Pour son retour sur la scène compétitive après avoir manqué le Winter Split, Nisqy a pris une direction inattendue : passer du mid au rôle de support chez Team Vitality. Invité de L’After LEC, le vétéran belge est revenu sur son apprentissage, les défis du poste, sa relation avec Carzzy et ses ambitions pour la suite de la saison.
Nisqy, en reconversion chez Team Vitality, raconte ses premières semaines en tant que support
Quelques semaines après avoir fait ses débuts chez Team Vitality, Nisqy a accepté de s’asseoir dans L’After LEC pour parler en détail de sa transition vers le rôle de support. Un rôle qu’il n’avait jamais envisagé sérieusement auparavant, malgré plusieurs sollicitations. « Jouer support, c’était pas mon plan de base. Il y a plusieurs équipes qui m’ont déjà demandé de swap, mais je voulais pas le faire », confie-t-il. Ce n’est qu’après des discussions avec le head coach Pad, et quelques essais en soloQ, qu’il commence à y prendre goût : « J’ai bien aimé le rôle. J’ai eu envie de tout apprendre, j’ai full spam, je voulais savoir comment on ward, comment on engage… »
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L’apprentissage est rapide mais rude. Nisqy reconnaît qu’il découvre un tout nouveau pan du jeu. « J’ai l’impression que je joue à un autre jeu. Je farme pas, je dois donner la vision, cover, engage. Je suis niveau 8 contre niveau 16 ». Il évoque le rôle de support comme un poste ingrat mais exigeant, mal compris du public. « Le rôle est tellement dur. Tu poses une ward, tu prends une TP dans le dos. Tu prends un bush, tu te fais combo. T’as 30 HP. C’est un rôle où tu peux clutch, mais c’est pas simple ».
Un apprentissage technique, méthodique, et encore en construction
Dans le détail, Nisqy estime avoir franchi un premier palier : « Maintenant j’ai les bases. Je réfléchis plus à ce que je dois faire avec mon champion. Je peux communiquer un peu plus ». Mais il reste lucide sur son niveau actuel. « Il y a encore des champions où je suis pas top top. Les mecs ont 700 games sur Nautilus ou Rell. Moi j’en ai 30 ». Il évoque notamment des supports comme Rakan ou Bard, qui demandent une exécution bien plus fine que ce qu’on imagine. « Il y a tellement de combos à connaître, de timings, de pièges. Même en 30 games, ça suffit pas ».
Pour progresser, il s’appuie sur le coaching staff de la Ruche pour des reviews systématiques, mais reste attaché à une méthode d’apprentissage personnelle : « Je regarde beaucoup de VOD. Keria, Delight… J’essaie de comprendre par moi-même. C’est comme au mid. Personne m’a dit : “Tu dois push là.” J’ai appris en regardant ».
La relation avec Carzzy et le fonctionnement de la botlane
Nisqy revient également sur sa synergie avec Carzzy, son partenaire de la botlane. Il explique qu’après un démarrage compliqué en scrims, les deux joueurs trouvent peu à peu leurs marques. « Il y a quelques semaines, c’était très mauvais. Je faisais des lanes bizarres. Mais maintenant ça va mieux ».
Il estime que Carzzy a volontairement freiné son propre jeu pour l’aider à s’intégrer : « Il a un peu perdu de niveau parce qu’il essaie de m’aider. Il pense à ma place en game. Une fois que j’aurai plus d’XP, il pourra rejouer son style, et je pense qu’il redeviendra le Carzzy qu’on connaît ». Nisqy insiste aussi sur un changement important par rapport à l’an dernier : la botlane est devenue plus stable. « C’est pas la meilleure botlane, mais au moins on meurt pas cinq fois en 2v2. Ça flippe moins ».
Une ambition claire : atteindre un top niveau, ou arrêter
Le joueur ne cache pas que sa reconversion est un pari. Il donne six mois pour réussir : « Si vers la fin du Summer je suis pas dans le top 3-4, je pense que j’arrête. Mais si je réussis à monter vite, je continuerai support ». Il ne prévoit pas de retour mid à court terme, sauf opportunité évidente.
En parallèle, Nisqy se projette déjà vers un rôle plus vocal. Pour le moment, il ne shotcall que partiellement : « Je suis pas encore très vocal. Je pense à ma W, à si je me fais trap, à si j’ai mon ulti… Mais dans un ou deux mois, je veux devenir main shotcaller, ou le partager avec Linas ». Il pense que sa vision du jeu, héritée de son passé mid, peut faire la différence dans son nouveau poste. « En tant que support, si tu parles pas beaucoup, c’est qu’il y a un problème. Je pense que j’ai une bonne vision de jeu. Mon but, c’est d’être clutch, de trouver des flanks, des engages décisives. Pas juste taper le frontline ».
Une tier list personnelle et un regard critique sur la ligue
Pour conclure l’interview, Nisqy a accepté de livrer sa tier list actuelle du LEC. Il place G2, Fnatic et Karmine Corp au sommet. KOI, Vitality et Giants dans un solide tier A. BDS, Heretics et SK suivent, tandis que Rogue ferme la marche. À propos de BDS, il se montre sévère : « Je sais pas ce qu’il se passe avec BDS, mais en ce moment, c’est vraiment pas ça ». Avec franchise, Nisqy montre un mélange d’humilité et d’ambition. Il ne cache rien des difficultés de son nouveau rôle, ni de ses propres limites, mais affiche une volonté claire : progresser vite, comprendre le poste en profondeur, et devenir un support capable d’impacter ses games au plus haut niveau.
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