son entreprise dégagerait même un chiffre d'affaire de 42,5 millions de dollars. Tout n'est donc pas perdu ? Dans la suite de l'article, le journaliste s'intéresse à Counter-Strike et plus particulièrement à la première équipe professionnelle Américaine, les 3D. L'ancien manager, Craig Levine, s'exprime et nous donne quelques chiffres sur les salaires que pouvaient avoir ses meilleurs joueurs :
« L'argent que l'on gagne durant les compétitions sert en partie à rembourser les frais de déplacement, logement et nourriture des joueurs et du staff. Mais les victoires nous permettent également de conserver nos sponsors et ainsi d'assurer un salaire qui peut atteindre les 60 000$ par an pour les meilleurs. »
Les sommes avancées peuvent paraître énormes, surtout lorsque l'on sait qu'à l'heure d'aujourd'hui, beaucoup de petites formations sont à la recherche de partenaires pour les aider à couvrir les frais engendrés par les déplacements en compétition. De plus chez nous, même les meilleures structures ne peuvent se permettre de distribuer de telles sommes à leurs poulains. Heureusement sur la fin de son article le reporter du New York Times revient sur l'origine de tout « Pro Gamer » : la passion. Il nous parle des personnes qui se rendent en LAN pour le plaisir de se retrouver entre amis et qui souhaitent partager cet intérêt commun à tous, le jeu et la compétition, le tout dans la bonne humeur. Car même si beaucoup rêvent de devenir professionnels, la plupart sont biens là avant tout s'amuser sans se prendre au sérieux.
En conclusion la crise financière a touché de plein fouet un secteur encore jeune et en pleine émergence. Beaucoup de joueurs sont tombés de haut à la fin de la saison dernière et pour le moment on ne peut pas dire qu'il y ait une réelle relance dans le monde de l'eSport. Tout le monde tente de sauver les meubles et de conserver ses partenaires pour continuer à pratiquer les jeux vidéo à haut niveau. Malheureusement pour certains comme Emmanuel "Master" Rodriguez il semble difficile de revenir à la réalité. Aujourd'hui, Emmanuel a repris son poste de magasinier, ses proches tentent en vain de le convaincre de reprendre ses études ou bien de chercher un poste plus important, mais pour seule réponse ils obtiennent un non définitif de l'ancien MVP. D'ailleurs lorsqu'on lui parle de son avenir, il répond :
« Je crois toujours aux jeux vidéo et je ne pourrai pas me regarder dans une glace si j'abandonnais »
Souhaitons lui bon courage pour la suite, même si il semble difficile d'être convaincu par sa dernière phrase. Les récents déboires de Games Services ou bien des CGS sont bien la preuve que la crise touche le monde de l'eSport en plein cœur et peut être même encore plus durement que les autres secteurs d'activités.
Modifié le 17/04/2019 à 13:17
bonne tranche de rire
Modifié le 17/04/2019 à 13:17
Modifié le 17/04/2019 à 13:17
Modifié le 17/04/2019 à 13:17
Modifié le 17/04/2019 à 13:17
Justement je dirais que c'est plutôt franchouillard cet état d'esprit et pas français :-)
Modifié le 17/04/2019 à 13:17
Modifié le 17/04/2019 à 13:17
Ca voudrait dire qu'il y a 80% des utilisateurs de ce forum n'ont aucune idée de ce qu'ils feront dans leur vie?
Sachant qu'il n'y a pour le moment, rien de viable dans le gaming, perso je me verrais pas arreter la fac pour jouer à plein temps, même pour 2000 ou 3000$ par mois...
Modifié le 17/04/2019 à 13:17
Modifié le 17/04/2019 à 13:17
Donc sans vouloir juger personne et surtout pas cracher sur les magasiniers, je pense que pour lui accumuler cet argent était une très bonne idée. Maintenant le problème est qu'il ait repris ce boulot, pas qu'il l'ait quitté. A son âge, s'il reprend des études/une formation, ou bien se trouve un nouvel emploi avec une bonne perspective d'évolution, il aura tout gagné. Cet argent peut lui servir d'excellente base et lui ouvrir les portes des études etc...
A mon avis, son choix a donc été judicieux et il faut maintenant rentabiliser cet "investissement" en se consacrant corps et âme à ses études/formations :)
Modifié le 17/04/2019 à 13:17