Invité lors d'une émission de radio proposée par Radio Campus, le président-directeur général d'Universal Music France a eu des mots assez durs envers les plateformes gratuites d'écoute de musique en ligne. Visés par le mécontentement de Pascal Nègre, on trouvait les sites internet type Deezer qui vous proposent, de façon entièrement gratuite, d'écouter vos chansons préférées sans toutefois les télécharger. Ce mode de lecture de nos morceaux favoris avait pourtant été plébiscité par la ministre de la culture et de la communication de l'époque, Christine Albanel, durant le long débat concernant la loi Hadopi. Malgré cela aujourd'hui, il semble que les maisons de disques souhaitent changer la donne en bridant l'utilisation de ces supports qui, jusqu'à maintenant, étaient plutôt du bon côté de la barrière, loin des méchants sites de peer2peer totalement désertés de nos jours.

 

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Pascal Nègre souffle une idée à Frédéric Lefebvre (secrétaire d'État)

 

Pascal Nègre est connu pour ses prises de positions concernant la protection des droits d'auteurs et le téléchargement illégal. Toutefois, il n'avait encore jamais attaqué directement les sites gratuits de diffusion. Désormais c'est chose faite puisque le PDG d'Universal Music France estime qu'il y a des abus. Selon lui, lorsque l'on écoute un morceau plus de quatre fois c'est qu'on l'aime vraiment et donc qu'on devrait l'acheter. Voici quelques extraits choisis de ses propos diffusés sur Radio Campus :

 

Le modèle du gratuit pose un problème. Je pense qu’il faut le restreindre, je pense qu’il faut le dégrader, et le dégrader cela veut dire qu’il faut beaucoup plus de pub qu’aujourd’hui, je pense qu’il faut peut-être réfléchir sur limiter le nombre de fois où vous pouvez écouter la même chanson. Quand on voit des gens qui écoutent 35 fois la même chanson, vous vous dites à un moment donné que le gars, il faut qu'il aille acheter le titre [...] Moi, je pense que la vraie révolution passera en partie par les abonnements. Puis d'ajouter hors micros que : « Quatre écoutes, c'est suffisant pour savoir si on veut acheter un titre. »

 

En fait le vrai problème ce n'est pas vraiment le mode de fonctionnement de ces plateformes, c'est surtout le fait qu'elles permettent d'écouter vos morceaux préférés indéfiniment avec trop peu de pubs, et donc de revenus. M. Nègre souhaiterait que les abonnements deviennent obligatoires, ou bien qu'il y ait plus de publicités afin d'apporter plus de dividendes aux maisons de disques ainsi qu'aux créateurs. L'application de la loi Hadopi fait déjà couler beaucoup d'encre ces derniers temps avec les envois des premiers courriels d'avertissements. On ne sait d'ailleurs toujours pas l'impact que cette législation a eu réellement sur les comportements des internautes même si certains indicateurs tendent à prouver que ces derniers ont en grande partie migrés vers les plateformes de téléchargement de type : Rapidshare, MegaUpload ou bien encore Fileserver pour n'en citer que quelques uns.

En effet, la fréquentation de MegaUpload a par exemple grimpée de façon exponentielle depuis 2008, passant de seulement 350 000 visiteurs à 7,4 millions au mois de novembre. Ajoutons à cela une croissance accrue depuis l'annonce de la loi Hadopi et surtout depuis cet automne. Alors est-ce que le nouveau bras de fer du PDG d'Universal arrivera un jour jusqu'aux bancs de l'hémicycle ? Pour le moment la réponse est clairement non mais lorsque Hadopi fera le bilan de son action à la fin 2011, on peut d'ores et déjà s'attendre à voir débarquer de nouvelles propositions afin de durcir et d'encadrer plus strictement un système qui fonctionne, pour le moment en tout cas, un peu comme un passoire. Dans tous les cas et en attendant d'en savoir plus à ce sujet, notre webTV a encore de beaux jours à vivre avec l'aide de Deezer, ce qui vous permettra de continuer à jouer aux côtés de Miicky et ziDwaiT au « blind test » le soir.