Avant que ne soit donné le coup d'envoi des playoffs du Main Event dans ces European Masters Summer Split 2022, le coach de l'équipe française GameWard, Nicolas Perez, a répondu aux questions de Blix.gg, l'occasion de faire un premier bilan de la saison 2022, de parler la méta et de la rivalité entre la France et l'Espagne.
Comment ressentez-vous votre première année dans une ligue régionale européenne de premier plan, le fait de ne pas faire les playoffs, de faire face à l'intersaison et de décider de ne changer aucun joueur ?
Cette année a été un mélange d'émotions très différentes. Évidemment, la première a été un peu décevante en regardant notre Spring Split parce que nous ne nous sommes pas qualifiés les playoffs. Dans nos précédentes équipes, nous avons coaché des joueurs qui étaient très novices dans la compétition League of Legends et ici nous avons Czekolad qui a gagné les EUM, Melonik qui a participé aux EUM plusieurs fois, Akabane, Kamilius et Inaxxe qui est allé aux championnats du monde.
Le plus gros problème pour moi est que je les ai surestimés. Je pensais qu'il s'agissait de joueurs expérimentés qui connaissaient très bien les bases du jeu, comment se battre, comment trouver les conditions de victoire, mais ce n'était pas le cas. Passer de simples évaluations individuelles dans des divisions mineures où vous pouvez gagner presque par individualité et avoir les meilleurs joueurs sur le papier à une équipe complète de vétérans où vous devez rétablir les bases a été assez difficile au début.
En fin de compte, nous avons pensé que c'était plus une mauvaise adaptation du coaching staff qu'une faute des joueurs et nous avons donc décidé de garder la même équipe.
Pensez-vous que les playoffs vous ont aidé à lire ou à mieux évaluer la méta ?
Le truc c'est que cette année était un peu particulière, par exemple quand les playoffs de la LFL ont commencé, le patch que nous jouions était le 12.13 alors que la plupart des ligues terminaient leur saison régulière et jouaient en 12.14 ou la LPL par exemple jouait en 12.15, vous ne pouvez donc pas scrim les autres équipes régionales parce qu'elles sont sur un patch différent ou essayer d'étudier les autres ligues parce que la différence de patch était trop grande. Lorsque nous avons perdu contre Vitality, nous étions la seule équipe de la LFL à jouer en 12.15 [rires], j'étais donc désemparé.
Pensez-vous que RIOT publie trop de patchs importants et que la différence entre les patchs de jeu nuit parfois aux écosystèmes ERL ? Est-il difficile de les rattraper ?
Honnêtement, 80% de notre gameplay était basé sur Hexflash et RIOT est venu nous voir juste avant les EUM et nous a dit qu'il était désactivé.
Normalement, en ERL, nous sommes tous dans le même patch et aux EUM, RIOT nous a demandé si nous voulions jouer sur le patch LEC ou le reporter, mais le fait est que nous avons toujours besoin de changer de patch parce que sur le compte du tournoi, il y a trois patchs d'avance, c'est donc toujours le bordel.
Pour moi, un patch toutes les deux semaines, c'est trop, il faudrait peut-être un patch tous les mois et vous pouvez ajouter des correctifs si vous pensez que certains champions ou objets doivent être changés, et depuis qu'un nouveau gars a été embauché pour le développement des patchs, il fait de bonnes choses, mais chaque patch est comme un changement de pré-saison [rires].
Que pensez-vous de la rivalité entre la France et l'Espagne ? Pensez-vous qu'il y a un grand écart entre les ligues ?
Je pense qu'il y a un grand écart entre les meilleures équipes de LFL et de Superliga, je pense que c'est principalement dû à la différence mécanique entre les joueurs des meilleures équipes. Pour moi, la force de la LFL est principalement due aux équipes de tête qui sont capables d'affronter les équipes de la LEC, ce qui a un impact sur votre évolution et vous permet d'apprendre beaucoup, notamment sur l'aspect teamfight.
En dehors des groupes, quel est le joueur qui vous a le plus impressionné et pourquoi ?
Pour l'instant, je pense qu'Adam pisse sur tous les toplaners [rires], Ruby est aussi insane, et est pour moi le meilleur midlaner de l'ERL, et au niveau de la botlane Shiganari est un ADC qui m'a un peu impressionné, mais pour moi, la botlane est le point faible de l'Europe, tout le monde est très inconstant.
