À l'issue de la 3e semaine du LEC Spring Split, Upset s’est confié à Hotspawn sur l’état actuel de l’équipe, sa relation avec Mikyx, la perception du duo Razork-Humanoid et les ambitions qui l’animent. Il évoque un collectif en progrès, une dynamique retrouvée, et un attachement profond au club.

« Le plus important, c’est d’être la meilleure équipe »

Installé dans un fauteuil de titulaire au sein d’un roster Fnatic qui vise de nouveau les sommets du LEC, Elias « Upset » Lipp s’est exprimé dans un long entretien accordé à Hotspawn. L’occasion pour le botlaner allemand de revenir sur son retour dans l'organisation britannique, d’évoquer ses automatismes retrouvés avec des visages familiers, de dresser un état des lieux du championnat, et de clarifier certaines perceptions sur la dynamique interne de Fnatic.

Revenu après une année chez Karmine Corp, Upset se dit parfaitement réintégré : « Le soutien des fans a été incroyable. J’ai vu surtout des retours très positifs, et je l’apprécie vraiment. Je n’avais pas de tensions avec les joueurs à l’époque. C’était juste une période compliquée pour moi sur le plan personnel. » Il parle d’un retour fluide, sans accroc, dans un cadre familier : « C’est le même bureau, le même espace. Je suis très heureux d’être revenu, et j’espère finir ma carrière chez Fnatic. »

Un duo avec Mikyx en construction

L’un des aspects les plus scrutés de ce retour était sa nouvelle association avec Mikyx. Une botlane qui fait suite à son ancienne complicité avec Hylissang, un autre support emblématique du LEC. Interrogé sur les différences entre les deux, Upset répond sans détour : « Hyli a une personnalité un peu plus forte, il voulait vraiment faire les choses à sa manière. Mais les deux sont des gens adorables, très faciles à vivre, à l’intérieur comme à l’extérieur du jeu. » Sur le plan du jeu, il note une distinction intéressante dans leur approche : « Mikyx a un champion pool un peu plus créatif, avec des picks comme Pyke ou Zilean. Hylissang avait une maîtrise extrême de quelques champions, là où Miky explore plus. »

Le travail en lane semble fluide et rigoureux. « Les deux sont très orientés sur les détails. Et pour moi, c’est ce qu’il y a de mieux : avoir un support sur qui tu peux vraiment compter. » À la question de savoir s’ils forment actuellement la meilleure botlane du LEC, il répond prudemment mais avec confiance : « Je pense qu’on est la meilleure. On a eu des kills en 2v2 contre la plupart des botlanes. Mais l’essentiel, ce n’est pas d’être juste les meilleurs sur une ligne. Le plus important, c’est d’être la meilleure équipe. »

Une progression collective autour du coaching

Au-delà de son duo, Upset met en avant une progression collective portée par le staff. L’arrivée de Duffman est selon lui une pièce clé de cette transformation. « Il nous a beaucoup aidés sur le macro. Individuellement, on est très forts, mais on prenait parfois trop de risques. Le match contre KC est un bon exemple. On a eu un énorme avantage en tuant en 2v2 avec Kalista, et on a quand même réussi à perdre. Ce genre d’erreur, il faut qu’on l’élimine si on veut vraiment être la meilleure équipe en Europe. »

Plus globalement, Upset estime que le temps passé ensemble commence à porter ses fruits. « Le fait de passer plus de temps avec le haut et le bas de la carte, d’aligner les idées, ça nous aide beaucoup. Je suis très content de la direction qu’on prend. »

Razork et Humanoid, une entente sous-estimée ?

Le duo mid-jungle de Fnatic, formé par Razork et Humanoid, a souvent été critiqué pour un manque de synergie. Pour Upset, cette critique tient davantage à l’absence de titres qu’à un vrai problème de coordination. « Le problème, c’est juste qu’ils n’ont pas gagné la ligue. Sinon, ils ont quasiment tout fait : deuxièmes à plusieurs reprises, qualifiés à presque tous les tournois internationaux. Ce n’est pas un duo qui a échoué. Il n’a juste pas encore gagné. »

Il ajoute : « Depuis mon retour, je les trouve plus connectés. Je pense qu’ils ont progressé ensemble. La synergie, c’est un terme un peu vague en réalité. Mais je suis content de les avoir avec moi. Je ne peux rien leur reprocher. »

Une ligue plus compétitive

Upset livre aussi une lecture globale du LEC en 2025, qu’il estime plus relevé que l’an dernier. « Le niveau a clairement monté. Fnatic, KC, G2 et KOI sont tous solides. KC a bien évolué avec Caliste, Yike, Canna, Vladi et Targamas. Ça aurait été intéressant de les voir dès l’an dernier avec ce cinq-là. » Il espère aussi voir d’autres équipes hausser leur niveau de jeu. « Ce serait bien que BDS, Vitality ou même GIANTX trouvent leur rythme. Si c’est le cas, la ligue pourrait devenir vraiment intéressante. »

Enfin, il évoque les événements comme le LEC Roadshow ou les compétitions sponsorisées par Red Bull, dont Fnatic est désormais partenaire. « C’est une super opportunité pour les joueurs. Chez KC, j’avais déjà vécu ça, et c’est incroyable de jouer dans une grande salle devant le public. » Il reconnaît que cela demande un effort logistique : « Voyager, c’est plus de stress, on perd du temps d’entraînement, on prend plus de risques de tomber malade. Mais au final, c’est une expérience unique, et les fans le méritent. »

Pour Upset, cette année 2025 chez Fnatic ressemble à un nouveau départ plus qu’à une simple parenthèse. Il retrouve un cadre qu’il connaît bien, des coéquipiers qui ont mûri, et une structure qui semble plus stable et cohérente que lors de son premier passage. S’il ne cache pas les attentes et les exigences d’un tel projet, il assume avec calme ses ambitions : être compétitif à l’échelle européenne, mais surtout inscrire sa carrière dans la durée, au sein du club où il est revenu avec conviction.