À seulement quelques heures du coup d’envoi de l’Esports World Cup sur StarCraft II, tous les yeux se tournent vers les 18 joueurs qualifiés pour le bouquet final du circuit EPT. Parmi eux, Serral, en quête d’un troisième titre de champion du monde qui viendrait un peu plus inscrire son nom en tant que celui du meilleur à avoir touché au RTS de Blizzard. Avec une aura inégalable et un palmarès tout aussi impressionnant, nombreux sont ceux qui le voient déjà soulever le trophée d’ici quelques jours. Malgré tout, ses concurrents ont aussi leur mot à dire ; et si Serral ne succédait pas à Oliveira ?

Serral, vraiment intouchable ?

Il est clair que sur ce circuit EPT 2023/2024, Serral marche quasiment sur l’eau. Hormis une défaite aux mains de Clem lors des ESL Masters Winter suite à un niveau de jeu ahurissant de la part du jeune français, et une défaite face à Solar au Gamers8, Serral a concrètement gagné toutes les compétitions auxquelles il a participé. 

Malgré tout, Clem et Solar ont montré au monde entier ce que beaucoup estimaient presque impossible : Serral n’est pas invincible en compétition majeure. Par contre, il ne faudra rien de moins qu’une performance XXL. N’oublions pas que Serral est toujours en train d’accomplir son service militaire obligatoire. Début juillet, le Finnish Phenom confiait à un média finlandais que son temps d’entraînement était divisé par trois à cause de son service militaire.
 

Il est donc difficile d’estimer le niveau de préparation de Serral à l’aube de l’EWC : même si le Finnish Phenom a remporté les ESL Masters Spring durant son service militaire, ce tournoi n’avait eu lieu que quelques semaines après l’annonce du Finlandais. Quatre mois après son enrôlement officiel, les choses ont bien changé, et les autres participants de l’EWC sauront s’engouffrer dans quelconque brèche que Serral pourrait laisser paraître.

De ces participants, Maru reste une menace absolue. Rien ne pourra effacer les deux dernières finales que le joueur Vitality a très largement perdues face à Serral, il en reste que Maru s’est hissé jusqu’aux finales à plusieurs reprises : IEM Katowice 2023 et 2024 ainsi que les ESL Masters Spring. Depuis cette défaite cinglante face à Oliveira, Maru ne retrouve pas le succès à l’international, lui qui a pourtant tous les arguments pour être considéré comme le plus grand, et qui n’a besoin que de ce dernier titre pour écrire son nom dans la légende une bonne fois pour toutes.


Maru soulevant un énième trophée
Maru, toujours en quête de l'ultime titre qui lui échappe (c) INVEN

De son côté, Dark a également son mot à dire. Champion en titre de la GSL, battant Maru sur son propre terrain de jeu et le privant d’un neuvième titre de champion domestique, Dark semble plus prêt que jamais à finir sa carrière en beauté à l’EWC, et à mettre Talon Esports sur le toit du monde. Le Coréen réalise une véritable montée en puissance tout au long de l’année : vice-champion des ESL Masters Winter, demi-finaliste des IEM Katowice et du Masters Coliseum, et champion en titre de la GSL. Le joueur de l’écurie hongkongaise a également un coup d’avance sur Maru, ayant l’expérience d’être champion du monde en 2019.

Il est clair que Dark a un gros coup à jouer, et le joueur Zerg rate rarement les grands rendez-vous de la sorte, et pourrait poser de sérieux problèmes à Serral si les deux venaient à se jouer. Bien qu’excellentissime sur tous les matchups, le ZvZ de Serral reste le seul où le GOAT a été pris de cours à plusieurs reprises, et par différents joueurs : Solar au Gamers8, SHIN à Katowice en 2023, Reynor à plusieurs reprises également. La volatilité du matchup est grande, et un Serral moins en jambes pourrait se faire avoir.


Dark, dernier titre pour une dernière danse (c) ESL

Ajoutons à cela un Clem de grand gala et son TvZ qu’on ne présente plus, un Classic qui referait l’exploit du Gamers8 lorsqu’il battait Serral, ou encore un Oliveira qui, plus que quiconque récemment, a fait trembler le Finnish Phenom en demi-finales des ESL Masters Spring.

Concrètement, bien que cet EWC puisse paraître à première vue comme un jeu d’enfant pour Serral au vu des derniers résultats, chaque participant a une réelle chance de remporter le titre, et Serral a une véritable cible sur son dos. Après tout, les chiffres donnaient à peine 1% de chance à Oliveira d’être champion du monde l’an passé, et cette année encore, les cartes sont totalement rebattues pour la plus grande compétition de l’histoire de Starcraft.