Au lendemain de la victoire nette de Team BDS contre G2 Esports (2-0), Nuc s’est exprimé dans L’After LEC sur OTP. L’occasion de revenir sur la performance, la progression du poste de midlaner, les responsabilités nouvelles qu’il assume, et la situation actuelle du roster.

Nuc fait le point sur la dynamique de BDS et son rôle de leader

La victoire de BDS face à G2 Esports, alors invaincu, a eu l’effet d’un électrochoc. Non seulement elle a permis à l’équipe de se relancer dans la course aux playoffs, mais elle a aussi ravivé certains débats autour du potentiel réel de ce roster, encore inconstant cette saison. En pleine période de clarification tactique et de recherche d’équilibre collectif, BDS s’appuie sur un midlaner de plus en plus central, que ce soit sur la faille ou en dehors. Invité sur OTP dans L’After LEC, Ilias « Nuc » Bizriken s’est longuement confié sur le contexte de cette victoire, ses responsabilités au sein de l’équipe, la progression de ses coéquipiers, notamment 113, et la lecture qu’il fait de la scène midlane en LEC cette année.

« C’était un peu la hess pour les playoffs, merci G2 pour la victoire », lâche-t-il d’entrée, dans un ton à la fois soulagé et lucide. Car cette victoire, BDS en avait besoin. « C’est un petit joker parce qu’on a quand même Vitality à jouer la semaine prochaine, et la semaine d’après les matchs les plus importants. Donc on va essayer de tout faire pour utiliser ça comme un trampoline. » Pas question de s’endormir sur une performance, même réussie. L’objectif est ailleurs : se qualifier, et durer.

Un cap mental franchi

Ce 2-0 contre G2 n’a pas seulement relancé BDS au classement, il a aussi changé quelque chose dans la tête des joueurs. Pour Nuc, il faut que ce match serve de catalyseur, notamment sur le plan mental : « Surtout ce genre de match, dans notre situation… ça doit nous lancer, vraiment. Au niveau de la confiance, au niveau de tout. Parce qu’on était un peu dans une pente descendante. »

Depuis plusieurs semaines, le joueur semble lui-même avoir franchi un cap. Et notamment dans sa manière d’aborder ses affrontements directs. Contre Caps, il a dominé la lane. Une performance rare. « Les phases de lane ont toujours été quelque chose que j’ai énormément travaillé. Je pense que dans le passé j’avais un blocage mental contre lui. Mais avec les changements d’équipe et tout ce qui se passait, j’étais en mode : je peux pas me permettre de penser comme ça. J’ai changé de mindset. Maintenant, c’est les champions, la théorie du jeu, et j’exécute. »

Nuc assume aussi une responsabilité croissante dans le jeu collectif. « Par le passé, je me concentrais plus sur moi. Je jouais bien individuellement donc ça se passait bien. Mais là, je dois penser au bien commun de l’équipe. Que ma performance individuelle serve à construire quelque chose avec le reste. » Une évolution de rôle qui l’a placé au centre du projet BDS, et qui l’expose plus, aussi, aux périodes de doute.

113, entre explosivité et discipline

Autre sujet important abordé dans l’interview : le rôle du jungler 113. Sur ce split, le joueur est souvent au cœur des débats. Capable de coups d’éclat, mais aussi de gestes inconsidérés, il divise. Pour Nuc, tout est question de dosage. « Si 113 peut garder son explosivité dans les moments où ça clutch la game, c’est magnifique. C’est tout ce dont on a besoin. » Mais cette intensité permanente ne colle pas toujours avec la réalité d’un groupe encore en construction. « Il avait tendance à être explosif de A à Z dans les parties. Et pour une équipe comme nous, où on n’est pas encore tous sur la même longueur d’onde, ça crée plus de chaos qu’autre chose. »

Le midlaner revient aussi sur la fameuse game contre Team Heretics, où une action de 113 avec Skarner avait coûté cher. Il ne cherche pas à l’enfoncer. « On a parlé après. C’était une défaite qu’on pouvait pas se permettre. Et je pense que même lui, il sait que c’était en partie dû à un manque de patience, dans un moment où on pouvait juste chill. On a pas dit grand-chose, il l’a admis lui-même dans le meeting. »

Une ligue sans patron

Interrogé sur son propre classement des midlaners de la ligue, Nuc ne donne pas de hiérarchie figée, mais reconnaît la nature très instable du rôle cette saison. « C’est un peu la zone, le zoo. Tout le monde fait des perfs aléatoires. » Il cite tout de même Vladi avec un respect marqué : « C’est le premier qui a brisé Caps, félicitations mon frère. » Il poursuit : « Caps, c’est toujours S. On respecte le GOAT de l’Europe. Il a battu Gen.G à lui tout seul. Silas Pentakill, on s’en souvient. » Derrière, il place Humanoid, et Jojopyun en A. Pour Larssen, il sourit : « Je le mets en D… mais il est meilleur. »

Sur la scène LEC dans son ensemble, Nuc partage une lecture lucide : il n’y a pas d’équipe qui survole vraiment le championnat. « Même quand je joue, je le ressens. Contre Vita en début de saison par exemple, ils étaient vraiment forts. Puis ils ont eu un gros drop. Là ils remontent. » Il insiste sur le niveau général : « Je pense que c’est dû à un niveau plus élevé de la ligue. Même des équipes comme Heretics, qu’on sous-estime, appliquent des bonnes théories de jeu, surtout en midgame. » Ce qu’il observe, c’est une ligue où toutes les équipes ont des forces, mais aussi des failles. D’où les résultats irréguliers.

En fin d’émission, Nuc adresse un message sobre aux supporters. Il remercie ceux qui continuent à suivre et encourager BDS malgré les hauts et les bas. « On fait tout notre possible. On respire League of Legends pour faire en sorte que ça se passe mieux. G2, c’était les premières récoltes. Mais ce n’est que le début. » À voir maintenant si les récoltes se poursuivent.