Ceux qui suivent l’actualité politique et regardent un peu la télévision ont sûrement dû s’attarder quelques minutes sur l’interview de Nicolas Sarkozy. Le président de la République a notamment déclaré que nous étions touchés par "une crise comme le monde n’en a jamais connu depuis un siècle". Ce ne sont pas les dirigeants de sociétés de jeux vidéo qui diront le contraire ! En effet, ces grandes industries qui paraissaient intouchables annoncent tour à tour des pertes considérables pour l’année fiscale 2008. On vous en avait déjà parlé dans ce dossier sur l’histoire de la PlayStation, le géant "Sony" est actuellement confronté à ses premiers problèmes financiers. La PS3 a du mal à se vendre, et les facteurs extérieurs que nous connaissons viennent aggraver une situation déjà délicate.

Aujourd’hui, c’est à "THQ Inc." de nous faire part de ses mauvaises nouvelles. Pour rappel, cette entreprise américaine est à l’origine des adaptations vidéoludiques de films Disney/Pixar, et dans un genre plus mature de softs tels que "Saints Row" ou "Warhammer 40 000 : Dawn of War". Lors du dernier trimestre de l’année 2007, THQ enregistrait des bénéfices de 15,5 millions de dollars. Un an après, l’entreprise annonce des pertes allant jusqu’à 191,8 millions de dollars ! Autant le dire tout de suite, cela fait très mal, et on se demande comment le président du groupe compte sortir celui-ci de cette mauvaise passe. Tout d’abord, 24% de l’effectif de l’éditeur va être supprimé, ce qui équivaut à environ 600 chômeurs de plus chez nos confrères américains. Cela ne sera bien sûr pas suffisant, et il faut donc produire des jeux plus rentables, un peu à la manière de "de Blob", un jeu mignon tout plein développé sur Wii.

La Wii justement, qui vient contredire le titre de cette brève. "Nintendo" est fier à l’heure actuelle d’être épargné par la crise grâce à sa console de salon qui a écrasé toute conccurrence. Alors que certains cherchaient à avoir la machine la plus puissante, Satoru Iwata (président de la firme japonnaise) et son équipe ont vite compris qu’il fallait miser sur l’innovation. C’est ainsi que la Wii et la DS ont conquis le marché très rapidement. "Electronic Arts" a ainsi annoncé que l’avenir du groupe résidait dans la console de Big N. On voit alors toute la stratégie de cette entreprise : il y a plus de chances que les ventes de jeux décollent sur un support qui s’est déjà bien écoulé que sur un autre qui n’aurait pas renconté un succès équivalent. De la même façon, de plus en plus de concepteurs voient dans cette console une machine à sous, tant sa technologie fait les yeux doux aux consommateurs.

 

Dans très peu de temps, "The Conduit" va débarquer sur la console de Nintendo. Annoncé comme un véritable "blockbuster", ce jeu de tir à la première personne se veut nerveux, rythmé et graphiquement très réussit par rapport aux capacités graphiques peu élevées de la Wii. En attendant sa sortie, Eric Nofsinger, qui est le directeur créatif de "High Voltage", société chargée du développement du jeu, nous donne son avis sur l’état actuel de l’industrie du jeu vidéo. En accord avec ce que nous venons de dire jusqu’à présent, le bonhomme affirme clairement que les éditeurs vont de plus en plus se tourner vers la Wii, celle-ci étant une source de revenus facile. Comme il le dit si bien : "Il y a une grosse enseigne dollar suspendue en l’air, maintenant c’est là-dessus que l’on se jette". Ainsi, des entreprises pourtant synonymes de qualité (comme Ubisoft par exemple) se lancent dans la production de jeux dits "grand public". Entendez par là ce que vous voudrez ! L’industrie du jeu vidéo ne se dirige-t-elle pas dans la mauvaise direction ? Nous sommes forcés de contaster qu’elle se tourne vers une production plus quantitative que qualitative, et cela ne risque pas de faire que des heureux.


Encore d’autres jeux comme "Wii Music" pour enrichir les développeurs ? Non merci.