FURIA - MIBR que s'est-il passé mardi soir lors des BLAST Pro Series NA ? La rédaction revient sur les événements de la rencontre FURIA - MIBR, pourquoi ce derby déterminant dans l'échelle de domination Brésilien fut sous si haute tension.

Dans le face à face, les FURIA avaient l’avantage avant le choc, les protégés de Neymar comptabilisaient douze victoires en seize rencontres contre les doubles champions de major.

Un derby de haute volée du pays auriverde en perspective s’est déroulé mardi soir pour déterminer la meilleure équipe du pays, mais même si les Mibr sont au final repartis avec la victoire sur un score de 2-0, elle a un goût amer pour l’entry Fernando "fer" Alvarenga et son capitaine Gabriel "FalleN" Toledo, qui furent surpris par un manque de fair-play de leurs opposants sur la première carte.

À la suite de freezes intempestifs, irritants particulièrement le capitaine des MIBR sur le 25e round sur Inferno : le match est mis en pause pour cause technique. Inferno étant une carte où les grenades en début de rounds ont une importance majeure sur les prises de zones, ces dernières étaient déjà défragmentées lorsque la requête fut effectuée. Les dommages étant déjà fait à la hauteur de quelques points de vie, les admins de la Blast font alors le choix de proposer aux FURIA de rejouer ou pas le round : une grossière erreur. L’attente est longue et FalleN sentant la situation lui échapper au profit d’une injustice, il prend l’initiative de publier des preuves de ses problèmes.

Mais le mal est fait, initialement comme en témoigne le tweet du capitaine adulé au Brésil, les FURIA n’avaient nullement l’intention initiale de s’orienter vers un redémarrage de la manche.

C’est à la suite de la pression exercée sur les réseaux sociaux par le capitaine des MIBR, appuyé par son comportement passé, que le déblocage de la situation s’est accéléré, forçant le président de l’organisation FURIA, Jaime "raizen" Pádua, à réagir et fléchir devant la requête légitime de redémarrer la partie.

À la suite du redémarrage, les MIBR se sont imposés sur la carte italienne 16-14 avant de triompher sur Vertigo 16-9 : score final, 2-0 pour les MIBR.

À l’issue du match, les joueurs de FURIA se sont contentés de féliciter leurs adversaires. Aakari, joueur de poker et entrepreneur chez FURIA, a juste déclaré que ses garçons menés par le coach guerri ont pris la bonne décision au final, et « que le mal existe et qu’il ne faut juste pas l’approcher dans nos actions ». Il regrette néanmoins le fait que FalleN ait pris la décision de publier la vidéo de son point de vue sur Twitter avant une potentielle review complète et analyse de la situation par les admins, « ils ont publié (la vidéo) avant pour créer leur narration ».

 

HISTORIQUE DES PROBLÈMES SIMILAIRES

Il faut tout d’abord se remémorer le passif des hommes de FalleN avec des problématiques de cet acabit pour comprendre sa réaction à savoir les nombreux troubles survenus au mois de novembre 2015.

Les Brésiliens, alors chez Luminosity, ont affronté Team Liquid aux RGN Pro Series en demi-finale. À 12-11, un caméraman ou membre de l’équipe technique est à l’origine d’un arrêt d’alimentation sur la machine de fer. Les Team Liquid ont refusé un restart du round après l’incident survenu en milieu de de la partie en situation de quatre contre quatre.

Cette décision peu classe des Liquid à l’époque a eu des conséquences dramatiques ; des fanatiques virulents ou parieurs enragés ont envoyé des lettres de menace à la famille du capitaine Hiko. Ces derniers l’ont harcelé jusque sur son chat Twitch de manière quotidienne. À la suite de ces menaces de mort, l’équipe américaine a du envisager dans l’express de trouver des remplaçants disponibles pour un tournoi au Brésil afin d’assumer finalement l’épée de Damoclès au-dessus de la tête d’Hiko qui a pu disposer de deux gardes du corps subventionnés par Team Liquid pour l’événement.

Avec ce lourd poids sur la conscience, un second problème similaire a eu lieu à la fin de ce même mois de l’autre perspective lors de la grande finale de la FACEIT League Stage 3 à la DreamHack Winter contre Fnatic. 

KRiMZ, alors positionné popdog, a été immobilisé à cause d’un freeze de son pc ; les Luminosity conciliants ont immédiatement accepté un restart du round, alors qu’ils avaient planté la bombe dans une situation favorable. Un round qu’ils ont remporté par la suite, une fois rejoué.

LES RÉACTIONS POST-MATCH

Après la rencontre, les joueurs des MIBR ont été plutôt remontés, et ils l’ont fait savoir sur leurs streams respectifs, plusieurs joueurs ont pris la parole :

Tous les joueurs de FURIA étaient complices d’une injustice, ils attendaient tranquillement. Le match a été gâché par un comportement enfantin, ils n’ont pas l’attitude d’un homme. Je m’excuse auprès de tous nos fans, c’était censé être un grand choc : Brésil vs Brésil ; habituellement cela a toujours été nous contre le monde entier. Maintenant les "nouveaux" viennent, arrivent et chient sur le spectacle ? Moleques do caralho (trad : "p*tain d’enfants")  : la prochaine fois, faites preuve de faire play pour être fier de vous - En LAN, les gars ne peuvent pas dire de choses pareilles droit dans les yeux. Le problème d’internet c’est l’hypocrisie ambiante.
Fernando "Fer" Alvarenga - joueur d’MIBR sur Twitch

Respectez notre histoire, respectez les anciens, nous avons bataillé pour être à notre place. Nous avons toujours travaillé avec dignité, respect et fair-play durant toutes ces années. Nous sommes MiBR, ne l’oubliez pas.
Epitacio "TACO" de Melo - joueur d’MIBR

Concernant les noms d’oiseaux échangés, l’influenceur et commentateur de la partie Gaules nous rappelle que « cela fait partie des rivalités de Counter-Strike ». Il rappelle néanmoins « que les abus verbaux entre pros ne devraient pas inciter les fans à le faire », un discours un peu contradictoire quand on connaît la ferveur des supporters du pays brésilien, autour de la confrontation qui a réuni plusieurs dizaines de milliers de spectateurs.

Derrière cette colère, on peut ressentir un peu de mécontentement chez FalleN, ce dernier à poser les bases de sa scène en fondant Games Academy et en plaçant le Brésil sur la carte avec 86 tournois remportés. Il a emmené HEN1 à la LAN auquel il a été confronté à ce problème face à Liquid et n'a pas compris que ce dernier ne l’a pas soutenue dans sa requête une fois en face sur le serveur.

Ce "drama" entre pointillés souligne plusieurs choses :

  • Lorsque le dernier mot est accordé aux joueurs, les décisions apparaîtront forcément comme injuste du point de vue extérieur : les admins et le règlement doivent primer et le choix des joueurs ne devrait pas être pris en compte dans ce genre de cas. Seul le corps arbitral est censé trancher dans ce genre de décision, avec le plus d’éléments disponibles pour juger la situation.
  • Les fans brésiliens de CS:GO sont majoritairement des soutiens de MIBR, la co-citoyenneté des FURIA ne les a pas empêchés de prendre un torrent d’insultes sur les réseaux sociaux.
  • Pour décompresser l’atmosphère, les community managers ont eu l’idée de s’affronter sur un morpion pendant la pause technique sur Twitter, implémenté depuis peu in-game sur Inferno depuis la dernière mise à jour. 
  • Le format online à ses limites en ces temps compliqués, l’impunité du confort de son "chez-soi", et la dynamique intouchable de FURIA de par leur victoire à la DreamHack Spring récemment ont peut-être poussé initialement les jeunes brésiliens vers l’appât du gain au détriment de l’éthique professionnelle.
  • Un match retour est possible dans l’arbre de ces Blast Premier Spring NA, mais les FURIA devront d’abord se défaire de Team Liquid, équipe perdante de l’autre demi-finale contre Evil Geniuses, avant d’espérer une revanche.