L'Association nationale de défense des enfants et des adolescents (ANCED) a déposé une plainte contre l'éditeur de Counter-Strike: Global Offensive afin de faire interdire la vente de caisses dans le jeu. D'autres éditeurs sont également concernés : Riot Games, Blizzard et Electronic Arts.

Le Brésil aussi entre dans la danse

L'association à but non lucratif est basée au Brésil et les différentes plaintes qu'elle a déposé ne concerne que ce pays. Le cheval de bataille des membres de l'ANCED est donc le marché des caisses dans les jeux vidéo et son côté addictif surtout pour les jeunes enfants et adolescents. Ce problème n'est pas nouveau, certains pays ont déjà tranché sur la question comme la Belgique ou les Pays-Bas par exemple qui ont totalement rendu illégale ces ventes dans les jeux. En France on a eu le droit à notre mise à jour avec l'arrivée du P250 X-Ray qui pour l'heure est toujours exclusif à notre pays. Eh bien le Brésil n'avait toujours pas agi à ce sujet, il aura fallu qu'une association se penche sur la question pour que la justice puisse enfin prendre une décision.

Le montant des dommages et intérêt demandés par l'ANCED s'élève à 19,5 milliards de réaux soit un petit peu moins de 3 milliards d'euros. Cette somme regroupe l'ensemble des sept plaintes qui ont été déposées auprès du tribunal et qui concernent les plus grands éditeurs de jeux vidéo du monde. Comme dans les pays où des actions ont déjà été entreprises, l'ANCED déclare que le principe des caisses est le même que celui de la roulette au casino ce qui devrait le ranger dans la catégorie des jeux d'argent interdits aux mineurs.

Dernièrement c'est le ministère public au Brésil qui a donné raison à l'association de défense des enfants et adolescents. Ainsi la procureure Luisa de Marillac Xavier dos Passos a accepté cette plainte, ce qui peut lancer la procédure judiciaire ainsi que le début de l'enquête par les services de police. Désormais ce sont donc huit éditeurs qui sont concernés, on retrouve logiquement Valve pour CS:GO mais également Riot Games, Ubisoft, Electronic Arts, Garena, Tencent, Activision, Nintendo et Konami. La procureure a communiqué au sujet de cette affaire en demandant notamment la suspension immédiate des ventes de produits assimilables à des jeux d'argent par ces entreprises au Brésil.

La plainte déposée est tout à fait recevable. Le droit invoqué par le demandeur de considérer comme étant des jeux de hasard, et par conséquent les rendant illégales auprès des mineurs, l'utilisation de caisses au contenu aléatoire et des boites surprises dans les jeux vidéos ou électroniques s'applique. Ces produits sont illégaux et ceux qui correspondent à ces caractéristiques doivent être retirés de la vente. C'est pour cela qu'en ce sens la disposition juridictionnelle prévue est la suspension de la vente de ces produits (sans distinction de savoir si ils sont destinés ou non aux enfants et adolescents). C'est le seul moyen efficace d'assurer la protection des mineurs.

L'avis de la procureure souligne également l'absence totale de mention ou d'avertissement dans les différents jeux concernés. Cela contrevient à la législation sur la protection des mineurs au Brésil. Elle précise que sans ces informations il n'y a aucun moyen pour les parents et tuteurs d'enfants et d'adolescents d'assurer une protection convenable de ces derniers. Le processus judiciaire se poursuit donc. Reste à savoir maintenant qu'elle sera la réaction des éditeurs, ces derniers ne souhaitant certainement pas attendre d'être condamnés avant d'agir.