À l'occasion de la finale du Championnat du monde, la rédaction a rencontré Duke, qui a accepté de revenir sur l'épopée Splyce 2019.
Comment avez-vous vécu cette qualification pour les Worlds ?
Duke: Nous étions en bout de course lors de la huitième semaine du Summer Split, jusqu'à la défaite en playoffs contre Rogue. Nous avons réussi à nous remobiliser pour le gauntlet, et finalement décrocher notre billet pour les Worlds. C'était un soulagement, mais je savais que nous en avions les capacités, nous l'avions montré tout au long de la saison.Splyce a connu quelques soucis, notamment au niveau d'Internet. Votre fatigue était-elle liée à cela ?
Non, la fatigue était commune à toutes les équipes. Cela s'est notamment vu pendant le gauntlet, les joueurs étaient tous très fatigués. Dans ces moments, il faut trouver les ressources pour se dépasser, surtout qu'en plus derrière nous avons dû enchaîner sur les matchs du Play-In, ce qui a ajouté de la fatigue nerveuse chez tout le monde, mais cela a aussi été un avantage, car en disputant les matchs des Play-In, nous avons pu à la fois rentrer dans la compétition à notre rythme, et acquérir de l'expérience.Quelle a été votre réaction pour lutter contre cet épuisement ?
On était vraiment cramés après notre élimination en playoffs. On a pris quelques jours de repos après la défaite contre Rogue, et une semaine après la qualification pour les Worlds, histoire que chacun puisse se ressourcer un petit peu.
Duke sur scène
Comment vous êtes-vous préparés pour le Play-In, et au piège que peuvent représenter les équipes des régions Wildcard ?
Nous avions la chance d’être l’un des seeds favoris, alors nous n’avons pas eu de difficulté à trouver des scrims contre les meilleures équipes du Play-In. Pour être honnête, les scrims ne se sont pas toujours bien passés, et nous avons subi plusieurs revers. Cependant, nous avons réussi à bien aborder la phase de groupes, sauf lors du match retour contre DFM, où leur draft nous a totalement surpris. Leur plan de jeu était excellent et nous avons été surclassés pendant ce match. Contre UoL, c’était un peu différent, plusieurs joueurs étaient dans le dur, et même si je ne veux rien enlever à la performance des UoL, je pense sincèrement que nous n’avons pas montré notre meilleur League of Legends dans ce match.Quels mots avez-vous utilisé pour parler aux joueurs une fois à 2-2 contre UoL?
Pour moi c’était évident que nous allions gagner. Ça fait trois ans que je fais ce métier, et presque tous mes BO5 vont jusqu’à la cinquième manche. Je leur ai dit que je le sentais bien, et qu’ils pouvaient me faire confiance, que la victoire était largement à notre portée.Contrairement au Play-In, le début de la phase de groupes a été plus difficile, avec deux défaites, avant d’enchaîner sur une seconde semaine en 3-0. Qu’avez-vous changé entre ces deux semaines ?
Très honnêtement, les défaites subies n’étaient pas contre des équipes hors de notre portée. Nous ne sommes pas G2, et nous n’avons pas roulé sur notre région alors nous savions ce que c'était de perdre. On perd contre FPX suite à un Baron pourri, alors qu'on aurait dû gagner, et contre J-Team, on a tenté un laneswap niveau 1 qui n’a pas du tout marché. Nous avons décidé d’aborder les matchs retours de manière plus classique, et ça s’est bien passé pour nous.
Jouer SKT en quart, ça représentait quelque chose de spécial pour toi ?
Je n'ai jamais été fan d'une équipe en particulier, si on excepte les H2K à l'époque de Forg1ven parce que j'aimais beaucoup le joueur. Je respecte cependant énormément SKT, c'est la meilleure équipe de tous les temps, et pour moi ils étaient l'un des favoris du tournoi. Nous voulions les affronter, car ils étaient le seed 1 le plus prestigieux que nous pouvions croiser. Très honnêtement nous ne nous voyions pas devenir champions du monde, mais nous avions l'opportunité de réaliser l'un des plus gros upset, voire le plus gros upset de tous les temps. De plus, la phase de groupes des SKT nous avait rassurés, car je pense que les équipes du groupe C ont été un peu surestimées au début de la compétition, à cause de l'image du groupe de la mort, mais dans les faits, elles n'étaient pas si impressionnantes. Malheureusement pour nous, SKT a corrigé plusieurs de ses défauts entre les groupes et les quarts, ce qui leur a permis de nous surclasser, mais nous étions arrivés avec l'idée de les faire tomber.As-tu senti une différence au niveau de l'organisation entre le LEC et les Worlds pour les équipes ?
Au niveau de l'organisation, je pense que le LEC est plus carré que les Worlds, mais ça me semble normal, il y a beaucoup plus de journalistes de différentes origines qu'en LEC, et en dehors de Berlin, c'est à chaque fois un nouveau lieu à découvrir, avec ses propres caractéristiques, bref ça n'aide pas à mettre la machine aussi bien en place qu'à Berlin. Par contre entre je ne sais combien de personnes encourager Splyce à Madrid, alors que personne ne l'avait jamais fait à ce point sur scène, c'était magique. Les acclamations nous ont aidés à prendre cette game contre SKT.De "cerbère du LEC" à quart de finaliste des Worlds, peux-tu dresser le bilan de cette année avec Splyce ?
Ce fut une année épuisante, déjà à cause du flou dans lequel nous étions en début d'année, puis avec le départ de plusieurs de nos cadres partis dans d'autres structures. Peu de monde croyait au projet Splyce au début, mais petit à petit nous avons réussir à construire quelque chose. La défaite en playoffs du Summer Split fut dure à encaisser, mais nous avons réussi à nous remobiliser et finalement accéder à ce quart de finale. C'est une superbe année, avec une très belle histoire mais également très fatiguante.Y a-t-il un des nouveaux titres de Riot annoncés pour les dix ans qui te hype ?
En fait je ne joue presque plus depuis que je coache. Je suis curieux de voir ce que donnera le jeu de tir, puisque le but semble être de concurrencer CS, mais je ne suis pas spécialement hypé.Un dernier mot ?
Merci à toute la communauté en général, et aussi à celle d'aAa, que je commence à connaître depuis l'époque du PSG (rires). Merci pour le soutien, les encouragements, Splyce a reçu énormément de soutien de la part du public français, et cela fait plaisir. J'espère que vous continuerez à me suivre dans l'avenir.
Il a une grande part de responsabilité dans la réussite de Splyce et avec des moyens il ne peut que réussir.
J'espère qu'il aura le temps de nous gratifier de quelques reviews de ces worlds avant la reprise du championnat.
Modifié le 10/11/2019 à 19:14
Aujourd'hui, il montre qu'il a pris la fonction tres au serieux, et qu'il se donne les moyens de reussir. Quand je parle de moyen, je parle de moyens intellectuels. On sent que le mec réfléchit, analyse, teste... qu'il fait son taf quoi ! et avec les resultats de splyce, cela montre qu'il est plutot bon dans ce qu'il fait. Il ne suffit pas d'avoir un gros tas de pognon pour etre top 3 du LEC sur l'année.
Alors, il a peut etre un petit deficit de sympathie sur son image. Il parait un peu froid, limite balais coincé dans le fion. M'enfin, avec ce qu'il a pris dans la tronche au debut, il doit se mefier de ce qu'il dit aux medias, et du coup il perd en spontanéité et ça le rend distant...
En tous cas, c'est toujours tres agreable de l'avoir en commentateur et je lui souhaite de continuer à performer.
Modifié le 12/11/2019 à 09:58
Quand Duke est arrivé au PSG esport, il faisait vilain petit canard pour une seule raison : l'équipe était composé de joueur sub top EU, voire avec potentiellement un niveau LCS pour certains d'entre, de YellOwStaR comme head of esport et de Duke en coach. Forcément comme Duke n'avait aucune expérience, des interrogations légitimes ont été posées. Seulement c'est très vite passé de "Sera-t-il compétent/efficace ?" à "Il est sûrement là grâce aux contacts d'OG et c'est tout". Ensuite le PSG a eu des résultats mitigés au spring split des Challenger Series (3è puis défaite en playoff) et complètement nuls lors du Summer où l'équipe n'a même pas joué les playoffs.
La plupart des joueurs ayant déjà montré leur talent, et YellOw étant YellOw (c'est à dire qu'il bénéficiait d'énormément de sympathie de la part du public), les gens ont décidé de choisir Duke en tant que bouc émissaire. Et il a tout pris dans tout la figure, certaines critiques étant justifiées et pertinentes, mais l'immense majorité était un pur défouloir, où Duke a reçu des insultes, probablement des menaces sur Twitter, et bien d'autres choses parce que... ben internet, l'anonymat etc etc.
Bien évidemment, il y avait aussi ce genre de commentaires sur aAa (je crois pas qu'on est laissé passer des menaces ou autres insultes trop directes, mais comme nous sommes assez tolérants en terme de messages s'il est bien formulé, ben certaines critiques très dures et pas forcément pertinentes ont été faites dans nos commentaires), cependant chez nous, Duke a essayé de répondre, car la communauté a la réputation d'être plus mature que sur d'autres sites. Sur ce sujet là en tout cas, cela n'a pas été le cas pour une partie de la communauté, qui a souvent ignoré ses arguments. Le temps passant, avec le summer split immonde de l'équipe, les critiques ont été plus véhémentes, et la défense de Duke aussi (compréhensible d'une certaine manière, surtout face à certaines critiques injustes).
Bref le ton s'est aussi durci entre la commu aAa et Duke. Duke lui même a reconnu à plusieurs reprises qu'il n'aurait pas du s'emporter, et a présenté des excuses. En gros après avoir reçu des critiques pas forcément justifiées, il a en plus du s'excuser parce qu'un personnage public, un entraîneur n'est pas aussi libre dans son droit de réponse qu'un internaute anonyme. Il en a gardé une certaine amertume pendant un temps, je ne sais pas si c'est encore le cas aujourd'hui ou pas, mais j'imagine (je ne connais pas Duke au delà des interviews faites de lui) que ce n'est pas une période dont il garde de bons souvenirs.
Si vous voulez retrouver ces commentaires, je vous conseille de taper PSG eSports ou EU CS 2017 dans la barre de recherche du site, vous devriez retrouver les articles en question, et donc les commentaires.
Edit : j'ai oublié de préciser qu'en plus de s'être excusé, Duke n'a lui jamais reçu d'excuses réelles de la part de ses détracteurs, en tout cas dans mon souvenir.