Retour sur une saison 2019 éprouvante et remplie d'émotions qui se termine en apothéose avec une 5e/8e place au Championnat du monde.
L’aventure des Splyce dans ce Championnat du monde a pris fin le dimanche 27 octobre en plein milieu de l’après-midi ; Vizicsacsi et ses mates s’inclinent en quarts de finale du Main Event contre la formation SK Telecom T1 sur un score de 3 à 1. Un résultat logique vu l’écart de niveau qu’il y avait entre les deux équipes tout au long de l'affrontement. Malgré la défaite, malgré les hauts et les bas pendant la phase de groupes, les Splyce peuvent quitter le Mondial la tête haute, leur parcours depuis la phase des Play-In ayant été remarquable. Ils ont fait preuve de combativité tous les jours en tenant tête à quelques-unes des meilleures équipes du monde, transpirant d’envie de se donner à fond même si les chiffres parlaient contre eux.
Cette saison 2019 aura fini en apothéose pour cette équipe Splyce, une saison assez particulière à laquelle elle avait failli ne pas participer. Pour comprendre ça, remontons quelques mois en arrière, entre les Worlds 2018 et le mercato de l'intersaison 2018/2019. Riot Games avait annoncé depuis plusieurs semaines déjà l’arrivée des franchises au sein de la ligue européenne et avait entamé son processus de sélection pour désigner les noms des dix organisations retenues pour prendre part au nouveau championnat. Pendant ce temps, Splyce finalisait une levée de fonds de 2,6 millions de dollars et accueillait de nouveaux investisseurs comme l’ancien attaquant des Los Angeles Lakers de NBA, Metta World Peace, l’ancien défenseur des New Orléans Saints de NFL, Roman Harper, ainsi que David Meltzer, un agent sportif et homme d’affaires américain.
(c) LoLesports
Le fait que Splyce cherchait à faire l’acquisition d’un slot au sein de la ligue européenne n’était un secret pour personne. Malheureusement, les fans ont vite déchanté lorsque les premières rumeurs ont fait leur apparition sur la toile ; Splyce, tout comme Giants Gaming ou encore Unicons Of Love, ne devait pas prendre part à la prochaine saison compétitive de la ligue européenne. Les dernières rumeurs de l’époque affirmaient que son dossier de candidature n’avait pas été retenu par Riot Games. Plus les jours passaient, plus la rumeur devenait fondée et les joueurs annonçaient sur les réseaux sociaux être à la recherche d’une nouvelle équipe pour la prochaine saison, venant un peu plus obscurcir l’avenir de la structure.
Les SPlyce trouvent leur place
Mais la mise en place du LEC ne se passe pas comme prévu. À quelques semaines de l'annonce officielle, Riot Games rencontre d’importants problèmes qu'on suppose financiers avec certains nouveaux partenaires, l'obligeant à décaler la date de l’annonce et à revoir la liste des équipes sélectionnées. Pour rappel, les structures qui n’avaient jamais mis les pieds au sein des LCS EU devaient s’acquitter d’un droit d’entrée de 10,5 millions d’euros, dont 8 millions à sortir avant le début de saison. À moins de 24 heures de l’annonce officielle, nous étions finalement informés que Movistar Riders et North n’avaient pas eu leur place comme prévu initialement, et que l’un des slots avait été récupéré par Splyce.
L’annonce tombe le 20 novembre 2018 : les League of Legends Championship Series Europe disparaissent et laissent la place au League of Legends European Championship, une ligue franchisée qui accueille quatre nouvelles organisations : EXCEL Esports, SK Gaming, Origen et Rogue. Elles viennent s'ajouter aux six équipes issues des LCS EU 2018 : Fnatic, G2 Esports, Misfits, Team Vitality, Schakle 04 et Splyce. Une bonne nouvelle pour les Serpents, mais qui a un air de cadeau empoisonné. En effet, les rumeurs de non-sélection ont eu d’importantes répercussions sur l’effectif de l’équipe : pendant le mercato, Splyce a dû faire ses adieux à deux joueurs majeurs, le midlaner Yasin "Nisqy" Dinçer (recruté par Cloud9) et le support Raymond "kaSing" Tsang (recruté par EXCEL). C’est avec une équipe amoindrie que le staff technique va devoir composer pour la prochaine saison. Afin de compléter la line-up, Splyce recrute Marek "Humanoid" Brázda (Illuminar Gaming) à la midlane, Tamás "Vizicsacsi" Kiss (FC Schalke 04) à la toplane et Tore "Norskeren" Hoel Eilertsen (Team ROCCAT) comme support. Qu’en est-il du coaching staff ? Là aussi, l’équipe est restée dans le fou pendant un moment ; mais finalement, Peter Dun et Hadrien "Duke" Forestier demeurent au sein de l’organisation. Si Dun reste entraîneur en chef de Splyce League of Legends, il adopte un modèle d'organisation coréen et laisse Duke prendre la tête de l'équipe LEC. Lors de son intronisation, Duke déclare que Splyce se concentrera sur le fait de construire la meilleure structure possible autour des joueurs afin qu’ils puissent développer leur potentiel le plus rapidement possible. L'objectif : prouver qu’ils peuvent se mesurer à n’importe qui d’ici la fin du split.
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La concurrence est forte en Europe et Splyce bataille dur tout au long du segment printanier. À la surprise des observateurs, elle termine à la quatrième place en saison régulière (11 victoires pour 7 défaites) comme en playoffs (défaite 3-1 face à Fnatic). Pendant l’intersaison, l'organisation ne réalise aucun changement au sein de son effectif et aligne le même cinq de départ pour la saison estivale. C'est plus haut, en revanche, que les choses bougent. En effet, le 29 mai 2019, nous apprenons qu’OverActive Media, société canadienne basée à Toronto et propriétaire de Splyce, a fait l’acquisition de MAD Lions, organisation espagnole fondée en 2017, basée à Madrid et présente notamment sur League of Legends. MAD Lions et Splyce sont donc amenées à se rapprocher, d'abord au niveau de l'équipe académique... et bien plus par la suite.
L’été se passe sans trop d’encombres pour les Serpents avec une honorable troisième place à l’issue de la saison régulière ; Splyce termine juste derrière G2 Esports et Fnatic avec 12 victoires en 18 rencontres, mais l’équipe s’écroule lors du premier tour des éliminatoires, perdant contre Rogue sur un score de 3 à 0. Bien que tout rêve de couronnement soit parti en fumée, il reste un espoir de qualification pour les Worlds de la saison 2019. Pour cela, l'équipe d'abord attendre les résultats de ses concurrents directs. Rogue tombe au tour suivant, ce qui permet à Splyce d’obtenir le dernier slot des finales régionales. Les hommes de Duke s’imposent successivement contre Origen (3-2) et Schalke (3-0) : surpassant à nouveau les attentes, ils obtiennent leur qualification pour le Championnat du monde.
Le Serpent se transforme en Lion
C'est un mois avant le début du Mondial qu'une mauvaise nouvelle arrive : suite au rachat de MAD Lions, OverActive Media aurait décidé de fermer Splyce, dans le cadre d'une restructuration de l'entreprise. Selon les rumeurs, c'est la nature américaine de l'organisation qui a motivé cette décision : en effet, OAM est basée à Toronto, au Canada, et Splyce aux États-Unis avec des employés américains. OAM souhaiterait en finir avec Splyce pour ne plus payer les taxes. En ce qui concerne l'équipe LEC, cela signifie surtout que le tag Splyce va être remplacé, en 2020, par le tag MAD Lions, et que le Championnat du monde signera la dernière apparition des Serpents sous leur nom en compétitif.
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Le Championnat du monde 2019 de League of Legends commence pour Splyce avec le Play-In. Bien qu'ayant des airs de balade de santé, cette première étape est assez difficile à gérer pour les Serpents : ils ont concèdent une game à la formation japonaise DetonatioN FocusMe lors de la troisième journée du tournoi puis doivent lutter pour venir à bout des Unicorns Of Love lors du match éliminatoire. Les hommes de Duke se montrent fébriles dans les moments importants et commettent beaucoup d'erreurs. Qualifiés pour la phase de groupes du Main Event, Vizicsacsi et ses compagnons ne partent pas avec le statut de favoris, mais beaucoup croient tout de même en leur qualification en quart de finale. Les fans auront raison : malgré un début difficile avec une seule victoire en trois matchs, les Splyce obtiennent leur laissez-passer au terme d’une journée totalement inimaginable. Ils seront allés chercher leur qualification par la force en gagnant leurs trois matchs et en s’imposant respectivement contre J Team, FunPlus Phoenix et GAM Esports. Une belle prouesse de la part du troisième seed européen qui a réussi à déjouer tous les pronostics. Lors des matchs retours de la phase de groupes, les Splyce ont prouvé qu’ils étaient capables d’être une équipe de niveau mondial, proposant un style de jeu certes classique, mais très efficace ; une course complètement folle pour cette équipe qui a poussé les champions de la LPL dans un ultime match tie-break pour la première place du groupe B, une rencontre finalement remportée par le seed #1 chinois. Malgré tout, Splyce est qualifiée pour les quarts de finale.
La suite de l'histoire, nous la connaissons : Splyce hérite d'SK telecom T1 en quart de finale, triple champion du monde et double champion en de la LCK en 2019. Sans surprise, Faker et ses mates s’imposent sur un score de 3 à 1. Les Européens réussissent tout de même à prendre une manche à cette équipe qui fait figure de favorite pour le titre suprême. Interviewé après la rencontre, Faker avoue que les Splyce leur ont donné du fil à retordre. Il est triste de voir un représentant européen quitter la compétition, mais les Serpents ont fait un excellent parcours dans ces Worlds et ont prouvé plus d'une fois qu'ils avaient leur place parmi l'élite internationale. Du côté de Duke, le coach français dit n'avoir aucun regret et être très fier de ses joueurs.
La saison 2019 est maintenant terminée pour Splyce, et les Serpents ne seront bientôt plus. Néanmoins, joueurs et staff devraient se maintenir au sein de MAD Lions ; reste à savoir comment vont se passer l'intersaison et le mercato. Pour le moment, l'ensemble des joueurs récupèrent. Duke, mais aussi Mac, le responsable du développement des joueurs, ont tous deux annoncé sur leur compte Twitter avoir eu l'autorisation d'explorer de nouvelles options pour l'année prochaine. Affaire à suivre...
(c) Twitter Splyce
Il expliquait aussi du coup qu'H2K aurait pas accepté les termes du contrat que Riot proposait, ça vaut ce que ça vaut, mais voilà.
Donc on a le CGO une équipe qui a pas arrêté de râler sur le système de Riot, qui une fois qu'il savait qu'il ne pourrait pas être relégué à mis 0 balles dans som mercato afin de faire un pied de nez à moitié dissimulé à Riot. Ce CGO explique alors que c'était le seul jeu de l'équipe ils ont refusé l'offre de Riot et qu'il préférait laisser couler l'org. Je peux me tromper mais pour moi ça pue le rejet immédiat et par contre faut rester censé 10M TOUT LE MONDE LIT LE CONTRAT faut pas croire qu'ils ont juste signé comme ça.