Si on a beaucoup parlé des sanctions de Valve contre les coachs et les équipes qui utilisent des remplaçants, une donnée semble être passée à l'as et pourtant elle va changer la vision des matchs que l'on connait depuis plusieurs années maintenant. En effet plus personne ne sera autorisé hormis les joueurs durant les matchs.
Adieu les coachs
Pour ceux qui auraient vécu dans une grotte au cours de ces dernières années (rassurez-vous j'en fais partie) un petit rappel des faits s'impose. L'année dernière un énorme scandale touche la scène Global Offensive. Un bug, apparemment connu depuis plusieurs années et déjà signalé à Valve, est utilisé par certains coachs malhonnêtes. Grâce à ce dernier il est possible d'avoir accès à une caméra libre et ainsi de voir des endroits de la carte où normalement vous ne devriez pas avoir accès. Vous comprenez bien que de cette manière vous pouvez donner des informations comme si vous faisiez du ghosting à vos joueurs. Alors forcément c'est de la triche, cela ne fait aucun doute, et lorsque Valve a décidé de sanctionner cette pratique, l'éditeur n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Huit coachs ont été bannis pour une durée indéterminée (autant dire à vie quand on connait la sévérité de Valve) et parmi ceux-là se trouvaient certains noms connus : Alessandro "Apoka" Marcucci (MIBR), Bruno "bruno" Ono (paiN Gaming), Ivan "F_1N" Kochugov (Gambit Esports), Aleksandr Anatolyevich "MechanoGun" Bogatyrev (Hard Legion), Arthur "prd" Resende (RED Canids), Allan "Rejin" Petersen (mousesports), Slaava "Twista" Räsänen (ENCE) et le Français Morgan "B1GGY" Madour (Heretics). Ces noms ne sont que la partie émergée de l'iceberg, ceux qui ont pris la sanction la plus lourde, derrière il y a toute une armée d'autres personnalités qui sont bannies de 1 à 5 Majors.
— ESIC (@ESIC_Official) September 28, 2020
Cette affaire avait créé la polémique, notamment suite aux déclarations de l'ancien entraîneur des Ninjas in Pyjamas Faruk "pita" Pita. Ce dernier avait confessé avoir utilisé ce bug en 2018 et avoir averti Valve de son existence, il avait alors reçu un accusé réception mais rien ne fut fait du côté de l'éditeur. Ces révélations avaient permis à pita de réduire drastiquement sa sanction de pratiquement 50% lui permettant de revenir d'ici 2024 à un Major. Bref comme ce petit résumé vous le rappelle, cette affaire avait clairement fait parler en 2020. Cela avait d'ailleurs poussé Valve à communiquer au début de l'année 2021, c'est à cette époque que l'éditeur nous a présenté son calendrier prévisionnel, son tableau des sanctions et les éventuels changements dans le règlement de ses tournois. 2020 aura été une année marquée par l'annulation du tournoi Major tant attendu par les joueurs, 2021 serait l'année du renouveau maintenant que le linge sale avait été lavé à 90° sans adoucissant. Non clairement ce communiqué des employés de Seattle ne sentait pas la Cajoline, mais plutôt le soufre.
Damien "maLeK" Marcel coach chez G2 Esports avec Kenny "kennyS" Schrub
Et c'est justement ce fameux poste sur le blog officiel de Valve qui nous intéresse aujourd'hui. Car outre la présentation du détail des sanctions pour les coachs, Valve s'attaquait aussi à un sujet transverse qui avait fait son apparition en 2020 : les remplaçants. Là aussi nous vous en avions déjà parlé, mais pour les retardataires il ne faut retenir qu'une seule chose. Cette pratique n'est pas interdite, toutefois chaque fois que vous utilisez un remplaçant vous perdez 20% des points totaux que vous avez éventuellement gagné en tournoi. En clair, un remplacement en plein match est équivalent à un transfert puisque la sanction est la même, la différence étant qu'à force de faire des remplacements vous pourriez vous retrouver à gagner un tournoi et à n'empocher aucun point. Finalement cette simple règle à mis à mort la pratique du remplaçant, ne réglant pas néanmoins les problèmes liés au surmenage des joueurs ni à l'éventualité d'un cas d'impossibilité de se rendre, de poursuivre, ou de simplement de jouer lors d'un événement affilié à Valve. Sachant de plus que ces règles ne s'appliquent qu'à ces quelques compétitions spécifiques rapportant des points RMR (Regional Major Ranking), pour les autres chacun est libre d'avoir son propre règlement (qui a dit que ça devenait bordélique ?).
Vous voyez cette photographie plus haut ? Eh bien dites vous qu'au premier tournoi RMR de cette année, c'est à dire le Flashpoint 3 qui débutera dans très exactement un mois, vous ne pourrez pas voir cela. Pourquoi ? Car suite au scandale qui a touché les coachs, Valve n'avait pas seulement sanctionné ceux qui ont été convaincus d'avoir utilisé l'astuce, non tous ceux qui gravitent autour des joueurs sont désormais touchés. Certains sont passés à côté de cette information, en tout cas elle n'a visiblement pas semblé mériter d'être citée et pourtant c'est une révolution toute aussi importante que celle qui voit disparaitre les effectifs à plus de cinq.
Rémy "XTQZZZ" Quoniam coach chez Vitality
Durant le Flashpoint 3 les joueurs seront seuls, plus de coach, plus personne ne devra être dans la même pièce qu'eux ni ne devra être en mesure de communiquer avec eux. Ils seront livrés à eux-mêmes, comme avant la professionnalisation finalement. Alors cela risque de changer beaucoup de choses pour des équipes qui ont pris l'habitude d'avoir des temps morts, d'entendre leur entraîneur les motiver, recevoir une tape sur l'épaule etc. Cette fois s'en sera terminé et cela pour toute la durée d'une carte. La pause et le moment où un pseudo temps mort pourra à nouveau permettre aux joueurs de parler à leur staff ne se fera qu'à l'issue de la manche complète. Donc même en cas de prolongation il n'y aura pas de possibilité d'avoir contact avec son encadrement. Autant dire que cela limite grandement l'utilité des échanges, et rebat totalement les cartes quant au rôle de chacun.
Depuis plusieurs années le leader a perdu du pouvoir, tout comme les joueurs qui ont laissé une part de leur réflexion tactique au coach. En retrait, avec une vue d'ensemble et en travaillant énormément l'aspect stratégique, ce dernier était plus à même d'apporter une vision claire de la situation. Sans lui il faudra se débrouiller, et le professionnalisme fait à nouveau un pas en arrière. Counter-Strike: Global Offensive est sorti en 2012, une époque où il y avait très peu de coachs, 9 ans plus tard on a un peu l'impression que toutes les évolutions qui ont été apportées dans la manière de jouer ne plaisent pas à Valve et qu'on ne revient pas 9 ans en arrière mais plus loin encore... A voir ce que ces changements donneront lors du Flashpoint 3 qui se jouera bien entendu en ligne.