Accéder aux 0 commentaires

A quelques jours du coup d'envoi du Six Major, nous avons échangé avec Léo « Alphama » Robine, le diamant brut de Looking For Org.

Dans quelques jours, les hostilités seront lancées en Caroline du Nord. La ville de Raleigh accueillera du 12 au 18 août prochains l'édition 2019 du Six Major. 16 équipes en provenance des quatre coins du Globe s'affronteront pour le titre de ce nouveau Major, la gloire et leur part des 500 000 dollars mis en jeu pour l'occasion.

D'ici une poignée de jours, lui et ses partenaires donneront leur premier coup dans la bataille de longue haleine qui les attends, ce face à Spacestation Gaming. Léo « Alphama » Robine, la jeune pépite française du collectif européen, s'est confié à la rédac' en marge du Major de Raleigh. Au programme de cet interview : la Pro League, l'équipe et sa quête de gloire majeure.

Nous avions pu interroger Crapelle et Robz à l'arrivée de Korey dans vos rangs. Près de deux mois plus tard, passés le début de la Pro League et deux Top 2 en Minor, comment s'est intégré le p'tit dernier ?
Je pense que les résultats parlent d'eux-mêmes ! On performe au moins aussi bien si ce n'est mieux qu'avec UUNO pour l'instant. Le pari de l'humain semble porter ses fruits et je pense que personne ne doute de la compétence de notre staff quand on voit la pertinence de leur recrutement. Il s'est très vite acclimaté à l'équipe.

Êtes-vous parvenus à créer le collectif et la synergie attendus, aussi bien in-game qu'hors game ?
Au début, nous avons très rapidement eu cette période d'honey moon avec un petit bootcamp de trois jours et une mise en place rapide qui a porté ses fruits. Maintenant, pour atteindre un niveau de Major, il faut se perfectionner cette alchimie. La lune de miel se terminant, on rentre dans le dur et on doit parfaire l'équipe. On réserve donc au sein de l'équipe quelques petites surprises pour ce Major.

Vous arrivez peu à peu à effacer le lieu commun selon lequel vous êtes en sous-régime aux LANs internationales avec vos deux très grosses performances à Las Vegas et à Valence. Êtes-vous finalement parvenus à trouver vos repères dans ces-dits events inter ?
Tout d'abord, je pense qu'on nous a collé cette étiquette un peu trop vite, en nous jugeant sur deux événements seulement au final. Nous avons sous performé, c'est sur et nous devons encore trouver nos repères à chaque début de LAN. C'est cependant un point faible qui se résout event après event effectivement à en juger par les résultats. Il faut continuer sur cette voie pour ne plus avoir besoin de s'échauffer pendant les phases de groupes car à haut niveau, ça ne pardonne pas.

Vous parvenez très régulièrement à vous imposer où à inverser la tendance dans des matchs loin d'être en votre faveur, lors desquels vous êtes dominés. Ce mental à rude épreuve est-il en quelque sorte votre marque de fabrique ?
Je ne pourrais pas dire notre marque de fabrique. C'est vrai qu'on est l'équipe qui a joué le plus de maps à haut niveau sur ces six derniers mois, avec son énorme lot de comebacks et overtimes. Notre objectif reste de battre proprement chaque équipe, mais je reste fier de cette capacité qu'on a, à chaque timeout de Crapelle, de se reprendre et remonter la pente. C'est l'avantage d'avoir des joueurs intelligents avec une cohésion humaine saine dans l'équipe. On est solides même dos au mur.

Vos deux derniers matchs de Pro League face à G2 puis Empire étaient-ils d'une importance capitale pour le Major ?
Pour le Major, non. Pour les finales de la Pro League au Japon et le Six Invitational 2020, oui. Ce sont sur le papier nos deux principaux rivaux et il est impératif que nous gagnions ces points de matchs à gros enjeux pour le haut de tableau.

Vous arriverez donc au Six Major restant sur un draw face à Empire. Quel effet cela vous fait-il ?
Rien de particulier je pense, si notre ambition est d'être l'équipe numéro 1 au monde, un match nul face aux actuels champions de Pro League n'est pas satisfaisant. On aurait pu gagner ce match et on doit faire mieux pour y arriver lors de ce Major et du match retour.

Remerciés par LeStream Esport, vous évoluez sous la bannière Looking For Org depuis plus ou moins un mois. Qu'est-ce que cela te fait d'être Orgless ? Cela a-t-il un impact sur vos performances, que ce soit en Pro League comme sur votre préparation pour ce Six Major ?
C'est une situation particulière que d'évoluer à haut niveau entouré de grands noms. Evenement après événement de battre des géants de l'esport avec notre petite équipe sans structure. Il y a cet aspect de David vs Goliath que la communauté adore et ça nous a permis de recevoir un soutien grandissant et rafraîchissant de la communauté. Bien sûr c'est difficile, chaque match nous jouons pour de meilleures conditions de vie, ça double la pression sur les épaules et ça rend nos vies instables. Et pourtant on continue de performer, on ne lâche rien, on continue de travailler toujours plus dur tout en sachant que c'est temporaire. Le soutien que l'on reçoit de plus en plus aide beaucoup je dois dire (alors continuez svp !)

Que pensez-vous de la composition de votre groupe, considéré comme le groupe de la mort ?
Une fois n'est pas coutume, nous revoilà dans un groupe de la mort ? Et bien même réponse qu'au Six Invitational. Quand on ambitionne la suprématie totale de la scène esport Rainbow 6, on ne fait pas dans la dentelle, groupe de la mort ou pas, on doit être capables de battre tout le monde, suffit de s'en donner les moyens.

Quelle serait votre plus grande force ? Et votre plus grande faiblesse ?
Notre plus grande force, c'est notre stabilité. Cette espèce d'ambiance collective saine propice à la performance. Notre faiblesse ? Il y a bien des axes d'améliorations dans une équipe de notre niveau car on est loin d'être à notre plein potentiel, mais ceux-là on va les garder pour nous [rires].

Votre préparation pour ce Major qui vous attend est-elle la même que celle effectuée pour une Pro League ?
Elle est assez similaire, oui, notre situation nous empêche de pouvoir bootcamp avant le Major, on a ce désavantage matériel par rapport aux autres équipes, mais ce n'est pas ce qui nous arrêtera.

Vous avez connu vos adversaires de la phase de groupes relativement tardivement. Cela a-t-il eu un impact sur votre entrainement ?
Pas particulièrement, non. On prépare les matchs uns par uns sans toutefois perdre de vue notre objectif. C'est lui qui doit se développer, et pas le jeu par rapport à l'autre. Si on dépend de l'antistrat pour gagner, on devient inconstant.

Nous pouvons avoir l'impression d'une rivalité tripartite entre G2, Empire et vous. Quelle équipe préferiez-vous affronter à ce Major ? Empire ou G2 ?
Les deux ont leurs points forts et points faibles et me vont bien dans les deux cas. On a prouvé qu'on pouvait rivaliser avec elles, maintenant prouvons qu'on peut les vaincre.

Attendus au tournant au Six Invitational, vous n'êtes pas parvenus à sortir de votre poule. Pour ce Six Major, comment aborderez-vous la chose pour éviter que cela ne se reproduise ?
Il nous faut nous concentrer sur notre entrée dans le tournoi. Rentrer directement dans les matchs. Le diesel, c'est fini, on passe à l'électrique, dès le premier match on doit être à notre top niveau.

Je te remercie pour le temps accordé à la réalisation de cette interview et te laisse les derniers mots !
Merci à toi et à *aAa* pour cette interview, on se retrouve rapidement pour un Major qui s'annonce haut en couleurs...