Porté par un public en feu à Madrid, Movistar KOI a créé l’exploit en s’imposant 2-1 contre Fnatic, lors de la cinquième semaine du LEC Spring Split 2025. Une victoire difficile mais précieuse pour KOI, au terme d’un Bo3 aussi intense que chaotique.

Movistar KOI s’impose devant son public à l’occasion du premier arrêt du LEC Roadtrip

Le LEC a posé ses valises en Espagne pour la première étape de son Roadtrip 2025. Dans une salle chauffée à blanc, Movistar KOI accueillait G2 Esports, GiantX et Fnatic pour deux jours de compétition à Madrid. Deuxième du classement avant ce match (4-1, trois victoires consécutives), Fnatic partait favori contre Movistar KOI, modeste sixième (2-3). Mais devant son public, KOI a su déjouer les pronostics et livrer une prestation pleine d’abnégation pour faire chuter l’un des favoris du split.

Game 1 : Fnatic prend l'avantage grâce à sa solidité collective

La première manche a rapidement donné le ton : animée, disputée et intense. Fnatic frappe le premier avec un kill d’Oscarinin (Warwick) en toplane dès les premières minutes. Movistar KOI répond sur le bot side en sécurisant ses deux premiers dragons pendant l'early game, puis la première tour à 18 minutes. Durant tout le début du mid game, KOI parvient à conserver un léger avantage économique, grâce à une bonne maîtrise de la carte et une activité efficace d’Elyoya (Naafiri).

Mais après 20 minutes de jeu, Fnatic passe la vitesse supérieure. Razork (Pantheon) met du rythme, Upset (Kai’Sa) et Humanoid (Taliyah) se montrent intraitables dans les teamfights. Le Herald capturé à 18 minutes permet à Fnatic d'accélérer encore. L’équipe britannique enchaîne les objectifs : Athakan à 22 minutes, deuxième dragon à 23 minutes, puis troisième avant la demi-heure de jeu. À 29 minutes, Fnatic récupère également le Nashor, creusant un écart insurmontable. KOI, malgré une partie globalement correcte, craque sous la pression. Fnatic, supérieur individuellement et collectivement, boucle la game en 32 minutes avec 15 kills contre 8, et neuf tourelles détruites. Un premier point solide pour la formation orange et noire.

Game 2 : Movistar KOI réagit en imposant son rythme

Remobilisés, les joueurs de Movistar KOI livrent une prestation sérieuse et aboutie lors de la deuxième manche. Dès la phase de lanes, Myrwn (Ambessa) prend l’ascendant sur Oscarinin (Wukong) au toplane. Elyoya (Sejuani), omniprésent sur la carte, impose un tempo intense dans la jungle, étouffant les tentatives de Fnatic. Le premier dragon pris par l'équipe espagnole est capturé à 16 minutes, après que KOI a pris le contrôle de la carte. Quelques instants plus tard, un Herald sécurisé à 17 minutes leur permet d’ouvrir rapidement le jeu. Fnatic, en difficulté, parvient tout de même à sécuriser un premier dragon dans le premier quart d'heure de jeu, mais reste globalement sous pression.

Movistar KOI continue d’appuyer : Athakan à 20 minutes, deuxième dragon quelques instants plus tard, et un Nashor à 25 minutes. Supa (Ezreal) et Jojopyun (Yone) dominent les duels, tandis qu’Elyoya termine la partie avec un perfect KDA, symbole d’une domination collective. Humanoid (Azir), transparent et dépassé, ne parvient pas à trouver sa place. Le contrôle est total : KOI prend 11 tourelles contre aucune pour Fnatic, sécurisant également un troisième dragon à 29 minutes. En seulement 30 minutes de jeu, KOI égalise dans la série, sur le score de 18 kills à 9, sans avoir jamais réellement été inquiété.

Game 3 : une troisième manche dantesque et chaotique

La dernière manche restera l’un des moments forts de ce Spring Split, ou tout du moins, de cette étape espagnole du Roadtrip. Pendant plus de 50 minutes, Movistar KOI et Fnatic se livrent un affrontement aussi spectaculaire que brouillon, émaillé d’erreurs, de clutchs et de retournements invraisemblables. Dès les premières minutes, Fnatic semble prendre le dessus : Upset (Xayah) décroche le premier sang, Razork (Vi) et Oscarinin (Jayce) construisent une avance solide. Fnatic sécurise le premier dragon à 11 minutes, la première tour quelques instants plus tard, puis un Athakan à 21 minutes. Après la demi-heure de jeu, ils capturent le Nashor et conservent une avance en golds quasi constante jusqu'à la fin. Mais Movistar KOI, résilient, ne lâche rien. Malgré les pertes de tours, ils contestent chaque objectif, ayant également réussi à sécuriser quelques dragons.

Vers 45 minutes, alors que Fnatic semble en position de conclure, KOI réussit un vol d’Elder Dragon grâce à Supa (Tristana), retournant totalement la dynamique. À partir de là, la game vire au chaos. Fnatic multiplie les erreurs de macro, incapables de conclure malgré les vagues de super sbires. Movistar KOI profite du momentum : deux Nashors capturés (45e et 52e minute), un Elder en poche, et une capacité à exploiter la moindre faille adverse. La fin de partie, marquée par des tentatives de backdoor avortées, des engages ratés et des sauvetages miraculeux, aboutit finalement à la chute du Nexus de Fnatic. Movistar KOI s’impose après 53 minutes de folie, sur le score de 21 kills à 17, dans une ambiance survoltée, mettant ainsi le feu à la Pabellón Multiusos Madrid Arena. 

Dans une série aussi spectaculaire qu’irrégulière, Movistar KOI décroche une victoire essentielle devant son public madrilène. Malgré de nombreuses imprécisions, l'équipe a su faire preuve de résilience pour faire plier une équipe de Fnatic qui, elle, pourra nourrir de sérieux regrets après tant d’occasions manquées. Un Bo3 à l’image de ce premier arrêt du Roadtrip : intense, imprévisible, et bouillonnant.