Quelques minutes après la victoire de Movistar KOI contre BDS, Myrwn était invité sur le plateau du Post Game Lobby. Aux côtés de Laure et de Finn, il est revenu avec humour et lucidité sur son style de jeu atypique, la méta toplane actuelle, et les différences d’approche entre les toplaners du LEC.

H2. Entre créativité assumée et pression de la meta

Sur scène comme en plateau, Myrwn incarne un profil à part. Loin de l’image classique du toplaner discret et rigide, il cultive un style plus imprévisible, aussi bien dans ses picks que dans sa communication. Interrogé sur son Varus top, revenu sur le devant de la scène en Fearless Draft lors de la première game, il s’amuse : « À chaque fois que Varus est banni, je le prends comme un compliment ». Il précise que le pick, longtemps considéré comme un choix « troll » ou « goofy », trouve désormais sa place dans certaines drafts. « Contre Gragas, par exemple, ça peut tenir. C’est pas juste pour le fun ».

Cette déclaration lance un échange plus large sur l’état de la toplane en LEC, et sur les joueurs qui osent sortir de la meta classique. Laure demande à Finn et Myrwn de construire un classement subjectif des toplaners qui “cook”, comprendre : qui innovent dans leur pool. Myrwn se classe lui-même en haut de la hiérarchie, mais place BrokenBlade à ses côtés : « Il a tout joué. Il peut sortir Warwick, Swain ou n’importe quoi d’autre, et ça fonctionne ».

Finn valide cette analyse, ajoutant que même Adam, bien que plus conservateur cette saison, reste un toplaner dangereux pour son historique de picks agressifs et inattendus. Carlsen et Oscarinin sont quant à eux évoqués comme des joueurs avec un potentiel créatif, mais qui n’ont pas encore sorti leurs idées les plus folles en officiel. Myrwn glisse en souriant : « Oscar, c’est mon petit rat, il invente toujours des trucs ». À l’opposé, Irrelevant et Canna sont vus comme très solides, mais peu enclins à s’écarter du chemin tracé par la méta.

H3. Varus, Yorick, Diana et les autres curiosités du top

La conversation s’étend à des picks plus rares. Le cas de Yorick est évoqué, notamment après ses apparitions en LCK. Myrwn reste mesuré : « Le champion peut être fort, mais il faut une équipe qui joue pour lui. Il est difficile à intégrer dans une compo classique ». Finn confirme, soulignant le caractère “niche” du champion, et les risques de drafts trop centrées sur une lane. Le débat se durcit avec Diana. Pour les deux invités, c’est un non catégorique. « Ça, c’est troll », tranche Myrwn, rejoint par Finn : « Si tu veux perdre contre Gwen, tu joues Diana ». Ils dénoncent le manque de conditions favorables à l’exploitation de ce pick au top, même en scrims.

Quant à Fiora, elle reste selon eux jouable, mais demande un très haut niveau individuel et une draft parfaitement adaptée. « Le problème, c’est pas le champion. C’est les joueurs qui ne savent pas le jouer à ce niveau », glisse Finn, mi-sérieux, mi-taquin. Le format Fearless Draft, censé encourager la diversité, n’a pas encore complètement rempli sa promesse. Myrwn souligne que les picks “exotiques” émergent surtout quand toutes les options classiques ont déjà été prises ou bannies. « Parfois, t’es juste au bout de ton pool. Tu prends un truc qui te semble pas horrible, et tu pries pour que ça passe ».

H2. KOI solide, Vitality en ligne de mire

Sur le plan collectif, Myrwn se montre satisfait de la progression de son équipe. KOI a dominé BDS dans ce BO3 et confirme son bon début de split. Le joueur insiste sur la solidité mentale et la rigueur collective affichées par l’équipe depuis le début du Spring. Il salue au passage la botlane de Fnatic, Noah et Jun, « probablement la plus dangereuse du championnat en ce moment », tout en affirmant que KOI a su tenir tête à des formations très compétitives.

Interrogé sur le prochain affrontement face à Vitality (Bo3 programmé dimanche 20 avril à 17h), Myrwn se montre enthousiaste. « Ce sera une vraie série. Ils ont beaucoup d’agressivité, un style très vertical. C’est toujours excitant à jouer ». Il reconnaît en Vitality une équipe capable de bouleverser les plans adverses rapidement, et promet une opposition intéressante. Enfin, il donne aussi un mot sur GiantX, évoqué plus tôt dans l’émission : « Ils sont un peu perdus, on sent qu’ils cherchent encore leur identité. Mais contre SK, je les vois passer, ils ont les individualités pour ».