Si la rumeur se confirme, les équipes de la LPL n’auraient plus besoin de maintenir une équipe secondaire en LDL, la ligue 2 chinoise de League of Legends. Une telle décision pourrait impacter le développement des talents en Chine, ainsi que le scouting.

La LPL bientôt sans équipes secondaires ? 

La League of Legends Pro League (LPL), fer de lance de la scène chinoise de League of Legends, va normalement subir un profond bouleversement en 2025. Outre la mise en place d'un salary cap, les équipes de la ligue principale ne seraient plus obligées de maintenir une équipe en LDL, la ligue académique, selon des rumeurs relayées par LPL France. Bien que la mesure ne soit soit pas encore officielle, cinq clubs seraient déjà prêts à fermer leur équipe académique, une décision qui, si elle est confirmée, pourrait soulever de nombreuses questions quant à l’avenir de la scène chinoise de League of Legends.

La LPL, l’une des ligues majeures du circuit pro de League of Legends, se distingue en partie par son bassin de talents locaux, qu’elle cultive notamment grâce aux équipes de la LDL. Jusqu’à présent, les équipes LPL étaient obligées de maintenir une formation secondaire en LDL, un engagement qui doit normalement permettre de trouver et former de jeunes joueurs, pour ainsi assurer la relève. Cependant, les coûts croissants de gestion de deux équipes et les défis économiques auraient poussés les hautes instances de la ligue à envisager un assouplissement de cette règle. Cette obligation pourrait bientôt disparaître, permettant aux équipes de LPL de fermer leur équipes académiques et de se concentrer uniquement sur leurs effectifs principaux.

La scène LPL
Vers une mauvaise nouvelle pour les jeunes talents en Chine (c) Riot Games

Les répercussions de cette décision pourraient être assez facheuses sur le moyen terme. Premièrement, l’abandon des équipes académiques pourrait freiner le développement des jeunes talents en Chine, pays qui, historiquement, mise en grande partie sur son propre vivier de joueurs pour asseoir sa domination compétitive. En effet, les équipes LDL permettent de détecter des joueurs en devenir, de les former aux attentes de la LPL et de les préparer aux exigences du haut niveau. En supprimant cet accès direct aux infrastructures professionnelles, l’écosystème chinois pourrait voir son réservoir de talents se tarir à moyen et long terme. 

Sur le plan compétitif, l’absence d’équipes secondaires pourrait également pousser certaines organisations chinoises à investir davantage dans des talents étrangers, une tendance légèrement présente dans l'écosystème ces dernières années avec le recrutement de stars coréennes, et qui pourrait à la longue si elle s'emplifie fragiliser l’identité de la LPL. Ce manque de développement local risquerait de faire pencher la balance en faveur d’autres ligues régionales, comme la LCK, connue pour sa discipline et ses structures de formation solides. Enfin, sans un réseau efficace de scouting et de développement, la pression sur les équipes de LPL pourrait augmenter, les poussant à jouer davantage la carte du recrutement de rookies peu préparés, ou au contraire, à surpayer des joueurs confirmés, réduisant ainsi leur marge de manœuvre financière pour d’autres investissements stratégiques.

Le LEC, l'exemple à ne pas suivre

Ce contexte rappelle un précédent en Europe : depuis 2020, les équipes de LEC ne sont plus obligées d’avoir une équipe académique au sein du circuit ERL. L’expérience européenne pourrait offrir un aperçu des impacts potentiels de ce changement en LPL, un bilan qui n'est pas forcement très reluisant quand on regarde de plus pres. En Europe, l’assouplissement de l’obligation d’avoir une équipe académique en ERL a radicalement changé la dynamique de la région. Désormais, seules quelques franchises LEC, telles que Karmine Corp, MAD Lions KOI ou encore BDS, maintiennent une équipe secondaire en ERL, là où toutes les structures en possédaient auparavant. Sans cet ancrage, les organisations LEC préfèrent parfois recruter des talents déjà établis plutôt que d’investir dans la formation de rookies, limitant ainsi les opportunités de développement pour de nouveaux joueurs.

Le public LPL
Suivre l'exemple du LEC : pas forcément une bonne idée (c) Riot Games

En s’inspirant de cette expérience, la LPL pourrait faire face des problemes similaires dans un avenir proche. Si les équipes chinoises abandonnent progressivement leurs académies en LDL, elles pourraient également se voir privées de leur principale source de nouveaux talents. Les formations académiques sont une source directe de joueurs formés aux exigences de la scène compétitive chinoise. Sans cette structure, il est probable que le développement des jeunes joueurs s’en retrouve affecté, rendant la transition vers le plus haut niveau plus difficile et accentuant la pression sur les équipes pour recruter des talents externes.