Après la victoire convaincante de Team Vitality face à Movistar KOI, Lyncas a pris la parole dans le Post Game Lobby aux côtés de Laure Valée et Odoamne. Le jungler lituanien est revenu sur le rebond de son équipe, l’évolution de son rôle depuis le rôle swap de Nisqy, et les ajustements imposés par le format fearless.
Vitality se relance, Lyncas se responsabilise
Au lendemain d’une défaite très frustrante contre Heretics, Team Vitality a su réagir face à Movistar KOI. Une victoire en deux manches, marquée par une première game maîtrisée et une seconde plus brouillonne, sans basculer pour autant. Pour Lyncas, le changement n’a pas été stratégique mais mental. « On ne peut pas vraiment faire beaucoup de changements en un jour. On a juste discuté de ce qui était le plus important, et on est passés à autre chose ».
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Il insiste sur la capacité du groupe à rester soudé, malgré la pression. « On s’est encouragés mutuellement. Je pense qu’on est de bons joueurs, on ne devrait pas se retrouver dans une situation comme celle d’hier ». La confiance collective a été préservée, même après quelques erreurs en deuxième manche. « Il y a eu quelques morts aléatoires, mais on s’est accrochés ». La dynamique actuelle repose aussi sur l’ambiance interne, et notamment l’apport de Nisqy. « C’est lui qui apporte les meilleures vibes. Même dans les mauvais moments, il garde l’équipe dans une bonne humeur. C’est un peu le clown, le gars du cirque, mais c’est vraiment agréable de l’avoir avec nous ».
Nisqy, rôle swap et apprentissage collectif
Depuis le départ d’Hylissang, Vitality a dû réinventer son fonctionnement. Le switch de Nisqy en support change les repères, et Lyncas doit assumer davantage. « Hylissang avait une voix très forte. Nisqy aussi a une excellente connaissance du jeu, mais rien n’est automatique pour lui. Il doit tout analyser, réfléchir à tous les matchups. Il est tout le temps en train de penser ». Pour accompagner cette transition, le travail du staff est central. « Kari fait beaucoup avec lui, surtout sur les matchups. Et franchement, je pense qu’il fait vraiment du bon boulot. Peut-être même qu’on ne lui dit pas assez, pour éviter que son ego monte trop, mais par rapport aux autres supports de la ligue, il est vraiment très bon ».
Quant à son propre statut, Lyncas rejette désormais l’étiquette de rookie : « Le Summer Split a été très court pour moi, donc je ne le compte même pas comme un vrai split. Mais je ne veux plus me considérer comme un rookie. Ce mot est souvent utilisé comme une excuse ».
Sur Nafiri et les choix jungle : « Le kit est juste trop fort »
Dans cette série contre KOI, Lyncas a ressorti Nafiri, un pick encore peu courant malgré sa montée en visibilité depuis les récents patchs. Il défend ce choix sans détour : « Le kit est carrément trop fort. Le W, c’est juste un esquiveur de skillshot gratuit, toutes les dix secondes. Rien que ça, c’est broken ». Il concède que ce genre de champion est plus difficile à intégrer dans des compositions classiques. « C’est un carry jungle, donc c’est plus dur à exécuter, mais dans les bonnes mains, ça fonctionne ». Il cite notamment les équipes de LPL comme Anyone’s Legend, qu’il observe attentivement : « Ils le jouent très bien, les top teams le pilotent bien ».
Le rôle du jungler dans la méta actuelle est crucial, selon lui. « Tu peux jouer Maokai, Pantheon, Xin Zhao ou Nafiri. Peu importe : à chaque fois, ton pick influence la composition entière. Le jungle façonne la draft ».
Un format fearless plus exigeant, mais plus juste
Pour Lyncas, le format du Spring Split 2025, avec ses BO3 et son système fearless, exige des joueurs beaucoup plus de polyvalence. « Tu dois t’adapter tout le temps, et jouer beaucoup de styles différents. C’est ça, la nouvelle méta ». Il se réjouit de cette évolution, tant du point de vue du niveau que du plaisir de jeu : « C’est bien plus fun. Voir le même champion quatre ou cinq fois de suite, ça devient vite chiant. » Il affirme aussi préférer nettement les bo3 aux bo1 : « En BO1, tu joues trente minutes et t’es dehors. En BO3, le meilleur gagne. Si tu throw une game, c’est pas grave. Ça donne une image plus fidèle des équipes ».
Un LEC plus ouvert que jamais
Laure et Odoamne évoquent le désormais célèbre "circle of suck", ce phénomène où chaque équipe semble capable de battre n’importe quelle autre, sans hiérarchie claire. Lyncas confirme ce sentiment : « Même les équipes du haut du tableau ne sont pas si loin devant. En scrims, on est souvent à égalité avec toutes les équipes ». Il attribue en partie cette instabilité à l’obligation de varier les drafts à chaque match. « Tu ne peux plus juste jouer la même chose. Tu dois savoir t’adapter à chaque fois. Et si t’es pas bon sur plusieurs styles, tu perds ».
Prochain adversaire de Vitality : Team BDS, qui vient de battre G2. Pour Lyncas, le style de BDS reste identifiable. « Ils ont un style assez unidimensionnel, très front-to-back, avec des compos assez classiques ». Il salue au passage la performance de 113, très bon contre G2. Mais garde sa confiance : « Je pense qu’on est la meilleure équipe. Aujourd’hui, on a montré qu’on savait jouer un bon League of Legends ».
Avec un discours franc et posé, Lyncas montre un visage différent. Plus assumé, plus central dans le projet Vitality, il incarne une équipe en phase de reconstruction, mais qui semble retrouver du liant et de la cohérence. Dans un LEC plus imprévisible que jamais, le jungler lituanien entend bien faire valoir ses progrès, sans se cacher derrière son passé de rookie.
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