Un peu moins d'une semaine après que le Six Invitational a rendu son verdict, il est temps pour la rédaction de vous proposer son traditionnel retour sur l'édition 2020 du Major de Montréal.
Pour sa quatrième édition, le Six Invitational, le Major faisant office de coupe du monde de Rainbow Six, remettait le couvert à la Place Bell, dans la ville de Laval, à proximité de Montréal. Entre les 7 et 16 février, les meilleures équipes du monde s'y sont affrontées pour leur part des trois millions de cashprize, mais aussi et surtout le Hammer, la victoire finale et le titre de champion du monde 2020.
Entre les nombreuses surprises, tout le spectacle qu'il aura réservé et la transition de l'esport R6 dans une nouvelle dimension dont il aura été le point de passage, ce Major de Montréal cuvée 2020 aura été tout bonnement mémorable. Comme chaque année, la rédaction vous a concocté un retour point par point sur l'événement qu'elle vous propose de découvrir, quelques jours après le sacre mondial des Américains de Spacestation Gaming, notamment leadés par l'emblématique Canadian.
Le Six Invitational 2020, le plus grand rassemblement dédié à Rainbow Six : Siege de l'histoire
En cette mi-février, le Six Invitational, l'incarnation du Mondial de Siege, fêtait ses quatre ans d'âge. D'abord tenu dans un petit théâtre du centre de Montréal de pas plus de 500 places, le Major investissait ensuite la TOHU, une charmante arène circulaire de la ville avant de s'expatrier en sa banlieue, au coeur de Laval et sa fameuse Place Bell. Antre du hockey Américain, notamment des Rocket de Laval, le Petit Centre Bell, comme on aime à l'appeler, héberge donc depuis deux ans le Six Invitational devant quelques 5000 spectateurs.
Le Six Invitational, c'est une véritable convergence des aficionados de Rainbow Six, provenant de tous les horizons, pour un rendez-vous annuel placé pour le signe de la célébration grandeur nature et en terre natale du jeu des studios d'Ubisoft. Des équipes, des créateurs de contenu, des fans, s'y réunissent par milliers pour fêter et honorer Rainbow Six : Siege dans une atmosphère tout bonnement saisissante.
Chaque année, Ubisoft met les petits plats dans les grands afin de fournir la meilleure expérience possible aux partisans de son événement, toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort. Au-delà de son aspect tournoi international, le Six, c'est une absolue communion de R6 dans un cadre dédié à son effigie. C'est également un showscene saisissant et un storytelling géré d'une main de maître, le tout mis en couleurs par une performance orchestrale professionnelle reprenant l'hymne du Six Invitational et accompagnant les équipes à leur entrée dans une arène gigantesque, impressionnante, époustouflante, une hype maintenue par les milliers de supporters présents dans l'arène à scander le nom de leurs équipes et joueurs favoris dans une ferveur générale.
Crédit photo : Rainbow 6 Esports
G2, Empire, Rogue, l'Europe a fait pâle figure
Pour la première fois depuis deux Invitational et quatre Majors, ce Six Invitational aura été bien morose pour l'Europe. En chute libre depuis le début d'année dernière, les G2 Esports ne sont parvenus à créer l'exploit et réaliser l'acte de bravoure ultime en remportant le Mondial une troisième fois d'affilée, malgré s'être ardemment qualifiés pour les Playoffs. Il en est de même pour les Empire, suivant de près les Européens, qui n'ont pas réussi à briller à ce Major de Montréal un an après y avoir décroché un titre de vice-champion du monde et six mois après leur victoire au Six Major Raleigh. Les Rogue y ont également écopé d'une douche glaciale, rattrapés par leurs vieux démons et sortis de la compétition par la toute petite porte, sans même avoir eu le temps de crier victoire.
Seules deux sélections européennes se sont qualifiées pour les Playoffs de la compétition, G2 et BDS, seule une aura su accéder au Main Event, BDS, qui, même si elle aura porté haut les 12 étoiles et le drapeau bleu blanc rouge, n'aura fait que glaner et supporter comme elle l'a pu les espoirs européens à ce Six. In fine, la flamme européenne s'est fatalement éteinte lors de cette édition 2020 du Major de Montréal. L'Europe s'y est montrée fragile, affaiblie et y aura réalisé sa pire prestation en Major depuis l'Invitational premier du nom. Au-delà de cela, le Vieux-Continent a aussi perdu sa série d'invincibilité en événements majeurs à l'international, entamée en novembre 2018, quand G2 Esports remportait les finales de la Pro League Saison 8. Depuis cette époque, l'Europe a toujours été dominante, mais a, à ce Six Invitational, vu la victoire lui passer sous le nez et perdu son statut d'hyperpuissance face aux autres régions.
Crédit photo : Rainbow 6 Esports
Les sentations BDS et Fnatic
Bien que l'Europe en général se soit littéralement cassé la figure à Montréal, il n'en reste pas moins que BDS Esport a limité la casse. Voici même un doux euphémisme, en ce que la performance des hommes de Shaiiko a été formidable à ce Six Invitational. S'ils se sont inclinés face à G2 Esports, les Français se sont affirmés face à Wildcard et Reciprocity, ce qui leur a permis de se qualifier pour les Playoffs de la compétition. Perdants face à DarkZero en quarts, ils ne se sont pas laissés abattre et se seront défaits de MIBR pour gagner accéder au Main Event de l'Invitational. Ils y ont créé la sensation en venant à bout des Australiens de Fnatic, mais se seront arrêtés à quelques rounds de la dernière marche du podium, surclassés par NiP. Somme toute, les BDS ont terminé quatrièmes, dans le carré mondial donc à ce Major de Montréal. Après six mois en équipe et un mois après l'arrivée d'Elemzje, le groupe tricolore signe ici une prestation d'étonnante qui est tout simplement la meilleure performance française de l'histoire en Major.
De leur côté, les Fnatic ont également été les glorieux porte-étendards de leur région, l'Asie-Pacifique. Arrivés avec le troisième et dernier seed APAC, ils auront réalisé la meilleure performance de leur contrée en éliminant FaZe et Empire dans un premier temps, puis en l'emportant face à G2 Esports par la suite, pour accéder au Main Event du Six Invitational. Absents face à TSM et BDS, Magnet et ses mates se sont inclinés sur une fin de tournoi plutôt mauvaise, sur une tout de même remarquable sixième place mondiale. Ils ne signent pas le meilleur succès de l'APAC, cette palme étant détenue par les Nora-Rengo qui terminaient quatrièmes l'an passé, mais en tout cas leur meilleure prestation collective, éliminés sur un Top 8 à la précédente édition. Cet Invitational a toutefois été l'occasion de montrer de quel bois ils se chauffaient pour les Orange et d'envoyer un message fort à leurs futurs adversaires pour la prochaine saison.
Crédit photo : Rainbow 6 Esports
Ninjas in Pyjamas, pour porter haut les couleurs brésiliennes
S'ils sont arrivés au Six Invitational la tête baissée et loin d'être préssentis potentiels favoris, les Ninjas in Pyjamas ont quitté la Place Bell la tête haute, comme les fervents combattants Brésiliens à l'international. En effet, si Julio et ses partenaires n'abordaient pas la compétition le meilleur palmarès en poche et notamment après un échec cuisant lors des deux précédents Major, ils seront sortis de leurs gonds cette fois-ci et auront mis des étoiles dans les yeux de leurs supporters du monde entier. Bourreaux des Liquid et des MIBR, leurs deux compatriotes, voici alors les Brésiliens qualifiés pour les Playoffs du tournoi. Défaits par Team SoloMid, une remarquable victoire face à G2 leur aura offert un aller simple pour le Main Stage.
Les Ninjas y auront poursuivi sur leur belle dynamique et l'auront emporté face à DarkZero puis auront mis un terme aux espoirs de BDS. Qualifiés pour la finale du loser's bracket face à TSM, ils ont cette fois-ci pris le meilleur face aux Américains pour accéder à la grande finale du Six Invitational, face à Spacestation Gaming. Rentrés tambours battants dans un match qu'ils ont débuté d'une main de maître, ils ont commencé à s'effondrer et, alors à deux petits rounds du sacre mondial, ont vu les SSG revenir à leur hauteur et reprendre l'ascendant dans la rencontre pour remporter la grande finale et le titre. In fine, s'ils ont craqué à un rien de la consécration ultime, les Ninjas in Pyjamas auront été flamboyants à ce Six Invitational et auront porté avec la manière tous les espoirs brésiliens sur leurs épaules. Ils y ont réalisé la meilleure performance de leur histoire ainsi que de celle de l'Amérique Latine en général, portés par tous leurs fans ayant fait le déplacement à Montréal, une prestation de bon augure à quelques semaines des dernières finales mondiales de la Pro League à Sao Paulo.
Crédit photo : Rainbow 6 Esports
La symbolique de la victoire de Spacestation
S'ils ont été une des meilleures équipes états-uniennes de l'année, les Spacestation Gaming sont décidément passés dans une nouvelle dimension depuis l'arrivée de l'emblématique Canadian à leurs côtés. Sacrés champions des United States Nationals, les voilà désormais grands champions du monde au sortir de ce Six Invitational 2020. Les Spationautes se seront globalement montrés un cran au-dessus tout au long de l'Invitational, portés par le lead-in-game du dernier arrivant et survoltés par les prouesses signées Rampy, pour ne citer que les siennes. Ils ont réussi à se défaire des plus grands noms de la scène internationale, des champions de Pro League, Na'Vi, jusqu'à Ninjas in Pyjamas en passant par Team SoloMid.
Aussi, leur victoire à ce Six détient une saveur bien particulière dans la mesure où elle a marqué le retour de l'Amérique du Nord sur les sommets de la scène internationale. Le Hammer est de retour dans les mains de l'Oncle Sam trois ans après, la victoire est NA pour une des seules fois tout événement internationaux confondus, unique en Major depuis le Six Invitational premier.
Par dessus tout, cette victoire est importante et symbolique pour Spacestation et l'Amérique puisqu'elle offre à Canadian la retrouvaille avec le titre de champion du monde. Sacré avec Continuum à l'époque, l'emblématique leader in game canadien avait essuyé une poignée d'échecs cuisants en finale de Major ou de Pro League avec Evil Geniuses et a bien failli voir cet Invitational-ci lui passer - encore - sous le nez. La victoire est donc Spacestation Gaming cette année, Canadian et ses équipiers sauront-ils garder le titre en leur possession l'an prochain et instaurer leur dynastie ?
Crédit photo : ESL