Déjà trois jours sont passés, il est temps de se remémorer un week-end historique aux finales de la huitième saison de Rainbow Six Pro League.
Ces 17 et 18 novembre, la Jeunesse Arena de Rio de Janeiro et ses milliers de supporters en délire accueillent les finales de la huitième saison de Rainbow Six Pro League. Les huit équipes qualifiées au sortir de la saison régulière, en provenance des quatre coins de la planète, s'y disputent les 167 000 dollars mis en jeu, en prime du titre suprême de champion de la Pro League S8.
Les phases finales de ce huitième segment du championnat mondial d'Ubisoft ont rendu leur verdict, et c'est G2 Esports qui s'est imposé avec la manière. La rédaction a pris les devants et vous propose son traditionnel retour sur des Playoffs qui resteront célèbres dans les annales de la Rainbow Six Pro League.
Un événement mythique à la Jeunesse Arena
Pour les finales mondiales de la huitième saison de la Rainbow Six Pro League et en particulier l'issue du premier split du championnat sous ses nouvelles couleurs, c'est le Brésil, considérée comme LA plus grosse communauté de Rainbow Six : Siege qui a symboliquement été désignée pour accueillir les festivités. Un an presque tout pile après les Playoffs de la Saison 3 à Sao Paulo, l'antre des Rainbow a été établi un peu plus à l'Est, au coeur de la Jeunesse Arena de Rio de Janeiro, stade olympique de la ville côtière brésilienne à l'occasion de la première arène pour le FPS d'Ubisoft fêtant ses quatre ans dans quelques jours.
Ce premier événement international depuis le Six Major de Paris se voulait être l'avènement pour l'esport sur Rainbow Six après une saison 2018 dans la droite lignée du pas de géant accompli lors du dernier Six Invitational par la maison d'Yves Guillemot, et aura tenu toutes ses promesses. En effet, ce sont plusieurs milliers de supporters brésiliens tant passionnés que déchainés qui ont répondu présent pour ces finales de Pro League afin d'assister au show prévu et surtout acclamer leurs équipes favorites, tout particulièrement leurs représentants brésiliens, FaZe et Immortals.
La Jeunesse Arena dans toute sa splendeur
Pari réussi donc pour Ubisoft qui a fait de cet événement un franc succès, a une nouvelle fois démontré que sa recette marchait et lui avait permis d'ancrer sa place dans la cour des grands. Quelque chose que le studio de Montréal tiendra à confirmer à la troisième édition du Six Invitational prévue au Centre Bell de cette même ville du 15 au 17 février prochain, événement qui pourrait bel et bien propulser Rainbow Six : Siege comme un des plus grands jeux esportifs de tous les temps.
L'Amérique du Nord continue sa descente aux enfers
Sur le toit du monde lors des débuts de Rainbow Six avec ses deux titres (sur PC et Xbox One) au Six Invitational premier du nom, la région Amérique du Nord a depuis dégringolé au niveau de ses performances internationales et n'est plus parvenue à s'offrir un titre majeur depuis février 2017. Un bilan alarmant pour l'Oncle Sam, qui parvient de moins en moins à s'affirmer à l'international, bien que le Nouveau Monde reste à flot grâce à Evil Geniuses, arrivée seconde des deux derniers Majors derrière G2.
Cependant, force est de constater que les choses ne vont pas en s'améliorant pour les NA, qui ont écopé d'une addition très salée à ces Finals de la Saison 8. En effet, les Etats-Unis sont arrivés à la dernière place du classement régional établi à Rio, derrière l'Europe, l'Amérique Latine et même l'Australie-Pacifique, qui a fait forte impression à cet événement. D'une part, Rogue ont été défaits par les Japonais de NORA-Rengo en quarts en proposant un niveau de jeu bien en deçà des attentes placées sur les épaules d'une écurie arrivée dans le carré mondial lors des deux précédents majeurs. D'autre part, Evil Geniuses ont ni plus ni moins qu'été humiliés par les Australiens de Fnatic jouant avec leur coach en lieu et place de Magnet, absent pour raison médicale. La bande à Canadian est passée totalement à côté de son match et n'aura eu le temps de dire G2 à ces S8 Finals.
Nouvelle sortie par la petite porte pour l'équipe de Canadian - Crédit photo : Timo Verdeil
Les voyants sont et restent alors au rouge pour l'Amérique du Nord à l'issue de ces Playoffs. Les résultats de la région ce week-end n'auront pas tardé à réalimenter les débats quant aux récentes performances de celle-ci. Si certains mettent la faute sur l'instabilité des équipes outre-Atlantique comparée au reste du monde, d'autres pointent du doigt une mauvaise éthique de travail et des mentalités en inadéquation avec les enjeux. L'Amérique du Nord doit donc se racheter lors des mois à venir, notamment à l'occasion des US Nationals du mois de décembre, pour repartir sur de nouvelles fondations et retrouver son titre de noblesse sur ses terres aux championnats du monde en février prochain.
La région Australie-Pacifique sous son meilleur visage
S'il y a une région qui a marqué les esprits à Rio de Janeiro, c'est bien l'Australie-Pacifique, et de quelle manière ! En effet, représentée pour la première fois il y a un an à Sao Paulo, l'APAC a gravi les échelons les uns après les autres au fil des compétitions internationales et a brillé de mille feux à l'occasion de l'anniversaire de son entrée en Rainbow Six Pro League.
Après des performances remarquées aux finales de la septième saison du championnat à Atlantic City et lors du Six Major, les Japonais de NORA-Rengo sont parvenus cette fois-ci à s'affranchir de Rogue pour passer les quarts de finale du tournoi en proposant un niveau de jeu exemplaire tout comme une attitude et un état d'esprit digne des contrées asiatiques. Contre toutes attentes, les Fnatic auront eux-aussi contribué à cet éclat de l'APAC en s'imposant face à Evil Geniuses avec Dizzle aligné en remplacement de Magnet.
L'émotion était palpable sur le visage des Japonais
Flamboyants en quarts, les deux collectifs auront toutefois déchanté en demie, NORA-Rengo n'ayant su reproduire leurs performances de la veille contre FaZe et Fnatic étant tombés face à des G2 d'un niveau bien supérieur au leur. Somme toute, la région Australie-Pacifique semble suivre le chemin emprunté par les équipes d'Amérique Latine à leur implémentation au circuit du championnat mondial d'Ubisoft et s'affirme indéniablement comme une force émergente à l'international. Après Liquid en début d'année pour le Brésil, verrons-nous une équipe APAC soulever les trophées de la Pro League dans un futur proche ?
Le titre de champion de la Pro League quitte le Brésil
En mai dernier, à Atlantic City, Team Liquid remportait les finales de la septième saison de Rainbow Six Pro League et offrait par la même occasion son premier titre international au Brésil depuis l'implémentation de la région Amérique Latine sur le circuit officiel du championnat d'Ubisoft. Aussi émergente dans la mondialisation que dans l'esport Rainbow Six, la nation brésilienne figurait alors au top niveau et remettait en quelque sorte en jeu son titre acquis il y a six mois à ces finales à domicile.
Pour accomplir cette lourde tâche et se racheter après un Six Major décevant, les équipes brésiliennes en lice, à savoir FaZe et Immortals, avaient fort à faire ce week-end. La première, opposée aux Allemands de Mock-It Esports, a su offrir une victoire à ses supporters en remportant un match époustouflant, mettant le feu à la Jeunesse Arena pour l'ouverture d'une journée qui s'annonçait explosive et ayant tenu promesse. Par la suite victorieux face à des Japonais de NORA-Rengo en difficulté, Astro et ses coéquipiers ont su garder le rêve en vie jusqu'en finale, avant que G2 ne vienne rétablir l'ordre et s'imposer face à une équipe FaZe d'un moindre niveau. Le tirage de l'arbre aura été moins clément pour la seconde formation, qui rencontrait ces mêmes G2 en quart de finale et qui n'a su que sauver l'honneur et limiter la casse face à la bande à Kantoraketti, qui a ceci-dit eu du mal à rentrer dans sa compétition.
FaZe signe la meilleure performance brésilienne à ces Finals
Ainsi, les équipes brésiliennes auront su combattre vaillement mais auront toutes deux été décimées par les ogres de G2. Une performance démontrant que les Brésiliens restent à la tête de la deuxième meilleure région du monde d'après le classement de ces finales mondiales et sont à même de concurrencer les plus grands. Reste à voir ce qu'ils seront en mesure de nous proposer au Six Invitational 2019 et pourquoi pas réitérer leur performance d'Atlantic City en empochant le premier titre majeur de l'histoire de l'Amérique Latine.
G2 un jour, G2 toujours
Surpris aux finales de la Saison 7 et à la DreamHack Valencia, ceux qui ont rejoint les rangs de G2 Esports dans le courant de l'été 2017 ont su se faire pardonner en raflant le titre du premier Six Major de l'histoire de la Rainbow Six Pro League. Après une huitième saison régulière incontestablement dominée sur le Vieux Continent, les Européens débarquaient à Rio de Janeiro avec le statut de meilleure équipe du monde et avaient à coeur de ramener les trophées de la Pro League en Europe et s'imposer à ces Playoffs du championnat mondial, chose qu'ils n'ont pas su faire depuis les finales de la Saison 5 à Cologne.
En quarts, la troupe à Fabian rencontrait les Brésiliens d'Immortals et a su passer en demie sans difficulté majeure, bien qu'elle a été accrochée et emmenée jusqu'en overtime sur la première carte. En demi-finale, G2 a écrasé Fnatic 12 rounds à 0, une équipe australienne amputée de son capitaine ayant surpris son monde en l'emportant face à EG en quarts mais devenue proie des mastodontes européens qui ont réalisé la première victoire parfaite dans un tournoi majeur offline depuis la défaite de Vitality en finale du Six Invitational 2017 sur Xbox One. Enfin, les G2 ont su s'affranchir assez aisément de FaZe Clan lors de la finale pour remporter ces Playoffs de la Pro League.
G2 soulevant les nouveaux pensionnaires de leur vitrine
Ainsi, la meilleure équipe de tous les temps sur Rainbow Six a renoué avec la victoire en Pro League au Brésil, a confirmé son triomphe au Six Major après sa période à vide en début d'année et a réaffirmé sa domination mondiale ce week-end.
G2 Esports règne indubitablement en maître sur la scène Rainbow Six et a tout au long du week-end dicté sa loi face à ses concurrentes internationales. Si les hommes de Shas[O]Udas ont su calmer les ardeurs des supporters adverses dans la Jeunesse Arena, ils auront également montré une étonnante faculté à mettre la pression aux collectifs dressés sur leur chemin et diffusent un halo d'effroi sur leur passage à quiconque osant s'y frotter. La formation européenne conserve donc son statut à l'issue de ces Finals et file tout droit vers une victoire au Six Invitational 2019, ce qui serait sa deuxième d'affilée au Majeur de Montréal, son troisième tournoi international remporté consécutivement voire quatrième avec la DreamHack Winter à Jönköping et son troisième titre Majeur, le tout en une année.