Interrogé par Laure Valée en marge de la victoire de KC contre GIANTX, Yike a tenu à défendre son choix de champion contesté, tout en dévoilant l’ambiance interne du groupe. Entre lucidité sur ses erreurs et complicité avec ses coéquipiers, le jungler suédois a livré un échange sincère et détendu.
Un pick critiqué, une réponse sans détour
Le sujet était incontournable : la Vi de Yike, de nouveau sélectionnée face à GIANTX, suscite moqueries et interrogations depuis plusieurs semaines en LEC. Laure Valée aborde la question de front, chiffres à l’appui, en rappelant que le champion tourne autour de 50 % de winrate global, et un peu plus dans certaines régions comme la LPL. Yike ne botte pas en touche. Il reconnaît que certaines parties jouées avec Vi ont été médiocres, y compris celle du jour, mais rejette l’idée que le problème vienne du champion lui-même : « Je pense que le match s’est plutôt bien passé au début, puis on a commencé à se faire catch. Ils ont fait deux bons ultis, et leur draft était bonne contre Vi. »
- Lire aussi : La Karmine Corp arrache la victoire contre GiantX en trois manches dans le LEC Spring Split
Il identifie plusieurs fautes d’exécution, et estime qu’il aurait dû mieux temporiser : « Je dois juste jouer plus lentement. Il y a eu des misplays. » Mais il assume totalement ce choix de pick et balaie les critiques : « Je vais continuer à jouer Vi. Je vais continuer à gagner ou perdre avec. Je m’en fiche de ce que les gens disent. » Sur la question d’un éventuel blocage mental, une théorie répandue chez certains pros vis-à-vis de certains champions, Yike est catégorique : « J’en ai eu avec d’autres champions avant, mais pas avec Vi. »
La vie de groupe chez KC : taquinerie, confiance, cohésion
La seconde partie de l’interview glisse vers l’ambiance au sein de l’équipe, après la diffusion d’un clip interne où Caliste, sur un ton très sec, lance à Yike : « Ne me parle pas. Je t’aime pas. » Face caméra, Laure note que la dynamique entre les joueurs semble fondée sur une solide complicité, même dans la provocation.
Yike le confirme immédiatement : « On se chambre beaucoup, mais c’est parce qu’on s’aime bien. C’est super important pour nous. » Il insiste sur la dimension collective de cette ambiance, partagée entre jeunes joueurs et encadrants plus expérimentés : « On a tous cette habitude. On se vanne, on se troll, mais ça crée un cadre où tout le monde est à l’aise. »
Il précise aussi que le ton direct des échanges ne nuit jamais à la dynamique de groupe : « Ça montre qu’on se fait confiance. Si tu peux te permettre de vanner ton coéquipier, c’est que t’as pas besoin de filtrer. » Et en plaisantant, il ajoute : « C’est pas méchant, même si des fois ça pique. »
Un rôle de soutien discret pour les plus jeunes
En fin d’interview, Yike évoque aussi son rapport avec les deux rookies de la KC, Vladi et Caliste. Il les décrit comme « un peu cocky », parfois borderline dans leur banter, mais toujours respectueux. « Ils sont jeunes, un peu toxiques sur les bords, mais ce sont de bons gamins. Moi je vais toujours les traiter comme mon mid et mon ADC. » Il livre une anecdote révélatrice de cette dynamique de vestiaire : « Tous les matins, je dis bonjour à Vladi. Il me répond : “Ta gueule.” » Le ton est moqueur, mais la posture est claire : Yike assume le rôle de grand frère dans un groupe jeune et vocal.
Avec calme et assurance, Yike démontre qu’il sait où il va. Même lorsqu’un pick devient un mème, il ne dévie pas de ses convictions. Même lorsque les critiques s’accumulent, il continue de jouer à sa manière. Plus encore, il participe à maintenir une dynamique collective vivante dans une équipe qui ne cache plus ses ambitions. « Je veux juste gagner », glisse-t-il, comme un mot d’ordre simple et sans détour.
- Lien pratique : le suivi complet du LEC Spring Split 2025