Worlds 2018 : lumière sur les LCS EU

 

Team Vitality

						Lucas "Cabochard" Simon-Meslet	Toplane
						Mateusz "Kikis" Szkudlarek	Jungle
						Daniele "Jiizuke" di Mauro	Midlane
						Amadeu "Attila" Carvalho	Botlane
						Jakub "Jactroll" Skurzyński	Support
						Min-kook "Dreams" Han	Remplaçant
						Jakob "YamatoCannon" Mebdi	Entraîneur

 

 

En ce début d'année 2018, les choses ne sentaient pas la rose du côté des Abeilles. Beaucoup de moyens investis et plus de fiel que de miel lors de la saison précédente. Vient alors l'idée folle. Le pari osé. Le pile ou face du destin. Sous ce trait à peine forcé, voici que la structure investit plus dans l'entraîneur que dans les joueurs. YamatoCannon, fraîchement arrivé en mai 2017, reste une année supplémentaire. Ayant déjà prouvé sa valeur, le staff Vitality lui fait confiance et préfère capitaliser sur lui que sur les anciennes stars Nukeduck, Vander et Steeelback. Du côté de l'omelette du fromage, pas question de se contenter de seconds couteaux. La structure décide donc de recruter une équipe déjà formée avec les anciens Giants, qui ont dominé les Challenger Series de la tête et des épaules. Seul Ruin n'est pas du voyage mais l'histoire ne dit pas pourquoi Cabochard lui a été préféré. Il ne faut pas longtemps à l'entraîneur le plus exubérant des LCS EU pour obtenir des résultats avec cette alchimie déjà créée. Gilius et Jiizuke s'entendent très bien dans le jeu et le duo parvient à dominer ce début de Spring Split 2017. Proposant un jeu à la fois agressif et dynamique, avec une pincée de folie comme le prouvent les parties se concluant sur le backdoor du Nexus, la structure française semble non seulement avoir trouvé une recette qui marche mais aussi une identité, même si des choses doivent encore être travaillées comme la synergie avec un Cabochard pas toujours au diapason avec ses coéquipiers en ce début de segment. Cependant, cet état de grâce ne pouvait pas durer éternellement : petit à petit, les équipes parviennent à trouver comment contrer cet invité gênant dans le haut du tableau. Que ce soit lorsque l'Étalon Italien se retrouve mis en difficulté dans son duel contre des joueurs meilleurs que lui comme Perkz ou Caps ou lorsque les routes de jungle de Gillius sont parfaitement lues, l'empêchant d'avoir un quelconque impact dans les parties, des solutions apparaissent pour défaire les Abeilles. L'équipe reste aussi son propre meilleur ennemi, avec des actions parfois osées qui se terminent en catastrophe, les mettant clairement en mauvaise position. Ce sont les dangers d'un jeu agressif et les joueurs de YamatoCannon, malgré une victoire contre H2K en quart, terminent ce Spring Split au pied du podium. 

 

 

Les résultats du début du segment d'été ne sont pas à la hauteur des espoirs français. Bien que Cabochard réussisse à s'accorder de mieux en mieux avec ses partenaires, que Jactroll et Attila progressent de semaine en semaine et que Jiizuke parvienne toujours à tenir son rôle de locomotive, l'équipe n'arrive pas à faire face aux formations du haut du classement. Le problème est réparti sur tous les joueurs qui, en étant certes excellents dans leurs rôles, ne sont pas non plus parmi les tout meilleurs d'Europe. Cela gêne l'équipe de ne pas avoir un véritable as pour la porter, surtout avec les compositions funneling qui deviennent de plus en plus populaires. Riot rectifie vite le tir en les rendant bien moins fortes mais le mal est fait et l'une des faiblesses de Vitality est apparue aux yeux de tous : l'équipe a besoin de prendre un avantage rapidement, de dominer le jeu, et n'arrive pas à gagner à la macro. Pour dominer les débuts de partie, il faut un des meilleurs junglers de sa région, ce qui n'est pas le cas de Gilius. Malgré ses efforts, l'Allemand ne progresse pas suffisamment pour devenir une menace et se fait trop souvent dominer par son vis-à-vis. Il ne semble pas être capable de diriger l'équipe en début de partie et ce qui était le point fort de cette dernière ne semble plus être qu'un pétard mouillé. À la fin de la cinquième semaine, la sentence tombe : Gilius est remplacé par Kikis, encore une fois. Le Polonais permet instantanément aux joueurs de se relancer et ils arrivent à accrocher la seconde place de la saison régulière avec un score de 9-1 suivant son arrivée. Les phases finales se passent moins bien : Kikis n'arrive plus à créer du jeu et les Schalke 04 ne se font pas prendre en défaut, contrant les offensives de leurs opposants. La défaite est sans appel et le destin des Vitality n'est plus totalement entre leurs mains puisqu'ils doivent non seulement battre Misfits en petite finale, mais aussi prier pour une victoire Fnatic en grande finale. Face à des Lapins moribonds, l'équipe retrouve son League of Legends et l'emporte avec la manière tandis que de leur côté, les Schalke n'arrivent pas à détrôner les rois de l'Europe. Après avoir réussi à emmener des espoirs dans la plus prestigieuse compétition au monde et s'être créée une identité ainsi qu'un style de jeu agréable à regarder, les Vitality ont une dernière mission à remplir : celle de prouver à leurs détracteurs qu'ils peuvent se défendre sur la scène internationale, que leur qualification ne doit rien au hasard et que ce sont eux, la future grande équipe européenne, et pas les Misfits, les Splyce ou les Schalke.

 

 

 

 

Composition de l'équipe

 

Toplane : Lucas "Cabochard" Simon-Meslet

Malgré un Spring Split relativement difficile où il n'arrivait pas à toujours bien se coordonner avec ses coéquipiers, le Français est monté en puissance tout au long de la saison. À la fin du Summer Split, s'il n'est pas dans notre podium des meilleurs toplaners (sOAZ, Wunder et Vizicsacsi), ce ne serait pas lui rendre justice que de dire qu'il n'a pas été impressionnant à certains moments, que ce soit mécaniquement ou dans ses prises de décisions. Ces Worlds sont pour lui l'occasion de franchir un nouveau palier, et de rentrer enfin dans le cercle des meilleurs toplaners mondiaux.

 

Jungle : Mateusz "Kikis" Szkudlarek

Après avoir qualifié trop d'équipes en LCS EU, Kikis est passé à la vitesse supérieure et qualifie maintenant des équipes pour les Championnats du monde. Après une apparition au MSI 2016 sous les couleurs de G2, le Polonais va enfin retrouver la scène internationale. S'il a réussi à surprendre tout le monde en Europe, ce ne sera pas le cas aux Worlds car son style aura été étudié en amont. De plus, le peu de temps passé avec ses coéquipiers par rapport aux autres équipes sera probablement un handicap supplémentaire avec lequel devront composer les Vitality.

 

 

Midlane : Daniele "Jiizuke" di Mauro

Malgré une très bonne saison, le potentiel réel de Jiizuke est difficile à déterminer. Certes l'Italien a beaucoup brillé, mais il a également beaucoup bénéficié de l'attention de ses junglers. Prendre le dessus seul sur des midlaners comme Nukeduck et Nisqy (sans parler de Caps ou Perkz) ne lui est pas vraiment arrivé, et vu la difficulté qu'a l'équipe à accélérer quand son midlaner n'est pas bien dans la partie, il faut espérer qu'il soit capable de se transcender, la macro Vitality ne semblant pas encore suffisante pour faire trembler les meilleurs.

 

Botlane : Amadeu "Attila" Carvalho

Meilleur ADC à l'or par minute du Summer Split, il chute dès que l'on s'intéresse aux dégâts par minute. Tout comme son midlaner, Attila a un bon niveau pour les LCS EU mais cela pourrait bien s'avérer trop juste pour la scène internationale. Heureusement, les Vitality sont plutôt une équipe agressive, comptant bien prendre l'avantage de manière active plutôt que d'essayer de gagner des duels, mais pour cela, il ne faut pas non plus être trop dominé.

 

Support : Jakub "Jactroll" Skurzyński

Tout comme ses équipiers, son niveau individuel peut sembler juste face aux cadors de la LPL et de la LCK. Son score de vision étant assez bas, même en Europe, ce pourrait être l'une des clés de sa progression, en plus de parfaitement s'accorder avec le style agressif de son équipe. Les fans n'attendent pas spécialement d'exploit de sa part, mais tenir la ligne devrait bien suffir à ses partenaires.

 

Remplaçant : Min-kook "Dreams" Han

Son ajout de dernière minute ne semble pas trop plaider en la faveur d'un remplacement de Jactroll quant on voit l'expérience du duo Vitality. Il pourrait cependant maîtriser des champions différents de ceux du support titulaire, apportant de nouvelles stratégies à son équipe.