Le Immortals Gaming Club a engagé une action en justice contre l'organisation d'Argentine 9z qui aurait manqué à son obligation de payer la somme du transfert de Ignacio 'meyern' Meyer.
Quelques 35 000$ manqueraient à l'appel
La maison mère d'Immortals, MIBR et Los Angeles Valiant a porté plainte auprès de la Cour Supérieure de Californie pour rupture de contrat de la part de 9z concernant les 35 000 dollars de frais de transfert convenus en juin 2020, selon les information rapportées par Dexerto. En effet, le joueur argentin avait été transferé depuis MiBR vers 9z dans le cadre d'un rachat de contrat on ne peut plus normal. Mais il semblerait que la structure sud-américaine n'ait jamais payé les frais de rachat. La plainte vise donc à obtenir des dommages et intérêts.
Meyern se retrouve au beau milieu d'une histoire peu claire... (c) HLTV
Selon Luis Mira, une tentative de règlement du conflit à l'amiable a été tentée... Sans aucun débouché. Nous savons d'ores et déjà qu'en cas de recours réussi, le tribunal du comté de Los Angeles pourrait faire suivre le dossier vers l'Esports Integrity Commission (ESIC), qui pourrait appliquer davantage de sanctions à l'organisation argentine. Dans ses réponses à Dexerto, Tomi Kovanen, directeur de l'exploitation d'IGC, a expliqué que sa structure ne portait pas cette affaire en justice pour l'argent, mais qu'ils souhaitaient créer une jurisprudence afin d'éviter que ce type de choses viennent à se reproduire dans l'esport en général :
Comme pour d'autres industries naissantes, l'esport est confronté au problème des mauvais acteurs qui abusent d'autrui à des fins de gain financier [...] Les équipes signent des contrats punitifs avec les joueurs, retiennent illégalement les salaires ou refusent d'honorer les accords, et les organisateurs de tournois disparaissent sans verser les prix. Heureusement, très peu en font l'expérience directe, mais tous les acteurs du secteur sont touchés par l'érosion de cette confiance. Nous devons collectivement exiger davantage. Il est possible de réduire ces problèmes en collaborant entre les équipes, l'ESIC et les différents organisateurs de tournois, mais cela exige que nous agissions collectivement. Nous espérons qu'elle pourra servir de catalyseur pour une plus grande collaboration entre les parties prenantes afin de décourager les mauvais acteurs du secteur.
Tomi Kovanen (IGC)
Du côté de 9z, Mariela Silvi, directrice des relations publiques de l'équipe, a déclaré à Dexerto que l'organisation avait tenté de payer les frais de transfert à IGC, mais que le retard de paiement était de la responsabilité de la Banque Centrale d'Argentine.
Ce qui s'est passé, c'est qu'à ce moment précis, en juin 2020, en pleine pandémie mondiale, la Banque Centrale d'Argentine a adopté une nouvelle réglementation qui, entre autres restrictions, limitait les transferts bancaires en devises et les transferts en dollars pour le paiement des dettes. Face à cette situation, il a été convenu que 9z effectue le paiement avec certaines caractéristiques, que pour des raisons de confidentialité nous ne pouvons pas divulguer. Nous avons toujours respecté nos engagements, et cela a toujours été notre souhait. C'est pourquoi nous avons travaillé pour résoudre au mieux tout incident qui pourrait survenir.
Mariela Silvi (9z)
— 9z Team (@9zTeam) March 4, 2021
Cette affaire intervient dans un contexte particulier pour l'organisation argentine qui a déjà reçu de nombreuses plaintes, notamment pour salaires impayés. L'entraîneur brésilien de League of Legends Philipe "Joe" Mazetti Gonçalves a affirmé en octobre dernier qu'on lui devait quatre mois de salaire et a révélé qu'il avait entamé une procédure judiciaire contre l'organisation dans un tribunal du travail de São Paulo. D'autres noms sont à ajouter à cette liste, comme par exemple José Manuel "Beto" Franco Contreras (coach LoL), Santiago "Sanku" Busso et Leandro "Riquelmee" Marconi (joueurs Fortnite). L'organisation avait dès lors communiqué "qu'elle n'avait manqué à aucune de ses obligations contractuelles". Silvi a ajouté à cela que la structure n'avait eu à faire à qu'une seule affaire juridique cette année, et qu'elle n'avait jamais été assignée en justice après cela.
L'organisation est l'une des plus importantes d'Amérique du Sud et continue de s'attirer les foudres de l'écosystème esport. Jusque là les faits sont niés, mais qu'en sera t-il du cas Meyern ? Réponse d'ici 2022.