L'année dernière à la même époque c'était le délire complet en Allemagne (cf : article). Suite à une fusillade meurtrière perpétrée dans une école et où on avait dénombré 16 morts (dont le tueur qui s'était finalement suicidé), le gouvernement et différentes régions allemandes avaient souhaité sévir au sujet de la vente des jeux violents car Tim Kretschmer, l'auteur de la fusillade, était un adepte de simulations de tir en ligne, ce qui l'aurait aidé dans sa démarche meurtrière. Depuis quelques jours pourtant, le gouvernement fédéral a été contraint de faire machine arrière suite à la mobilisation de la population contre ce projet de loi.
En effet de nombreuses manifestations ont eu lieu à travers le pays rassemblant plusieurs dizaines milliers de personnes mais surtout, une pétition avait été déposée sur le forum du parlement et cette dernière a réuni près de 73.000 signatures. Devant cet élan populaire et afin de ne pas froisser son électorat les politiques teutons ont donc choisi la voie de la conciliation. Il semble même qu'ils tentent véritablement de faire machine arrière en invitant l'auteur de la pétition à venir prendre la parole face à la commission des pétitions. Cette décision devrait ravir les éditeurs de jeux car ces derniers étaient très remontés contre le gouvernement allemand, il y avait d'ailleurs eu des menaces faites par certains de quitter le pays, notamment Crytek Studios le créateur de Far Cry ou Crysis. Pour illustrer cette satisfaction des studios, le vice président d'Electronic Arts s'est empressé de transmettre un communiqué signifiant son soulagement :
La décision allemande est une démarche bien accueillie encourageant ceux qui décident de mieux comprendre la réalité du marché du jeu vidéo aujourd'hui, et de donner des jeux du même gabarit que les livres, les films ou la musique.
De toutes les façons les politiques n'avaient pas d'autre choix que d'écouter les joueurs puisque le droit allemand oblige l'État à prendre en compte les revendications si une pétition rassemble plus de 50.000 signatures, ce qui ici était largement le cas. Le Secrétaire d'État au Parlement Herman Kues a de toute manière enterré le projet en déclarant « qu'il n'était plus question de pénaliser la production de jeux violents, mais simplement de sensibiliser davantage les Allemands au système PEGI (cf : image ci-dessus), qui signale la présence de contenus choquants dans les jeux vidéo. »
Bref cette nouvelle en est une bonne également pour nous autres français car bien souvent les actions politiques chez notre voisin allemand ont une facheuse tendance à inspirer nos gouvernants. En espérant qu'une nouvelle fusillade ne viendra pas réouvrir le débat concernant l'influence que peut avoir un jeu sur des actes criminels dans le monde réel.
Modifié le 17/04/2019 à 13:27