Lors d’un live interactif, Trayton a dévoilé sa tier list du LEC Spring Split 2025 avec l’aide de sa communauté. Si G2, Fnatic et Karmine Corp dominent les pronostics, Rogue et SK Gaming héritent des dernières places, loin derrière le reste du peloton.
Une tier list pour jauger le LEC Spring 2025
À l’approche du LEC Spring Split 2025, Trayton a proposé un exercice sur sa chaîne Twitch : construire en direct, avec ses viewers, une tier list des dix équipes du LEC, basée sur leurs performances et le niveau de jeu attendu pour cette nouvelle phase de compétition. Grâce à un système de vote en temps réel ("tokens de Bard"), chaque participant a pu classer les équipes de la première à la dixième place. Trayton, lui, commentait et analysait chaque formation à mesure qu’elle apparaissait dans le classement collectif.
Ce travail s’est concentré sur un objectif clair : projeter le classement final à l’issue des neuf matchs aller en BO3 de la saison régulière, avant les playoffs à six équipes. L’analyse s’est donc faite en tenant compte de la forme récente, du niveau individuel des joueurs, du collectif, du coaching staff et de la dynamique de groupe. Au fil de l’émission, plusieurs tendances se sont dessinées, avec un trio de tête qui se dégage nettement, un milieu de tableau dense et incertain, et trois équipes clairement en difficulté.
Le bas du classement : Rogue, SK Gaming et Heretics dans le dur
Dans les profondeurs de cette tier list, deux noms reviennent immédiatement : Rogue et SK Gaming. Déjà en difficulté lors du Winter Split, les deux équipes n’ont pas convaincu durant l’intersaison. Rogue, malgré un effectif remanié autour d’Adam, Larssen et Patrik, continue de décevoir. Le public les place en huitième position, mais Trayton est encore plus tranchant : « Moi je les mettrais 9e, c’est plutôt un bon call. Ils ont montré quelques trucs sympas, Adam a réussi à carry une game sur Garen, mais globalement c’était très faible. Le coaching staff n’aide pas ». Il insiste sur un manque de prise de risque dans les drafts et dans la conduite des parties, un élément rédhibitoire selon lui.
SK Gaming, de son côté, occupe la dixième et dernière place, avec une moyenne de 9.47 dans les votes. Le recrutement de Boukada, ancien jungler de Karmine Corp Blue, suscite un minimum d’intérêt, mais le reste de l’effectif inspire peu de confiance. « Pour moi, le gros problème de SK Gaming, c’est qu’ils ont le moins bon support de la ligue. Loopy, ce que j’ai vu de ses games, c’est très faible », tranche Trayton, qui considère également que Keduii ne sera pas un facteur différenciant. « Leurs joueurs sont trop limités mécaniquement pour créer du jeu. Il n’y a pas un assez bon joueur pour créer la différence, donc tout doit venir du collectif ».
Team Heretics ne s’en sort guère mieux. Si Flakked et Stend ont apporté un peu de fraîcheur, l’équipe reste fragile. « Carlsen, c’est un joueur qui n’a rien montré. Pas nul, mais invisible », résume Trayton, qui reste également prudent sur les apports du midlaner Kamiloo, malgré son potentiel. Sheo est considéré comme le point fort du cinq espagnol, capable de créer du jeu avec Stend et de compenser certaines lacunes. Mais l’équipe reste trop juste pour viser plus haut, selon lui.
Le ventre mou : KOI, Vitality, GiantX et BDS au coude-à-coude
Le milieu de tableau est le plus indécis, avec plusieurs équipes jugées proches en termes de niveau, mais aux trajectoires divergentes. BDS s’impose comme une équipe solide, capable de viser les playoffs. Trayton loue leur progression : « Le coaching staff a toujours su faire progresser l’équipe dans la durée ». Il reste néanmoins prudent sur certains points, notamment la botlane. « Parus a été très décevant. Sa phase de lane avec Ice ne fonctionnait pas. » Malgré cela, BDS est considéré comme suffisamment structuré pour accrocher le top 6.
Movistar KOI, en revanche, voit sa hype retomber après un Winter décevant. L’arrivée de jojopyun, censée transformer l’équipe, n’a pas produit l’effet escompté. « On avait beaucoup d’attente. Il a beaucoup ouvert son bec et il n’a pas backup avec des performances en jeu », observe Trayton. Il se montre aussi très critique envers Alvaro : « Il a été l’un des supports les plus faibles du Winter. Il s’est fait 2v2 kill par quasiment tout le monde ». L’équipe reste compétitive, mais les doutes sont nombreux.
GiantX et Vitality sont au coude-à-coude dans les votes. Trayton ne parvient pas à départager ces deux formations qui naviguent entre ambition et incertitude. « Je ne sais pas qui foutre hors playoffs. GX avec Isma ? Vita avec leur nouveau support Nisqy ? » estime-t-il. Il relève cependant quelques motifs d’espoir pour Vitality : « Naak Nako est mécaniquement solide. Czajek est censé être fort. Carzzy peut faire le job ». Ce groupe intermédiaire, où chaque équipe présente des qualités mais aussi des failles, sera probablement le théâtre des plus grandes batailles de ce Spring Split.
G2, Fnatic et la Karmine en tête d’affiche
En haut du tableau, trois formations se détachent très clairement : G2 Esports, Fnatic et Karmine Corp. G2 a été classée première dans la tier list du chat, sans réelle contestation. L’équipe, finaliste du Winter, bénéficie d’une stabilité que peu de concurrents peuvent revendiquer. BrokenBlade, SkewMond, Caps, Hans Sama et Labrov sont toujours là, avec une synergie bien rodée et une capacité à s’adapter aux différentes méta. Surtout, G2 reste redoutable dans les formats courts. « Sur les BO3, ils vont être trop solides », estime Trayton. « C’est une équipe qui sait faire le travail sans flancher, même sans forcément être à 100 % ». Leur sens du timing et leur capacité à lire la carte restent au-dessus de la moyenne européenne, et c’est en grande partie ce qui les installe en favori logique pour le Spring.
Fnatic suit de près, malgré une déception en Winter. Pour Trayton, « c’était l’équipe clé en main. Le fait qu’ils ne soient même pas allés en finale, c’est un vrai échec ». Il souligne néanmoins que les bases sont toujours solides. Le duo Upset–Mikyx est l’un des points forts du roster. « J’ai un peu cette sensation de l’équipe mental boom », tempère-t-il toutefois, soulignant que le choc mental de la non-qualification en finale pourrait laisser des traces.
La Karmine Corp, championne en titre après son sacre au Winter Split, entame ce Spring 2025 dans une position attendue mais pas totalement incontestée. Si l’équipe a prouvé qu’elle pouvait rivaliser avec les meilleures, elle reste classée troisième dans cette tier list. Trayton justifie ce placement par des considérations de dynamique et de temporalité : « Les BO3 ne seront pas leur priorité. Ils sortent d’un run intense, ils vont probablement gérer leur début de split. » L’équipe pourrait donc ne pas viser un pic de forme immédiat, à l’inverse de structures comme G2, jugée plus revancharde, ou Fnatic, plus régulière. Sur le plan du jeu, la Karmine peut toutefois compter sur une continuité précieuse. Canna, Yike, Vladi, Caliste et Targamas ont affiché une bonne synergie tout au long du Winter. Trayton insiste aussi sur l’adéquation entre les forces de l’équipe et la méta du moment : « Gwen, Varus, Taliyah... c’est exactement ce qu’ils jouaient déjà. » La stabilité du cinq de départ et la constance du staff jouent également en leur faveur. La capacité du groupe à rester concentré sur la phase régulière pourrait conditionner sa position finale au classement.
Un classement resserré pour un Spring Split incertain
À l’issue de l’exercice, une structure se dessine : un trio de tête solide, deux équipes en grande difficulté, et un ventre mou incertain, où tout peut encore basculer. « C’est super dur de voir à quel point Isma va fit ou va faire fonctionner JX. BDS peut monter, KOI peut s’effondrer. On a trois équipes qui se détachent, un bottom clair, et un milieu très flou », résume Trayton. Dans un format en BO3 et une saison régulière assez courte, chaque série pèsera lourd dans la balance, et une ou deux victoires suffiront à redessiner le classement. Cette tier list, aussi construite qu’elle soit, ne reflète pour l’instant que des projections. Mais elle offre une photographie précieuse des attentes, des incertitudes, et des enjeux d’un Spring Split 2025 qui s’annonce tendu à tous les étages.
- Lien pratique : le suivi complet du LEC Spring Split 2025