Un retour un peu particulier sur cette édition 2019 du Mid-Season Invitational avec les cinq entités qui ont marqué cet événement de leur présence.
Cela fait déjà quelques jours maintenant que les G2 Esports ont été sacrés champions du Mid-Season Invitational 2019, un titre qui leur permet notamment de prétendre au statut de meilleure équipe du monde jusqu’au prochain grand rendez-vous international que sera le Championnat du monde 2019, dont le coup d’envoi est prévu fin septembre/début octobre. Au lendemain du sacre, nous vous avions proposé une rétrospective sur les éléments à retenir du MSI 2019. Mais au-delà des faits en eux-mêmes, il y a également ces individus, compétiteurs ou non, qui ont fait du MSI un évènement à part entière. Parmi toutes les entités présentes au Vietnam pour la phase de groupe et à Taïwan pour les playoffs, nous avons décidé d’en retenir cinq, celles que nous pensons avoir eu un impact majeur sur cet évènement international.
(c) Riot Games - La grande scène du MSI 2019
5) Les Phong Vũ Buffalo, Vietnam représente
Devant leur public, les Phong Vũ sont parvenus à se qualifier pour le Main Event de ce MSI 2019 en battant l’équipe russe Vega Squadron lors du dernier match des éliminatoires des Play-In. Bien qu’ils n'aient pas eu le niveau pour prétendre à se qualifier aux playoffs du Main Event, ils avaient réussi à créer la surprise lors de leur match contre G2 Esports en prenant les Européens à contre-pied et ont remis ça lors du match retour. Adoptant un style de jeu chaotique et agressif, ils sont parvenus à rassembler et à faire vibrer toute une communauté vietnamienne en quête de reconnaissance dans le monde de l’esport. Palette est ses partenaires ont tout de même souffert pendant le Main Event et devront mettre en application ce qu’ils ont appris lors du segment estival s’ils veulent de nouveau représenter leur région lors du Championnat du monde, car même s’ils arrivent à avoir une bonne draft ainsi qu’une bonne maîtrise de la phases de lane, ils ont du mal à assurer la transition mid/late game, perdant souvent pied au-delà de la 25e minute de jeu.
(c) Riot Games - Les Phong Vu Buffalo avant de rentrer sur scène.
4) Michael Winther, alias Caps.Dad
Derrière chaque grand joueur se cache un père et/ou une mère et celui-là est la preuve vivante que l’on peut faire partie de l'"ancienne génération" sans pour autant tourner le dos à la passion esportive de ses enfants. Michael Winther est le père du célèbre midlaner danois Rasmus "Caps" Winther qui évolue sous les couleurs G2 Esports depuis le dernier mercato. Peu formaté au milieu, il avait découvert l’esport par le biais de son autre fils, Christopher Borregaard "Ryze" Winther, joueur de Dota2 qui a évolué sur le circuit pro/semi-pro entre 2012 et 2017 et a notamment porté les couleurs de mousesports, Meet Your Makers ou encore Cloud9. Dans un article publié sur ESPN, nous apprenons que ce père de famille a souvent accompagné son aîné dans divers déplacements, des voyages qu’il faisait également en compagnie de Caps, et c’est à cette période qu’il a compris que son fils cadet possédait le potentiel pour devenir un grand joueur. Premier supporteur de sa progéniture, Michael Winther est présent pour chaque évènement important auquel Caps participe. Devenu (peut-être malgré lui) une personnalité emblématique du monde de l’esport, il n’oublie pas non plus son rôle de père protecteur et continue d’agir comme un garde-fou, protégeant son fils des réseaux sociaux et de certains sites qui peuvent impacter son moral, comme Reddit.
(c) Riot Games - Michael Winther, alias Caps.Dad, encourageant son fils.
3) Faker, midlaner des SK Telecom T1
Après un an d’absence, il a fait son retour sur le devant de la scène internationale. La saison 2018 a été particulièrement dure à digérer pour cette icône de la scène coréenne. Après avoir échoué dans la course au titre au Spring Split 2018, perdant 3 à 1 au deuxième tour des éliminatoires contre kt Rolster, Faker a définitivement tiré un trait sur une éventuelle participation au mondial en terminant à la septième place du classement général puis en perdant au premier tour des finales régionales. Le midlaner n’a même pas eu le plaisir de pouvoir se consoler avec une victoire aux Rift Rivals ou pendant les Jeux asiatiques de 2018, dominés par la Chine. Certains membres de la communauté ont interprété ce long passage à vide comme les signes précurseurs d'une baisse de niveau, n’hésitant pas à dire que Faker était un joueur "rincé". Il avait beaucoup à prouver lors de ce MSI 2019 et bien qu’il ait pu atteindre les playoffs du tournoi en finissant à la deuxième place au classement général de la phase de groupe, il n’a pas réussi à porter son équipe jusqu’en finale, et ce, malgré une belle prestation technique tout au long du tournoi. Lui et ses coéquipiers se sont inclinés face à une équipe G2 bien plus en phase que les Coréens. Il s’agira maintenant de trouver la force de décrocher un nouveau titre au Summer Split de la LCK et de prendre une revanche aux Worlds.
(c) Riot Games - Le midlaner des SK Telecom T1 va faire son entrée dans la compétition.
2) CoreJJ, support de Team Liquid
Son arrivée en Amérique du Nord avait créé la sensation. Le 20 novembre 2018, Team Liquid annonçait le recrutement de Jo "CoreJJ" Yong-in en tant que support titulaire, un poste précédemment occupé par Kim "Olleh" Joo-sung. Après avoir vécu, avec Gen.G, le pire Championnat du monde possible pour une formation coréenne (4e du groupe B avec seulement 1 victoire en 6 matchs), CoreJJ avait besoin de changer d’air et sa motivation à rejoindre Team Liquid fut principalement dictée par l’envie de pouvoir jouer avec Doublelift. Cet ancien champion du monde sous les couleurs Samsung Galaxy avait notamment déclaré : "Doublelift est un bon joueur, car il participe toujours au Championnat du monde", dans l'idée que tous deux pouvaient progresser ensemble en nouant de bonnes relations. Son intuition était apparemment la bonne car il s'est vu décerner le titre de meilleur joueur du Spring Split des LCS. CoreJJ s’est montré exemplaire tout au long du MSI, portant souvent son équipe à bout de bras. Aujourd’hui, il forme avec Doublelift l’un des binômes les plus redoutables de la scène internationale ; il y a donc de fortes chances qu’il puisse se qualifier pour le Championnat du monde.
(c) Riot Games - CoreJJ, le calme avant la tempête.
1) Caps, midlaner des G2 Esports
À tout seigneur, tout honneur. Le midlaner des G2 Esports, Rasmus "Caps" Winther, a obtenu le titre de meilleur joueur de ce Mid-Season Invitational 2019. Cette première partie de saison s'est déroulée sous les meilleurs auspices pour cet ancien Fnatic qui avait fait couler beaucoup d’encre lors du dernier mercato. En effet, dans les minutes qui avaient suivi l'annonce des équipes du LEC, la rumeur de son arrivée chez G2 Esports avait eu l’effet d’une bombe dans le milieu. Nombreux étaient ceux qui critiquaient ce choix, tout autant que ceux estimant que c’était la meilleure décision à prendre. Sa saison 2018 avait pourtant été couronnée du succès chez Fnatic avec deux titres de champion d'Europe et une finale de Championnat du monde. Mais à l’instar de CoreJJ, Caps avait besoin d’air et sentait qu’il ne pourrait pas aller plus loin avec Fnatic, et c’est dans cette optique qu’il avait pris de décision de rejoindre Perkz et les Samouraïs. On peut dire qu'il a eu raison : le Danois a réalisé un carton plein sur ce premier segment avec un titre de champion et de MVP du LEC, puis un titre de champion et de MVP du MSI. Au-delà de la victoire de G2 Esports à cet évènement international, l’Europe sait qu’elle pourra compter sur ce jeune prodige de 19 ans pour représenter la région comme il se doit au prochain Championnat du monde, qui se jouera, lui, à domicile.
(c) Riot Games - Caps, MVP et champion du MSI 2019.
Mention honorable : promisq
Il est venu, il a vu, il a vaincu... et sans jouer le moindre match. Au même titre que Caps ou encore Perkz, Hampus "promisq" Mikael Abrahamsson est champion du Mid-Season Invitational 2019. Très critiqué depuis son arrivée sur le devant de la scène professionnelle sous les couleurs Elements, promisq a connu plus de situations pénibles qu’il ne l’aurait souhaité. Recruté par G2 Esports en plein Spring Split comme renfort suite aux problèmes de santé de Mikyx, il avait certainement vu cette opportunité comme un moyen de rebondir. Reste à savoir si Ocelote et son staff ont été convaincus par le joueur et s’ils prévoient de reconduire son contrat pour toute la durée du Summer Split, le temps de s’assurer que Mikyx soit en pleine possession de ses capacités.
PromisQ alias la Spratte qui arrive les mains dans les poches et qui demande à tout le monde de lui faire de la place.
— Ch!ps (@Twisted_Chips) 19 mai 2019
C'est un pur génie hahaha pic.twitter.com/IN9gEQWmGI
Et si il y a bien une chose que Faker a faite pendant ce MSI pour moi, c'est montré qu'il était tout sauf "rincé" en tout cas !
Ça a peut être pas été l'ADC le plus transcendant du tournois, mais faire en 6 mois une demi finale de worlds et une victoire au MSI, à deux postes différents c'est tout simplement exceptionnel.