Quelques minutes après une victoire nette contre Team BDS, le jungler espagnol Elyoya est revenu sur la dynamique de Movistar KOI dans ce Spring Split du LEC. Entre confiance personnelle, ambitions élevées et sacrifices pour le collectif, le vétéran espagnol continue de jouer un rôle central dans la progression de son équipe.

Un cadre quotidien avant tout

Plutôt que de s’attarder sur les mécaniques ou les performances en scrims, Elyoya explique que sa régularité vient avant tout de sa routine. « Je base ma confiance sur mon travail au jour le jour. Tant que je respecte ça, je sais que je serai capable de bien jouer », résume-t-il. Pour lui, ce n’est pas tant la qualité des entraînements qui prime que leur constance : il s’agit de maintenir un cadre stable, avec des efforts répétés, pour que la performance suive, même lorsque la forme du jour n’est pas optimale.

Cette discipline est d’autant plus importante que Movistar KOI a affronté, dès la première semaine du split, deux des favoris du championnat : G2 Esports et Karmine Corp. Malgré ces revers, l’équipe semble avoir trouvé une dynamique positive, avec des victoires convaincantes face à Heretics et BDS. Un calendrier plus abordable en apparence, même si Elyoya reste prudent : « On va jouer Fnatic et GiantX à Madrid. Ce sont deux équipes solides. Et puis, on jouera devant notre public, donc ce sera un vrai test ».

L’ambition intacte malgré les défaites

Au-delà des résultats immédiats, Elyoya insiste sur une lecture de la saison dans la durée. « Le LEC, c’est un marathon. Ce qui compte, c’est d’être prêt pour les finales ». Il reconnaît les revers contre G2 et KC, mais les relativise sans détour. L’objectif affiché est clair : viser le sommet. « Pour moi, on est la meilleure équipe. Peu importe les défaites ».

Cette ambition s’appuie aussi sur un collectif solide et une confiance renforcée par les dernières performances. À titre personnel, Elyoya a d’ailleurs été désigné Kia Player of the Series contre BDS. Mais là encore, il reste mesuré : il remercie les fans pour leur soutien, sans chercher à s’en attribuer tout le mérite. « On ne joue pas toujours aussi bien. Mais ils sont toujours là. Alors, merci ».

Un rôle sacrificiel pour faire tourner l’équipe

Enfin, interrogé avec humour sur les choix de picks originaux de son toplaner Myrwn, Elyoya laisse transparaître une légère frustration… teintée d’autodérision. « Prenez mes dernières games : Sejuani, Vi, Ivern, Maokai, Skarner… Je suis en mode utilitaire, en permanence. Même Xin Zhao, c’est le seul qui sort un peu de la routine ». Il adresse un message direct à son coéquipier : « Stop. Prends Sion, mais arrête avec tes picks. Laisse-moi m’amuser un peu ».

Derrière cette remarque, c’est aussi l’image d’un jungler expérimenté qui s’adapte aux besoins de son équipe, quitte à mettre de côté les picks flashy ou les statistiques personnelles. Un rôle de pilier, discret mais fondamental, dans une formation KOI qui monte en puissance. Dans un split où beaucoup d’équipes cherchent encore leurs repères, Elyoya cherche à incarner à la fois la stabilité et l’ambition. Pas de grandes phrases, pas de coups d’éclat individuels hors de propos : juste un travail de fond, une exigence constante, et une ligne de conduite claire. Movistar KOI vise haut, et avec Elyoya aux commandes, l'équipe semble être sur la bonne voie.