Il y a quelques semaines, nous vous parlions des accusations à l'encontre de NiP. Le rapport concernant cette affaire vient d'être publié.

Pour rappel, Robin « Fifflaren » Johansson a fait une interview avec Richard Lewis qui avait attiré l'attention de la scène sur les Ninjas in Pyjamas. Vous pouvez retrouver un résumé de cette interview sur le portail CS:GO.

Suite à cela, la WESA (World Esports Association) a mandaté un commissaire indépendant à l’association, Ian Smith, qui a remis son rapport hier et que vous pouvez retrouver ici. Tout d’abord, il était important de choisir quelqu’un d’extérieur à la WESA pour étudier le dossier car Hicham Chahine, CEO de NiP, est présent dans l’Executive Board de cette entité. L’ESIC (Esports Integrity Coalition) et Ian Smith ont donc été employés par la WESA afin d’enquêter sur ces allégations.


Hicham Chahine, CEO de NiP depuis 2016

Cependant, après lecture du document, on peut se poser des questions sur le bon déroulement de l'enquête.

Première constatation, Ian Smith indique lui-même que cette enquête aurait mérité plus de temps d’investigation mais que sortir ce rapport le plus rapidement possible était sa priorité. Elle a duré en tout et pour tout 6 jours pour une période à examiner de 6 ans en comptant l’ancien et le nouveau management NiP. Avec notamment près de 20.000 mails à examiner...

Deuxième constatation, Ian Smith ne parle pas le suédois alors que la majorité des documents juridiques ne sont pas traduits en anglais.

Troisième constatation, Ian Smith répète plusieurs fois qu’il n’a pas pu déterminer si certaines informations étaient vraies ou fausses par manque de preuves, de droits et d’accès. Il en déduit de ce fait une conclusion définitive mais sans matière.

Quatrième constatation, Ian Smith n’utilise pas des termes et des tournures de phrases qui laissent penser à une enquête sérieuse et objective. Plusieurs ressentis personnels dans lesquelles les faits sont passés au second plan. Quelques exemples :

Je connais Richard (Lewis, ndlr) depuis quatre ans maintenant et je lui fais confiance en tant que personne et journaliste. J'étais d'avis qu'il était plus important de publier mon rapport le plus rapidement possible plutôt que d'attendre de voir si Richard voulait s'engager.

S'il y a d'autres personnes qui se plaignent, elles ne se sont pas manifestées malgré les nombreuses invitations à le faire. Elles doivent donc être écartées de mon enquête, et ne pourront vraisemblablement plus saisir l'opportunité de s'expliquer.

De ce que j'ai pu voir à l'heure actuelle, il n'existe aucune règle de ce type (interdiction d'avoir une petite amie, ndlr) pour les équipes NiP, mais ce n'est pas quelque chose que je considère comme important ou pertinent.

Plusieurs autres accusations ont été portées depuis la révélation du scandale NiP, et voici un résumé de certaines conclusions qui ont pu être tirées de ces 6 jours d’investigation :

  1. Argent volé aux joueurs en 2013 : Vrai.
    Il ajoute également que les taxes dûes au gouvernement suédois n’ont pas été payées par l’ancien management.
    Pas de preuves non plus de non-paiement des joueurs par le nouveau management.
     
  2. Argent détourné par les anciens dirigeants NIP : Manque de preuves.
    Aucun accès aux documents financiers de l’ancien management.
    Pas de preuves en vérifiant les mails d’HeatoN, et pas d’informations sur des mails qui auraient pu être supprimés.
    Manque de temps et d’informations donc abandon de l’investigation sur ce point.
     
  3. Interdiction d’avoir une relation : Manque de preuves.
    Pas assez de temps disponible pour enquêter.
     
  4. Licenciement du COO en le faisant passer pour une démission auprès du conseil d’administration : Faux.
    Sans avoir pu parler avec l’ancien COO.
     
  5. Vol de l’argent caritatif sur le Paypal NiP : Manque d’informations.
    Ce vol s’appliquant à l’ancien management NiP, le sujet a été traité rapidement.

Vous trouverez les informations sur les 13 autres accusations dans le rapport joint plus haut. Il ajoute par ailleurs plusieurs paragraphes sur l’actuel CEO NiP, Hicham Chahine, en le définissant comme le sauveur de NiP en 2016 après la gestion désastreuse de l’ancien management dans laquelle il n’aurait pas participé au jour le jour. Point démenti par Fifflaren qui montre des documents de cette période.

Ian Smith conclut son rapport en disant que les critiques sur la période ancien management de NiP (2013-2016) sont fondées mais que l’organisation a beaucoup évolué depuis et que les critiques visant l’actuel NiP et son CEO sont infondées.