Plus de quatre mois après le départ de Zeus chez Hanwha Life Esports et suite aux récentes révélations d'Iven, YamatoCannon a livré son analyse du dossier dans une vidéo. Pour le coach et analyste, les responsabilités sont claires : T1 a mal géré les négociations et a échoué à retenir un joueur qu’elle aurait pu conserver.
Un transfert mal encadré par T1 selon l’analyste
Dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube, YamatoCannon revient longuement sur les révélations de l’agence THE PLAY concernant le départ de Choi "Zeus" Woo-je de T1, officialisé en novembre 2024. Il s’appuie notamment sur l’article publié par Inven, qui détaille l’ensemble du processus de négociation entre le club et l’entourage du joueur. Pour le technicien suèdois, les éléments présentés suffisent à remettre en cause la version initiale livrée par le PDG de T1, Joe Marsh.
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YamatoCannon insiste sur la chronologie des faits : selon les documents partagés par THE PLAY, T1 et Zeus étaient initialement sur la même longueur d’onde pour une prolongation. Mais dès la première offre transmise par le club, jugée insuffisante au regard du statut du joueur, les discussions ont changé de ton. L’agence a alors décidé d’attendre l’ouverture de la période libre pour évaluer le marché, stratégie que T1 aurait perçue comme un refus de négocier. Pour YamatoCannon, c’est là que les choses ont commencé à déraper, car T1 n’a pas su réagir à temps ni ajuster sa position.
Yamato revient aussi sur l’échéance du 19 novembre à 15h, que T1 avait présentée comme une pression imposée par l’agent. Or, les éléments fournis par THE PLAY indiquent que cette deadline venait de Hanwha Life Esports, qui imposait ce délai pour valider son offre. Dans ce contexte, l’agence aurait même tenté de repousser un peu la date pour permettre à T1 de formuler une dernière proposition. Celle-ci aurait été reçue et rejetée en raison d’un désaccord sur la durée du contrat. Yamato souligne que, contrairement à ce qu’avait laissé entendre Joe Marsh, les échanges ont bien existé, et Zeus a même parlé directement avec les dirigeants de T1.
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Au-delà des faits, YamatoCannon déplore l’attitude générale de la direction de T1 dans ce dossier, qu’il qualifie de mal préparée et trop confiante. Selon lui, le club a surestimé sa position dans les discussions, partant du principe que Zeus, après trois ans au sein de la structure et deux titres mondiaux, prolongerait automatiquement. « Il y avait une présomption chez T1 que Zeus allait re-signer, peu importe l’offre, comme s’il leur était acquis. » Cette certitude aurait conduit à une première offre contractuelle très basse, perçue comme un signal de désengagement plutôt qu’une base de discussion. T1 aurait justifié cette proposition par la situation économique du secteur. « Ils ont dit à Zeus qu’ils ne pouvaient pas proposer plus à cause du contexte économique de l’esport. Mais ce roster gagnait de l’argent, beaucoup d’argent. » YamatoCannon souligne que l’effectif de T1, extrêmement populaire et performant, était rentable à la fois sportivement et commercialement. Pour lui, l’argument financier ne tient pas, surtout face à un joueur aussi central dans le projet, à un poste stratégique et peu fourni à ce niveau sur le marché. « C’était le dernier maillon de leur roster. Le garder aurait dû être une priorité absolue. »
Il observe aussi que la prise de parole tardive de THE PLAY intervient dans un contexte délicat pour T1, déjà fragilisée par d’autres départs et une intersaison agitée, notamment sur le dossier Gumayusi et sa titularisation au Spring Split. Pour YamatoCannon, cette publication détaillée des coulisses du transfert arrive au bon moment pour l’agence, qui en sort renforcée. « T1 est en train de se battre sur plusieurs fronts. Ils perdent des joueurs, leur réputation est écornée, et maintenant ils doivent aussi gérer les conséquences de leurs propres discours. » En rendant publics les échanges, les dates et les intentions, THE PLAY change la perception d’un transfert qui avait jusque-là été interprété par une partie du public comme un abandon ou une trahison. « THE PLAY n’a rien volé à T1. Ils ont joué leur carte proprement. C’est T1 qui a foiré. » Pour YamatoCannon, ce ne sont pas l’agent ni le joueur qui ont rompu la relation, mais bien le club, par une mauvaise lecture du marché, une communication bancale, et une forme d’orgueil institutionnel. « Ils ont raté une négociation qu’ils pensaient gagner d’avance. »