Après avoir arraché une victoire 2-1 contre GIANTX dans un BO décisif pour la suite du Spring Split, la Karmine Corp a conforté sa première place au classement du LEC Spring Split. Invité dans le Post Game Lobby, Vladi est revenu avec franchise sur la performance du jour, les lacunes à corriger et les ambitions de l’équipe pour les semaines à venir.
Une victoire précieuse, mais sans la manière
Face à une équipe de GIANTX combative ayant montré de belles choses malgré les défaites, la Karmine Corp s’est imposée au terme d’une série spectaculaire, mais loin d’être convaincante. Si la victoire est acquise, la prestation collective a laissé des doutes, à commencer par ceux exprimés par le midlaner de la KC lui-même : « Je pense qu’on est une bien meilleure équipe que GiantX, mais on ne l’a pas vraiment montré aujourd’hui ».
- Lire aussi : La Karmine Corp arrache la victoire contre GiantX en trois manches dans le LEC Spring Split
Ce constat ouvre une série d’autocritiques sur le contenu de la rencontre, et en particulier sur le manque de clarté dans les engagements collectifs. Vladi revient notamment sur une game 2 très confuse, où l’équipe a concédé une égalisation malgré une draft jugée favorable : « Nos teamfights étaient vraiment brouillons. Je sais pas ce qu’il s’est passé, je touchais aucun charm, j’étais complètement off. Même Yike, d’habitude ultra propre, était déconnecté ».
Il évoque aussi des désynchronisations flagrantes entre les lanes et les regroupements : « À un moment en game 2, moi et Caliste on voulait push bot pendant que les autres étaient mid. Et je vois ma Vi et ma Leona avec le Gnar mid. Je me suis dit : mais qu’est-ce qu’on fout là ? » Un aveu rare qui illustre le désordre passager de l’équipe, pourtant réputée pour sa coordination en mid-late game.
Un mental qui fait la différence
Malgré cette instabilité ponctuelle, KC a réussi à reprendre le contrôle mental de la série, un point que Vladi a tenu à mettre en avant. La capacité du groupe à rebondir entre deux games est, selon lui, l’une des forces structurelles de l’équipe : « On reset complètement après une défaite. On reparle de la draft, de ce qu’on doit faire ensuite, sans se focaliser sur l’erreur passée. Tout le monde est dans ce mindset, même nos coachs, même notre coach mental ». Ce travail mental, invisible sur scène mais crucial dans un format BO, s’est déjà avéré décisif lors du Winter Split, et constitue une clé de voûte du projet KC version LEC. Il alimente une culture d’adaptabilité que l’équipe revendique semaine après semaine.
Interrogé par Nymaera sur les early games de la KC, Vladi reconnaît que les vingt premières minutes de jeu restent un axe d’amélioration. Mais il réfute l’idée d’un problème structurel : « En scrim, notre early est vraiment bon. On met la pression, même contre des top teams. Mais sur scène, il y a parfois de la panique. C’est comme si on osait moins ».
Cette frilosité en début de partie contraste avec la solidité stratégique de l’équipe en mid-late game. Si le coaching staff est parvenu à corriger les erreurs de timing et les fights précipités, il reste encore du travail pour installer un contrôle plus fluide dès les premières rotations de lane. La performance contre GIANTX le confirme : KC est capable de gérer les fights décisifs, mais peine encore à structurer ses leads.
Une lecture de la méta directe, et quelques piques adverses
Toujours à l’aise sur le plan analytique, Vladi n’a pas hésité à commenter certains choix de draft adverses, notamment l’Akali de Jackies en game 3, qu’il jugeait peu adaptée à la situation : « Franchement, le pick était injouable dans cette game. Je comprends pas ce qu’il a voulu faire ». Il tacle aussi, sans détour, le build « triple masque » de son vis-à-vis : « Il adore les masques, mais je trouve qu’il faisait même pas tant de dégâts que ça ». Une lecture tactique claire, qui contraste avec la relative retenue de la KC dans ses propres drafts, souvent construites autour de la stabilité en botlane et d’un jungle-mid coordonné.
Ces commentaires pourraient souligner une maturité certaine stratégique chez Vladi, et une capacité à disséquer à chaud les erreurs adverses. Ils confirment aussi que la KC reste attentive à ses duels individuels, en particulier dans la midlane, où Vladi n’a jamais caché son ambition de figurer parmi les meilleurs du championnat.
Le MSI en ligne de mire, et une critique du format
Avec cette victoire, la Karmine s’assure une présence dans le haut du tableau de cette saison régulière du LEC Spring split, un segment compétitif où une place au MSI est en jeu. Vladi affiche une ambition claire : « Nos scrims sont très bons, on est premiers du classement, je suis confiant pour aller au MSI ». Il estime que l’équipe a les moyens de retrouver le niveau affiché pendant le Winter, malgré les moments de flottement récents. Il en profite pour souligner l’incohérence du calendrier, qui déséquilibre les conditions de qualification : « Trois games pour certaines équipes, six pour d’autres. C’est un peu illégal ». Une critique partagée par de nombreux joueurs cette saison, alors que le rythme des BO a parfois brouillé la hiérarchie réelle entre les équipes.
S’il reconnaît une performance loin d’être parfaite, Vladi reste convaincu du potentiel collectif de la KC. Pour aller chercher le MSI, il faudra monter en intensité, corriger les phases d’early encore timides, et retrouver l’exécution chirurgicale aperçue plus tôt dans la saison. « On peut jouer beaucoup mieux que ça », conclut-il, lucide mais ambitieux. Le chemin continue, avec la certitude d’avoir encore plusieurs niveaux à révéler.
- Lien pratique : le suivi complet du LEC Spring Split 2025