C'est l'une des structures esport les plus célèbres du monde. Elle a déjà tout remporté sur Counter-Strike: Global Offensive et possède même plusieurs Majors à son actif. Pourtant depuis presque deux ans maintenant, l'organisation traversait une longue période de vide totalement inédite pour elle.
658 jours hors du top 10
C'est le temps qu'il aura fallu attendre avant de revoir la structure Fnatic intégrer le top 10 mondial. Et encore ils n'y sont pas encore pleinement installés puisque, comme début février 2021, ils ont simplement atteint le dixième rang de ce classement. Pour revoir l'effectif à un tel niveau il faut donc remonter longtemps en arrière, bien loin pour un club qui a déjà remporté trois Majors dans son histoire et qui n'avait encore jamais connu une période aussi longue loin du plus haut niveau mondial. Au cours de ces presque deux ans, l'organisation aura vu défiler 15 joueurs sous ses couleurs : flusha, JW, Golden, Brollan, Jackinho, Peppzor, ALEX, mezii, smooya, regali, poizon, nicoodoz, roej, HEAP et FASHR. C'est à l'heure actuelle la crise la plus importante et surtout la plus longue qu'a dû traverser cette structure mythique de la scène Counter-Strike tout au long de sa longue histoire vieille de 18 ans. Mais alors comment en sont-ils arrivés là et surtout, est-ce qu'ils en sont bel et bien sortis aujourd'hui ?
Avant la pandémie l'équipe 100% suédoise était solide (KRIMZ, JW, Brollan, flusha et Golden)
La pandémie de COVID-19 aura eu des effets dévastateurs sur Fnatic, que ce soit financièrement où le club s'est rapidement retrouvé dans le rouge et a même dû faire appel à ses propres supporters pour continuer à investir, mais également au sein même de sa section qui va vivre une lente, douloureuse et amer descente aux enfers. Un capitaine totalement en dépression en la personne de Maikil "Golden" Selim, des légendes en bout de course (Robin "flusha" Rönnquist et Jesper "JW" Wecksell) et puis une absence totale d'anticipation de la part de la direction qui va recruter, que ce soit aux postes d'entraîneur ou de joueur, des profils qui ne s'avèreront être des échecs cuisants. Le premier à en faire les frais sera le Suédois Jack "Jackinho" Ström Mattsson, censé remplacer flusha il est recruté en tant que sniper alors que justement ce choix le fait entrer en conflit de poste direct avec son nouveau coéquipier JW. Une situation inextricable qui mènera le groupe dans le mur et finalement sera la première pierre annonçant la fin des effectifs entièrement suédois chez Fnatic.
Impossible également de ne pas pointer du doigt le rôle ambigu qu'a joué Andreas "Samuelsson" Samuelsson qui arrivera en tant que coach en septembre 2019 et se trouvera bien incapable de gérer un tel effectif. Et pourtant il restera en place pendant presque deux ans, avant enfin d'être transféré vers un rôle davantage dans ses cordes de directeur d'équipe devenant ainsi le bras droit attitré de Patrik "cArn" Sättermon. Au cours de son règne, Fnatic connaitra tout simplement la pire période de toute son histoire. Un fond de jeu catastrophique, des changements de rôles trimestriels, une dépression qui touche le groupe et finalement un entraîneur totalement impuissant dans ce marasme. A sa décharge il n'avait aucune expérience à ce poste au plus haut niveau et avait plutôt été performant en tant que manager. Aujourd'hui c'est par conséquent dans ce domaine qu'il évolue pour le plus grand bonheur des supporters orange.
Cette très (trop ?) longue période de disette chez Fnatic aura toutefois permis à l'organisation de revoir sa stratégie globale sur Counter-Strike: Global Offensive. Dès juillet 2021 ils font le virage international et cela leur permettra de retrouver des couleurs, et même d'atteindre le top 12 mondial en janvier 2022. Sauf que le mal au sein de l'effectif était encore profond et que l'apport de caractères aussi incompatibles que ceux du franco-britannique Alexander "ALEX" McMeekin et de son compatriote Owen "smooya" Butterfield s'avèreront rédhibitoires. Qu'importe après avoir manqué trois Majors consécutifs et remanié une fois de plus leur section, le club signe son grand retour dans la plus prestigieuse des compétitions lors des Intel Extreme Masters Rio Major 2022. Mieux encore ils parviennent, et cela contre toute attente, à atteindre les quarts de finale de l'événement. Ils seront bien éliminés face aux futurs vainqueurs de chez Virtus.pro (Outsiders) mais pour un premier test grandeur nature de leur nouvelle composition internationale, cette performance sera clairement considérée comme une grande réussite.
keita, nicoodoz, Peppzor, mezii, FASHR et roej remportent leur premier trophée ensemble (c) HLTV
Alors que faut-il attendre d'eux aujourd'hui ? Ils ont remporté leur premier tournoi de 2022 récemment en Finlande à Espoo lors de l'Elisa Masters. Un an jour pour jour après leur précédente victoire durant la REPUBLEAGUE Saison 2, à l'époque avec smooya et ALEX. Toutefois le point noir les concernant est la blessure de leur vétéran Freddy "KRIMZ" Johansson, dont un nerf est pincé dans la main ce qui le gène grandement pour jouer. Il est actuellement toujours en convalescence et au repos pour une durée indéterminée. Cela n'a toutefois pas empêché le groupe de performer en Finlande avec le remplaçant Peppe "Peppzor" Borak. A voir maintenant si ce quintette mélangeant habilement expérience et jeunesse parviendra à gravir une marche supplémentaire afin de retrouver les podiums des plus grands tournois. La dernière fois que cela leur est arrivé c'était en décembre 2020 lors du Flashpoint Saison 2, il reste encore du chemin à parcourir mais pratiquement tous les voyants semblent aujourd'hui au vert pour qu'ils y parviennent en 2023.
Composition Fnatic
- William "mezii" Merriman
- Nico "nicoodoz" Tamjidi
- Fredrik "roeJ" Jørgensen
- Dion "FASHR" Derksen
- Peppe "Peppzor" Borak (remplaçant)
- Jamie "keita" Hall (entraîneur)
- Freddy "KRIMZ" Johansson (au repos)
— Freddy Johansson (@Krimz) November 16, 2022