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Un projet novateur a vu le jour dernièrement, il a pour but d'aider au développement du sport électronique tout en tentant, d'une manière assez intéressante, de permettre aux entreprises, joueurs et autres partenaires de se rencontrer dans un même lieu.

 

Au mois de février un financement participatif a été lancé sur la plateforme  Bulb in Landes. Initié en juin 2015, le projet Gaïa e-Sport souhaite s'implanter dans le sud de Dijon, à Chenôve. Un local a d'ores et déjà été trouvé mais il manque toujours des financements pour concrétiser l'aventure, notamment dans le but d'élaborer un site internet ou tout simplement d'atteindre dès l'ouverture une taille suffisamment importante pour réaliser tout un tas de projets en lien avec les entrepreneurs de la région. Mais de quoi s'agit-il exactement ? C'est pour répondre à cette question, et à bien d'autres, que nous sommes partis à la rencontre de Yann Turc-Arnoux le père fondateur de Gaïa e-Sport.

 

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La presse locale en parle

 

*aAa* Mac Coy : Bonjour Yann, vous avez pour projet de créer un espace pédagogique dédié au sport électronique à Dijon. Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet ?

Yann Turc-Arnoux : Bonjour, le terme exact pour la structure est complexe esport car il aura pour vocation de proposer plus que du jeu vidéo et dans ce sens, apporter aux visiteurs une vue sur tout ce qui se fait sur et autour du sport électronique.

Le complexe sera donc composé de trois secteurs :
- Un secteur communautaire de 90m² où les visiteurs pourront venir lire un manga, regarder un anime, participer à des ateliers de sensibilisation sur le jeu et sur les métiers du numérique et de la culture geek, participer à des évènements cosplay etc...
- Une zone de 130m² dédiée au gaming, les joueurs pourront régulièrement participer à des compétitions internes et où nous pourrons apporter du coaching ponctuel pour les faire progresser.
- Enfin un dernier secteur à l'étage d'environ 250m² destiné aux entreprises et aux associations afin de les soutenir dans des projets et ainsi créer une zone de co working en open space.

 

Dijon c'est loin de Paris, ce n'est pas une ville qui a été particulièrement active par le passé dans l'esport, comment se fait-il que vous souhaitiez vous lancer là-bas ?

Effectivement les premières réactions lorsque l'on parle d'esport à Dijon ont été assez surprenantes car beaucoup de joueurs n'attendaient certainement pas ce type de produit dans leur ville mais plutôt comme vous le disiez, sur Paris.

Le choix de l'agglomération dijonnaise est judicieux à plusieurs titres, c'est ma ville natale donc par affinité il fallait que ce soit là et puis en terme de chalandise, Dijon est au centre de la France, accessible en 5h des 4 coins de l'hexagone et qui plus est au centre de l'Europe car elle reste équidistante à tous les pays limitrophes, donc facile d'accès par les joueurs et les intervenants du milieu. Il n'est toutefois pas exclu de s'implanter sur Paris dans les années à venir, c'est un passage obligatoire.

 

Qu'est-ce qui vous a poussé dans votre parcours de vie à vous lancer dans le sport électronique sur le tard et à ce moment précis ?

Je suis avant tout un passionné de sport, pas un passionné pour le côté radio bière foot mais par le côté fonctionnement, organisation, pédagogie et valeurs du sport. J'ai été sportif, entraineur senior et jeunes, président de club puis consultant pour les associations sportives, il m'a donc semblé tout à fait logique de me pencher sur l'esport étant moi-même un bébé du jeu vidéo.

Pourquoi à ce moment précis, tout simplement parce que l'esport sort enfin de son cocon, il est de plus en plus médiatisé, l'état et les médias se penchent dessus mais je pense qu'il manque un élément important dans ce phénomène si l'esport ne veut pas souffrir de son succès, c'est celui de l'accompagnement des gamins et des parents. S'il y a à construire, c'est maintenant, donc autant le faire bien, autant montrer dès maintenant que l'esport n'est pas que du jeu vidéo mais une vraie pratique, et que celle-ci ouvre des portes professionnelles très importantes.

 

Vous faites confiance en partie au financement participatif donc, avec un objectif annoncé de récolter 5 000 €, mais quels sont vos autres sources de financement et comment comptez-vous convaincre la population des joueurs de vous suivre dans cette aventure ?

Nous avons effectivement lancé une campagne de financement participatif pour construire des locaux à l'étage du complexe afin d'y recevoir les entreprises et associations mais ce n'est pas notre seul apport, aujourd'hui le projet est en très grande partie financé et nous allons pouvoir ouvrir nos locaux dans les semaines à venir.

Les réseaux sociaux et la communication que nous mettons en place commencent à porter leurs fruits puisque plusieurs communautés de joueurs nous contactent déjà pour avoir plus de détails sur les lieux et l'organisation.

 

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Yann Turc-Arnoux (à gauche) aux côtés de Norman "Gen1us" Chatrier (au centre)

 

Pour le moment pourtant votre projet peine à décoller, comment expliquer ces difficultés à se faire connaitre et même à créer son entreprise dans l'univers des jeux vidéo ou de l'esport en France ?

Le projet a effectivement dans ses premières semaines eu du mal à se faire un public étant donné l'aspect totalement nouveau et la notoriété inexistante que nous avions. Aujourd'hui c'est différent, nous avons entendu pendant plus d'un an les besoins des joueurs, les conseils de professionnels de ce milieu, les attentes des associations et le projet a pris une toute autre tournure qui correspond au mieux à la communauté que nous souhaitons atteindre.

L'esport est par essence communautaire au même titre que n'importe quel sport, se faire une place dans ce milieu n'a pas été une chose facile, nous ne sommes ni Meltdown ni une structure gaming réputée et n'avons donc pas le même impact. Heureusement aujourd'hui c'est différent, les médias nous contactent, les acteurs du sport électronique aussi et même les politiques, j'étais encore ce matin en rendez-vous avec la directrice de cabinet du maire de la commune ou nous avons échangé sur les possibilités pédagogiques de ce support pour les collectivités.

Au final je comprends aussi pourquoi peu de monde ose se lancer sur des nouveautés liées à l'esport car si vous n'en faites pas partie on ne vous fait pas de cadeau.

 

Avez-vous été inspirés par d'autres dans la création de ce projet et quels sont les innovations que vous comptez nous proposer par rapport à d'autres lieux alliant jeux vidéo et détente (type Meltdown et autres bars gaming) ?

Bien sûr que la première inspiration vient des bars gaming, c'est grâce à eux que l'esport a trouvé son public en France, il ne faut pas l'oublier. Ce que nous voulions c'était chercher ce qu'il manquait ou ce que nous pouvions faire de différent par rapport à ces lieux.

Le premier regard a été sur les enfants et sur l'accessibilité aux plus jeunes, puis de fil en aiguille nous avons pris le pas culturel et pédagogique sans pour autant négliger la pratique, voilà pourquoi le complexe aura trois espaces afin de regrouper tout ce qui peut se faire autour de ça, et ainsi pouvoir accueillir toutes les communautés de joueurs et de non joueurs.

 

On parle d'un pass personnel pour avoir accès à la zone jeu, quel en sera le prix ? Idem l'espace détente promet des boissons, canapés et mangas à disposition gratuitement, faut-il comprendre que l'entrée même dans le lieu sera payante ? En clair comment comptez-vous vivre et comment cela va se passer financièrement pour les visiteurs/exposants ?

Nous voulions quelque chose qui réponde entièrement à l'étude de marché que nous avions réalisé avec des coûts raisonnables et une rentabilité correcte. Par conséquent l'espace communautaire sera effectivement gratuit, il y aura cependant des consommations à emporter qui seront payantes et la possibilité d'acheter sur place mangas, figurines et goodies.

Concernant les pass personnels pour l'espace gaming nous mettrons en place des forfaits d'une dizaine d'euros, boisson comprise, pour des créneaux allant de 4 à 8h de jeu ce qui nous place très bien sur le marché. Le tarif des compétitions sera le même, nous ne voulons pas de surprise à ce niveau-là et donc souhaitons rester sur un tarif unique. Chaque visiteur gagnera de l'XP sur son pass et montera en niveau afin de gagner des cadeaux et favoriser la pratique, les évènements ponctuels (tournois, ligues...) donneront eux aussi des bonus d'XP et ainsi chaque visiteur pourra monter en niveau, qu'il pratique un ou plusieurs jeux différents.

 

Pour les exposants chaque cas sera différent selon les attentes de chacun, nous pourrons avoir des prestataires rémunérés pour la mise en place de formations par exemple, autre cas, nous pourrons libérer cet espace pour permettre à des développeurs de présenter leurs produits, le champ est très large et les portes sont ouvertes.

 

Merci pour cette interview, si vous souhaitez ajouter un dernier mot c'est à vous.

Comme vous l'avez compris nous n'avons pas pour vocation de révolutionner le monde de l'esport bien au contraire, nous voulons juste créer un lieu de rencontre sportif et culturel où chacun pourra trouver son bonheur. Cette structure va évidemment évoluer car les retours que nous aurons la feront très certainement bouger et c'est justement ce que nous souhaitons.

Nous allons essayer de coller au mieux à la réalité, aux attentes des visiteurs et allons travailler en ce sens. Nous vous donnons donc pour le moment rendez-vous le 16 mai pour l'ouverture et pour vos premières impressions. Merci de nous avoir reçu et à très vite !

 

Un projet où le financement participatif n'est donc qu'un bonus, c'est un premier bon point pour Gaïa e-Sport qui aura le mérite d'ouvrir quoi qu'il arrive. De plus il sera intéressant de suivre l'évolution de cette entreprise tant ce qu'elle propose est neuf. Mettre en relation les joueurs, les entrepreneurs et autres développeurs sera une première dans le sport électronique tricolore. En espérant que tout cela fonctionne et permettre, à terme, de voir apparaitre ailleurs d'autres structures de ce type. Nous tâcherons de vous tenir informés quant à l'évolution de Gaïa e-Sport, et bien entendu de l'ouverture d'autres sociétés où le sport électronique est mis à l'honneur. En attendant si vous souhaitez participer et aider nos amis Dijonnais vous avez encore jusqu'au 29 avril pour vous apporter votre petite pièce à l'édifice.