Invité de l’émission Chat All animée par Trayton, Kamiloo s’est exprimé sur son évolution depuis son arrivée en LEC avec Team Heretics. Entre progression personnelle, ambitions à moyen terme et dynamique d'équipe, le midlaner français a livré un échange lucide et posé.
Une progression méthodique au cœur d’une équipe soudée
Depuis son arrivée chez Team Heretics pour disputer le LEC, Kamil "Kamiloo" Haudegond s’est imposé comme un joueur à surveiller. Dans l’émission Chat All, animée par Trayton, le midlaner français a pris le temps de revenir en détail sur ses premiers mois au plus haut niveau, sa manière de progresser, et la dynamique interne d’un collectif qui avance à son rythme.
Son adaptation au LEC n’a pas été immédiate. « Au début, c'était dur. Tu as beaucoup plus d'informations à traiter en même temps, et il faut être capable de tout comprendre, de tout annoncer en une seconde. » Il décrit l'écart de vitesse, d’exigence et de prise de décision avec ses expériences précédentes. « En ERL, tu peux te permettre de voir venir parfois. En LEC, non. Tu as une demi-seconde pour tout capter et réagir. »
Face à cette intensité nouvelle, Kamiloo a su s'adapter progressivement. Il souligne le rôle central de son équipe dans cette transition. « Chez Heretics, on travaille énormément la communication. C’est pas juste spammer des infos, c’est savoir donner la bonne info, au bon moment, de manière claire. » Un aspect qu’il considère comme l'une des principales forces du roster actuel, renforcée par la présence de Sheo, leur jungler : « Sheo est très vocal et très intelligent dans la prise de décision. C’est rassurant d’avoir quelqu’un comme lui avec toi sur la map. »
Une dynamique interne solide et sans drame
La progression de Team Heretics au fil du split n’est pas un hasard. Pour Kamiloo, elle est directement liée à la cohésion qui règne dans le groupe. « Même après des défaites difficiles, on reste ensemble. On essaie de ne pas mental boom. C’est super important dans une ligue comme le LEC où tout est serré. » Il insiste sur la solidité du lien qui unit les joueurs, au-delà du cadre purement professionnel. « On est amis en dehors du jeu aussi. Ce n’est pas juste du boulot. Ça aide beaucoup. Quand tu fais vraiment confiance à ton équipe, tu joues mieux. Tu joues sans peur. »
Le jeune midlaner évoque aussi la gestion du stress et la nécessité de trouver un équilibre mental pour rester performant. « Après une game très serrée, il m'arrive de sortir courir, même tard. Ça m’aide à libérer la pression et à revenir avec la tête vide pour la prochaine journée. » Ce réflexe illustre une approche du métier encore marquée par la fraîcheur et la simplicité, mais aussi par une vraie conscience des exigences mentales de la compétition.
Un regard sur son niveau et ses ambitions
Quand vient la question de l’évaluation personnelle, Kamiloo ne cherche ni à se surévaluer ni à s’excuser. « Si je devais me classer aujourd'hui parmi les midlaners du LEC, je dirais que je suis autour de la sixième place. » Il ne cache pas que plusieurs étapes restent à franchir avant d’atteindre l’élite européenne. « Mon objectif est d’être dans le top 4 d’ici la fin du Summer Split. »
Il décrit sa progression comme un processus minutieux. « Je travaille beaucoup sur ma laning phase, mais ce n’est pas suffisant. Derrière, il faut savoir comment tu transformes ton avantage en avantage pour ton équipe. Comment tu aides à snowball de la bonne manière. C’est là où tout se joue, en réalité. » Il sait aussi que l’environnement du LEC en 2025 rend chaque progrès indispensable. « Le niveau général du Spring Split était plus élevé que l'an dernier. Même contre des équipes mal classées, tu dois être à 100 %. Sinon tu te fais punir. » Il souligne notamment que l’écart entre les meilleurs et les outsiders s’est resserré, rendant la compétition plus imprévisible et plus exigeante.
Une trajectoire marquée par la scène française et le soutien familial
S’il représente aujourd’hui Team Heretics sur la scène européenne, Kamiloo n’oublie pas ses racines dans la scène française. Passé par Atletec et IziDream, et d’autres structures formatrices, il mesure l’importance de ces étapes dans sa construction. « La scène française est une scène très compétitive. Elle m’a permis de comprendre très tôt ce que voulait dire travailler dur. Il y a beaucoup de talents, beaucoup d’orgueil aussi. C’est une école qui prépare bien au haut niveau. »
Au fil de l’émission, il partage aussi l’influence déterminante de sa famille dans son parcours. « Mon frère me suit beaucoup. Il regarde quasiment toutes mes games, il me donne son avis. Parfois même un peu trop sérieusement ! » Il évoque avec le sourire ces échanges, souvent pleins d’enthousiasme et de critiques constructives. « C’est une force d’avoir des gens derrière toi qui te soutiennent quoi qu’il arrive. Ça te donne envie de ne jamais lâcher. »
Quand on lui demande comment il se projette, Kamiloo ne parle pas de trophées immédiats ni de performances spectaculaires. Son ambition est plus sobre, mais essentielle : devenir un pilier fiable pour son équipe. « Je veux être un joueur sur qui mon équipe peut toujours compter. Dans toutes les situations. Pas seulement quand on est devant, mais aussi quand c’est dur. »
- Lien pratique : le suivi complet du LEC Spring Split 2025