Warcraft III: Reforged, version remaniée du légendaire RTS 18 ans après, ne semble pas vraiment à la hauteur des attentes des fans, et la colère gronde dans la communauté.
Annoncé en grandes pompes lors de la Blizzcon 2018 après quelques années de rumeurs, Warcraft III: Reforged devait dans un premier temps sortir en 2019. Après de longs mois sans nouvelles, l'apparition d'une beta partielle ne s'était faite que fin 2019 et sa sortie avait été finalement repousée à fin janvier 2020.
Mais très rapidement, une levée de boucliers a eu lieu dans la communauté. Le jeu ne semble clairement pas être à la hauteur des attentes, certaines promesses faites par Blizzard n'auraient pas été tenues, et pire encore, il manque une quantité impressionnante de fonctionnalités par rapport au jeu original.
Le logo symbole de la déception de la communauté
Nouvelle version, fonctionnalités en moins
Premier gros manque qui apparaît, le système de ladder a tout bonnement disparu. Et avec lui le système de clans, les tournois automatisés, les profils, les salons de discussion battle.net de la communauté. Autre manque surprenant, la possibilité de jouer en cross-region, c'est à dire avec des joueurs d'autres serveurs que vous, un comble quand on sait que Starcraft: Remastered propose cette fonctionnalité :
Présente sur SC:R et absente de Warcraft III: Reforged
Autres absences par rapport à la version classique : les campagnes personnalisées, les backgrounds animés en 3D en campagne, les portraits 3D animés dans battle.net, etc. Un changement plutôt saugrenu a également été rapidement remarqué par les joueurs, l'équilibrage des unités de Frozen Throne est désormais utilisé pour les campagnes de Reign of Chaos.
Plus grave encore, des choses qui avaient été annoncées par Blizzard sont tout bonnement absentes, totalement ou partiellement, du jeu. À commencer par la nouvelle interface présente dès le teaser d'annonce à la Blizzcon, qui n'est tout simplement pas dans le jeu, contrairement une nouvelle fois à Starcraft: Remastered qui présente bien une nouvelle interface, et laisse même le choix au joueur. Changement présent par contre dans l'interface des menus qui a été modifiée, ce qui provoque quelques bugs et chevauchements de boutons.
Où est passée la nouvelle interface ?
Cette promesse avait été respectée pour SC:R
Une grosse partie des joueurs s'attendaient également à des cinématiques entièrement remaniées, ce qui n'est finalement pas le cas. Et c'est même au-delà de ça car la célèbre cinématique de l'épuration de Stratholme, qui était accessible comme exemple du travail qui allait être réalisé sur le jeu lors de la Blizzcon 2018, n'a plus rien à voir avec celle présente dans le jeu d'aujourd'hui.
La version Reforged est également moins stable que la version classique, de nombreux joueurs expérimentent bugs et crashs, ainsi que des problèmes de désynchronisation et de latence lors du jeu en ligne.
À savoir également que maintenant, les joueurs qui possédaient le client de lancement du jeu classique sont obligés de télécharger la version Reforged du client, qui permet toujours de lancer le jeu avec les graphismes classiques. Mais jouer à la version classique par ce biais réserve quelques surprises assez surréalistes. En effet, Blizzard a également supprimé des choses directement dans la version classique, comme le fait remarquer Atreides-42 sur Reddit.
Les ombres ont déménagé de la version classique à la version Reforged, pourquoi ?
Pour conclure sur les problèmes, on notera le changement de certaines voix, dans certaines langues, assez inexplicable et pas au goût des joueurs qui voulaient retrouver l'expérience d'antan. D'autant que dans certains cas, les voix peuvent se chevaucher, rendant alors le dialogue incompréhensible. Dernier point et pas des moindres, Blizzard a mis à jour ses conditions générales d'utilisation pour faire en sorte que toutes les créations réalisées grâce à l'éditeur soient propriété de Blizzard. Et Blizzard se réserve également le droit de supprimer sans avoir à se justifier les créations de son choix, particulièrement celles qui utiliseraient d'autres licences, comme les maps DBZ ou Mario.
Les conséquences de ces déceptions
Dès la sortie, les réseaux sociaux se sont enflammés contre Blizzard, à coup d'exemples, de screenshots de problèmes, ou de memes. De nombreux joueurs ont voulu se faire rembourser, donnant lieu parfois à des discussions cocasses avec des employés du support Blizzard qui ne semblaient pas vraiment arrangeants. Symbole de cette grogne, le très célèbre site Metacritic, cible de la horde de joueurs mécontents, affiche désormais une note inférieure à 1.
Un des moyens trouvés par la communauté pour afficher son mécontentement.
S'ajoute à tout cela, le temps aidant depuis la sortie, les premières critiques professionnelles du jeu venant de sites ou de personnes spécialisées ne sont pas beaucoup plus sympathiques, certains sites ou YouTubeurs avec des millions d'abonnés n'hésitant tout simplement pas à déconseiller d'acheter le jeu.
Quelle va être la réaction de Blizzard ?
À l'heure qu'il est, elle se fait toujours attendre. Blizzard brille pour l'instant par son manque de communication face à la crise. Et beaucoup de joueurs se plaignant ou demandant remboursement se sont même vus tout simplement bannis des forums officiels.
Il reste à espérer que Blizzard assurera un suivi exemplaire du jeu, qui rappelons-le est quand même vendu 30 €, soit 10 € de plus que Starcraft: Remastered à sa sortie. Pourquoi pas assurer un suivi régulier avec des patchs nombreux corrigeants les bugs et les manquements. Cela représente quand même une grosse charge de travail, à l'image d'un jeu qui serait sorti en early access.
Seul le temps nous le dira. Blizzard joue son image de marque déjà bien entâchée ces derniers temps.
