En prenant le meilleur 3 à 1 contre BDS en finale du Six Invitational, les Brésiliens de FaZe Clan sont devenus les nouveaux champions du monde de Rainbow Six : Siege.

Le trophée du Six reste au Brésil cette année

La défaite a été difficile à accepter pour eux l'an dernier, mais leur tour d'être récompensés est arrivé ; les joueurs de FaZe Clan ont remporté ce dimanche soir l'édition 2025 du Six Invitational à l'issue d'un match maîtrisé presque de bout en bout.


Crédits : Ubisoft

Vaincus en grande finale de l'Invitational l'an passé à l'issue d'une rencontre d'anthologie contre FURIA à Sao Paulo, l'heure de gloire est enfin arrivée pour les Brésiliens. Ils ont complété ce dimanche soir une remontée du Lower Bracket de l'événement, dans lequel ils sont tombés dès le premier tour des Playoffs. Ils sont venus à bout de Liquid, Virtus.Pro, Falcons, Spacestation et Unwanted avant de prendre leur revanche contre leurs compatriotes de FURIA pour accéder à la grande finale de la compétition.

Par la présente victoire, les FaZe sont entrés dans le cercle de moins en moins fermé des vainqueurs du Six Invitational et ont permis à la région LATAM de conserver le titre de championne du monde. Élu MVP de la saison 2024, handyy fait ici d'une pierre deux coups en soulevant le Marteau un an après le triomphe de son frère jumeau, nade, avec w7m esports.

Après le match, nous avons pu échanger quelques mots avec Eduardo "KDS" Chiste Fontes, l'entry fragger de FaZe Clan. En voici un extrait.

*aAa* : Tu viens juste de soulever le Marteau suite à ta victoire contre BDS en finale de ce SI. Quelle est ta réaction à chaud ?
Eduardo "KDS" Chiste Fontes
: C'est exceptionnel, car nous avons beaucoup travaillé pour remporter ce match contre BDS. Ils sont la deuxième meilleure équipe du monde et nous nous sommes beaucoup préparés pour les affronter. Remporter le Six Invitational est le rêve de tout joueur de Rainbow Six : Siege.

Que manque-t-il à BDS pour finalement remporter un tournoi majeur selon toi ?
BDS s'est qualifiée pour toutes les finales de la saison, mais n'en a gagné qu'une seule en Arabie Saoudite (lors de l'Esports World Cup, ndlr). Ils chokent à chacune de leurs finales, c'est leur plus gros problème. Aujourd'hui, ils ont joué comme s'ils avaient peur de nous, c'est, je pense, ce qui leur a fait défaut, alors qu'à l'inverse, nous avons pu jouer confortablement.

Ça ne passe toujours pas pour BDS

Malgré une performance de haute volée à ce Six Invitational, les Français en repartiront une nouvelle fois bredouilles. La défaite encaissée par Team BDS est le troisième échec en finale de la saison sur le circuit officiel pour la formation, qui s'est successivement inclinée l'année dernière aux Major de Manchester et de Montréal.


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Les joueurs du club suisse ont ici laissé filer entre leurs doigts une victoire qui leur semblait promise. LikEfac et ses hommes, malgré une phase de groupes en demi-teinte, ont été impériaux dans l'arbre du tournoi. Ils s'y sont imposés face à Unwanted, Spacestation et FURIA Esports pour accéder à la grande finale de la compétition. Bien qu'ils ont remporté une première map très accrochée à la fin d'un overtime illimité, les BDS n'ont pas trouvé les armes pour parer les assauts de FaZe et ont peu à peu laissé la victoire leur échapper.

C'est ici un échec très douloureux qu'essuie le collectif après une année passée à courir après une victoire internationale sur le circuit officiel, d'autant plus quand il est question du Six Invitational. Les bruits de couloir portant sur un départ des joueurs de la structure suisse ajoutent de l'amertume à la situation. Pour finir sur une note d'espoir cependant, cela fait deux années consécutives que le vainqueur du Six Invitational était vaincu en finale l'année précédente. Assisterons-nous donc à un alignement des planètes et verrons-nous une victoire à domicile de l'équipe de Shaiiko à Paris en février 2026 ?

Après la grande finale du SI, nous avons pu recueillir une réaction à chaud de Théo "LikEfac" Mariano ainsi que de Loïc "BriD" Chongthep.

*aAa* : Vous venez juste de vous incliner contre FaZe à l'issue d'une grande finale du SI que vous attendiez avec impatience. Peux-tu nous dire comment vous vous sentez après cette défaite ?
Loïc "BriD" Chongthep
: De mon côté, je suis très déçu, mais ce n'est peut-être pas le bon mot, car je trouve que cette défaite passe mieux que celle aux deux précédents Majors. Peut-être, car le Six Invitational est un très grand tournoi auquel nous nous sommes qualifiés après avoir travaillé toute l'année. Je suis fier de mes coéquipiers, car ce que nous avons fait n'est pas facile. Forcément, nous attentions le titre, déjà pour nous en récompense de nos heures de travail, mais surtout pour nos supporters. Avec tous les messages que j'ai pu voir, cela fait mal au coeur.

LikEfac, tu me disais avant la finale souhaiter y affronter FURIA. Au final, c'est FaZe qui est passé. Cela vous a-t-il fait partir du mauvais pied dans la rencontre ? Comment avez-vous réagi à ce résultat ?
Pas du tout. D'un point de vue personnel, je préfère FURIA et j'aurais préféré qu'ils aillent le plus loin possible. Nous étions prêts à affronter soit FaZe soit FURIA, je ne pense pas que cela aurait changé quelque chose. Aujourd'hui, ce n'était pas notre tour tandis qu'eux avaient perdu la finale l'an dernier. Ils en sont ressortis grandis et l'ont montré ce soir, charge à nous de faire la même chose l'année prochaine et aller chercher cette victoire à Paris.

Depuis deux ans, le perdant de la finale du SI gagne l'année qui suit. Est-ce une statistique qui peut vous renforcer cette saison et vous redonner de l'espoir ?
Je n'espère pas que cela va nous renforcer, mais que cela soit la réalité et que, l'année prochaine, nous allions en finale et la gagnons.

KDS nous confiait que vous étiez la principale équipe, et la seule en Europe, qui pouvait parvenir à surpasser les Brésiliens. Qu'en penses-tu ?
Je pense que KDS a tout dit. Nous sommes l'équipe qui tient le plus tête au Brésil de manière générale. À l'Esports World Cup, nous avons sorti trois équipes brésiliennes des Playoffs. Maintenant, je ne pense pas qu'il y ait quelque chose à voir avec le fait qu'on soit Européens et qu'ils soient Brésiliens aujourd'hui. Ils ont simplement été meilleurs. Ce n'est que sur le serveur que cela se joue. De manière générale, la méta fait que les Brésiliens sont bons et ils sont vraiment passionnés. C'est peut-être ce qui manque aux équipes EU et NA. Je n'ai en tout cas pas peur de dire que BDS est l'équipe qui tient le plus tête à toutes les régions.

Le Brésil mène toujours les débats sur la scène internationale

Cela fait désormais plusieurs années que les équipes brésiliennes tiennent les rênes face aux autres nations, et elles n'ont pas dérogé à cette règle lors de ce Six Invitational. Effectivement, sur les cinq équipes latines à Boston, trois se sont qualifiées pour le Main Event de l'événement, qui comprenait six participants.

RazaH Company Academy, une équipe sans structure, en fait partie et a frappé un grand coup en atteignant ce Top 6 aux côtés de FURIA et FaZe, deux écuries que l'on ne présente plus. La première, qui a dû se contenter du bronze cette fois-ci, a marqué l'histoire en remportant l'Invitational à domicile l'année dernière, et ce contre FaZe, qui s'est démarquée dans les éliminatoires de ce Six en décrochant la victoire finale après avoir surclassé BDS.


Crédits : Ubisoft

En ce qui concerne les autres régions, les BDS ont été les meilleurs représentants d'une Europe décimée dès les premiers tours des Playoffs, tandis que l'Amérique du Nord a confirmé son regain de puissance entamé en début d'année dernière avec la victoire de beastcoast au BLAST Major Manchester. Spacestation a terminé sixième du tournoi, mais les yeux se sont surtout tournés vers Dream et ses coéquipiers d'Unwanted qui, comme leurs homologues brésiliens, sont sans structure pour les accompagner. Cela ne les a pas empêchés de faire couler de l'encre à ce Six Invitational et de s'offrir un remarquable Top 4 devant leur public de Boston, pour la meilleure performance nord-américaine de l'événement.

Une adversité jusqu'en dehors des serveurs

Si le Six Invitational est natif d'Amérique du Nord et plus précisément de Montréal, cette édition 2025 était la première disputée sur les terres de l'Oncle Sam.

Ce n'est pas une équipe nord-américaine qui a soulevé le Marteau, mais ce n'est pas pour autant qu'une formation de cette région ne s'est pas fait remarquer. En effet, Budega, le coach brésilien de l'équipe M80, a eu le sang chaud lors de la rencontre de ses joueurs contre DarkZero et s'est vu expulsé de l'événement avec effet immédiat suite à une altercation avec ses adversaires à l'issue du match perdu par son équipe.

Il a été condamné à une suspension de tout événement officiel organisé par BLAST pour une durée de deux ans. M80 a quant à elle été condamnée à verser une amende de 10 000 dollars. Vivas, le manager de l'équipe, a de son côté écopé d'un avertissement du fait du comportement qu'il a également tenu en marge de l'altercation de son homologue. Budega a vivement contesté cette situation qui fait suite à la réception de plusieurs avertissements pour communication avec les joueurs en dehors des pauses tactiques, allant notamment jusqu'à accuser de diffamation et menacer de poursuites judiciaires ses détracteurs sur les réseaux sociaux.

Cet événement n'est pas le seul à avoir fait des vagues au Six Invitational. Quelques instants seulement après l'élimination de Team Secret dès la phase de groupes de la compétition, Virtue aurait été informé de sa mise à l'écart de l'équipe par ses coéquipiers, sans recevoir plus d'explications. En évoquant cette situation sur X, le joueur australien a été attaqué en public par le CEO de Secret, son propre boss, qui lui a répondu avec une photo montrant l'équipe regroupée après la défaite, Virtue en larmes et dos au reste du groupe, avec la mention « je suis également très surpris ».

La communauté n'a pas attendu bien longtemps pour réagir et condamner les propos du dirigeant du club britannique, vent debout devant cette situation de harcèlement et d'humiliation sur les réseaux sociaux d'un joueur professionnel en état de mal-être par son employeur.