Virtus.pro a publié une déclaration alléguant que les organisateurs des GAMERS GALAXY: Invitational Series Dubai 2022 auraient menacé les joueurs de les exclure du tournoi s'ils ne faisaient pas de déclarations publiques concernant le conflit russo-ukrainien.
Un conflit qui provoque beaucoup trop de tension, même dans l'esport
Depuis le début des conflits en Ukraine la semaine dernière, des tensions de plus en plus vives se font ressentir dans le milieu esportif, à l'image de ce qui se passe actuellement dans le monde du sport. Quand ce ne sont pas des matchs ou des tournois entiers qui sont reportés, ce sont des équipes ou les joueurs eux-mêmes qui se retrouvent dans une situation des plus déplaisantes, surtout s'ils sont de nationalité russe ou biélorusse. A l'image du football (EUFA et FIFA) par exemple avec la Russie privée des barrages pour la coupe du monde, les équipes CS:GO basées en Russie ont été exclues des événements BLAST Premier et les qualifications CIS ont été annulées. Autre situation, autre décision, avec cette fois-ci Natus Vincere, considérée comme l'une des plus grandes organisations d'esports au monde et basée en Ukraine, qui a publiquement rompu ses liens avec ESforce Holding, société russe qui possède des organisations telle que Virtus.pro, RuHub, Epic Esports Events et cybersports.ru. Cette décision de NAVI a été prise à la suite d'un message publié par ESforce Holding qui aurait nié l'horreur de l'invasion de l'Ukraine par la Russie ; selon NAVI, cette ignorance est inhumaine et inacceptable.
Comme nous l'avons mentionné plus haut, la structure Virtus.pro fait partie de cette société ESforce Holding et son équipe DOTA2 se retrouve depuis hier dans une situation qu'elle qualifie elle-même d'impensable. Actuellement à Dubai pour participer aux GAMERS GALAXY : Dota 2 Invitational Series, les joueurs de l'équipe Virtus.pro auraient reçu un ultimatum de la part des organisateurs, WePlay et GAMERS GALAXY ; dans une déclaration mise en ligne sur le site de la structure, nous apprenons que le club publiera une déclaration publique sur la situation en Ukraine, sous peine d'être exclu du tournoi. Comme alternative, les organisateurs auraient également "offert la possibilité" aux joueurs VP de renoncer à porter le nom et le maillot de l'équipe VP, et de jouer sans affiliation à un club ou à un pays en particulier. Apparemment, les organisateurs sont allés jusqu'à menacer d'annoncer que les joueurs ont le COVID (même si tous les tests sont négatifs), uniquement pour les empêcher de jouer.
— Virtus.pro (@virtuspro) March 1, 2022
Cette situation a malheureusement été amplifiée à la suite d'un tweet, maintenant supprimé, publié il y a peu sur le compte Dota2RuHub, entité détenue et exploitée par ESforce Holding comme nous vous le disions plus haut, dans lequel nous pouvions lire qu'ESforce et toutes ses unités - y compris Virtus.pro - soutenaient l'envoi de troupes russes en Ukraine. Ce tweet a été effacé et RuHub a publié une déclaration par la suite disant que leur compte Twitter avait été piraté.
Contrairement à la plupart des autres organisations dans le monde, Virtus.Pro s'est abstenu de publier une déclaration concernant l'invasion de la Russie ou d'afficher publiquement son soutien pour l'Ukraine jusqu'à aujourd'hui. Voici un extrait du communiqué publié sur le site de la structure :
Virtus.pro ne tolère pas ce comportement de la part de WePlay et de GAMERS GALAXY. Nous ne soutenons aucune des guerres qui existent ou qui ont existé : en Ukraine, en Syrie, en Afghanistan, en Yougoslavie ou autre. Mais forcer quelqu'un à prendre une position publique ne mène pas à la paix, mais au contraire, cela éloigne les gens les uns des autres et alimente la haine [...] De nombreux clubs de Russie et de la CEI sont soumis à une forte pression en ce moment. Certains organisateurs de tournois mènent déjà une chasse aux sorcières. Nous leur demandons instamment d'arrêter et de ne pas s'inspirer des sports traditionnels, où la politique domine. L'esport est magnifique dans sa diversité : des personnes de différents pays et de différentes origines peuvent jouer ensemble sous un même label, et l'affiliation territoriale ne se mesure qu'en ping et en fuseaux horaires.
Virtus.pro ne se laissera pas intimider. Nous ne retirerons pas nos maillots et ne tolérerons pas cette pression. Nous parlons pour nous-mêmes lorsque nous le jugeons approprié. Les intérêts à court terme et les débordements émotionnels ne sont pas ce sur quoi nous basons nos déclarations publiques, mais plutôt la stratégie à long terme et l'esprit du club. Et il est dit que l'esport devrait unir les gens et les continents.
Virtus Pro a également déclaré dans ce communiqué qu'elle n'a jamais interdit aux joueurs et aux employés de partager leurs opinions personnelles en ligne, même si tout nous porte à croire qu'ils auraient reçu certaines directives, des conseils de communications émis par le PDG de VP lui-même, Sergey Glamazda. Nos confrères du site Dot Esports ont pu mettre la main sur une note interne qui proposait certaines directives concernant les publications sur les réseaux sociaux en ce qui la guerre en Ukraine ; les membres de la structure ont été invités à ne pas être trop brutaux lorsqu'ils discutaient du sujet sur les réseaux sociaux, appelant ainsi à être neutres, et ce, pour évitez d'offenser l'une ou l'autre partie.