Après plusieurs mois de silence, l’agence de Zeus, THE PLAY, est récemment sortie du bois pour défendre sa gestion du transfert du joueur vers Hanwha Life Esports. Mise en cause par le PDG de T1, Joe Marsh, elle a livré un récit détaillé des négociations. En réponse, l'équipe de Faker a publié le 26 mars une mise au point dans les colonnes d’Inven.
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Le départ de Choi "Zeus" Woo-je chez Hanwha Life Esports, officialisé en novembre 2024, avait déjà suscité de nombreux commentaires. Si le transfert semblait clair sur le plan contractuel, la communication autour de la décision, notamment celle de Joe Marsh, avait laissé entendre que l’agence du joueur, THE PLAY, avait coupé court aux discussions et privilégié des considérations financières. Ces sous-entendus, repris par une partie de la communauté, ont conduit THE PLAY à publier fin mars une réponse officielle, détaillant les étapes de la négociation et réfutant toute logique opportuniste.
Dans cet entretien accordé à Inven, le représentant de l’agence, Kang Beom-joon, affirmait que Zeus souhaitait initialement prolonger chez T1, mais que la première offre transmise par le club pendant la période d’exclusivité avait été jugée insuffisante. L’agence confirmait avoir mené plusieurs échanges avec T1 après l’ouverture de la fenêtre libre, et que la décision finale s’était jouée à peu de chose, notamment à un désaccord sur la durée du contrat. THE PLAY ajoutait qu’elle n’avait perçu aucune commission sur ce transfert, rejetant ainsi les soupçons de motivation financière.
Cette version contredisait directement la perception publique laissée par Joe Marsh, qui avait déclaré en fin d’année 2024 que certaines agences « privilégiaient les intérêts financiers au développement des joueurs ». Si aucun nom n’était mentionné, le timing et le contexte avaient conduit à l’associer directement à l’affaire Zeus. « Le joueur ne nous a pas donné la possibilité de faire une contre-proposition », affirmait-il à l’époque.
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T1 répond : « Une opinion, pas une attaque »
Dans un article publié par Inven le 26 mars, T1 a choisi de répondre à ces accusations indirectes. Le club précise que les propos de Joe Marsh ne visaient pas spécifiquement THE PLAY, mais reflétaient une opinion générale sur certaines dérives du marché. « C’était une simple observation sur les tendances actuelles du secteur », a précisé un porte-parole du club, ajoutant qu’il ne s’agissait « ni d’une attaque ciblée ni d’une accusation formelle ».
Concernant la question de la commission, T1 affirme n’avoir jamais été informée que l’agence n’en percevrait pas dans le cadre du transfert. L’organisation estime que Joe Marsh s’est exprimé sans disposer de cette donnée, et réfute l’idée d’une mauvaise foi intentionnelle. Le club reproche en revanche à THE PLAY d’avoir déformé les propos du PDG en les reliant directement au transfert de Zeus, alors qu’aucun nom n’avait été cité. Selon T1, cette interprétation a alimenté un faux procès médiatique et dénaturé l’intention du message initial.
T1 revient également sur un point technique soulevé par THE PLAY : l’idée que l’offre initiale transmise à Zeus impliquait une baisse de salaire. Le mot aurait été utilisé, admet le club, mais il conteste que cela traduisait une réelle volonté de dévaloriser le joueur. « La notion de baisse a été mal présentée. Ce n’est pas ainsi que nous avions structuré la proposition », indique l’organisation, sans donner de détails supplémentaires.
Enfin, T1 justifie la communication autour de ce transfert par le besoin de protéger son joueur. Selon le club, le silence prolongé aurait donné lieu à des accusations injustes envers Zeus lui-même. « L’AMA de Joe Marsh avait pour but de clarifier certaines choses face aux fans », explique un représentant de la structure, reconnaissant toutefois que certains messages ont pu être mal interprétés.
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Un différend d’image autant que de fond
Cette mise au point de T1 intervient dans un contexte délicat, où la direction du club est également critiquée pour son rôle dans d’autres décisions sportives, notamment la titularisation de Gumayusi pour le Spring Split, que Joe Marsh a lui-même soutenue publiquement dans un message évoquant des critères émotionnels. La publication de ce message a suscité une forte réaction de la communauté. Le 24 mars, un communiqué signé par plusieurs groupes de fans a exprimé un rejet clair de l’ingérence du PDG dans les choix sportifs et exigé son départ immédiat, pointant une atteinte à l’autonomie du staff et à l’équité de la compétition. Dans ce climat, la gestion du cas Zeus devient un révélateur plus large des tensions internes entre la sphère managériale et les attentes du public, au sein d’une organisation où la frontière entre communication, stratégie sportive et gouvernance est de plus en plus contestée.
Si le transfert vers HLE est définitivement acté, les échanges récents montrent que la rupture entre Zeus, son agence et T1 dépasse largement le cadre d’un simple désaccord contractuel. Il s’agit désormais d’un conflit de récit, où chaque camp cherche à défendre sa version des faits et à préserver son image auprès des fans et du secteur.
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