La compétition dans les jeux vidéo progresse, c'est un fait, et actuellement notre univers se trouve à un tournant décisif de son existence. Le gouvernement a en effet missionné deux élus chargés de rendre un rapport à ce sujet et vous pouvez vous aussi participer au projet.
Le sujet exact de leur travail est d'analyser les enjeux économiques et sociétaux des compétitions de jeux vidéo. Vaste problématique s'il en est dont le député des Alpes-Maritimes, Rudy Salles, et son collègue sénateur de la Saône-et-Loire, Jérôme Durain, ont la tâche. Mais avant d'en savoir davantage sur leurs méthodes afin d'avancer sur cette question qui nous touche de très près, renseignons-nous sur ces deux personnalités politiques pas forcément sous les feux des projecteurs habituellement.
Deux élus à l'opposé des jeux vidéo
Il était certainement compliqué de trouver à l'Assemblée Nationale et au Sénat des représentants qui étaient en lien de près ou de loin avec l'univers vidéoludique. Rudy Salles, 61 ans, est donc député depuis 1988 de la 3e circonscription des Alpes-Maritimes. Membre du Nouveau Centre, il a été chargé dès 2007 de la délégation chargée de l'informatique et des nouvelles technologies en tant que président de cette dernière. Aujourd'hui vice-président, notamment, du groupe d'amitié France-Suède, on espère bien qu'il saura trouver auprès de ses partenaires nordiques des conseils utiles au développement de la compétition de jeux vidéo en France.
Son collègue Jérôme Durain est plus jeune, il est en effet âgé de 46 ans. De plus il n'a été élu sénateur de Saône-et-Loire qu'en 2014 et, contrairement à Rudy Salles, il est membre du Parti socialiste. On le retrouve également au sein de différentes missions, délégations et autres commissions pour lesquelles il siège à différentes échelles. Mais c'est bien la première fois qu'il se voit confier un travail en lien avec l'univers numérique. Toutefois contrairement à Rudy Salles, Jérôme Durain préside le groupe d'amitié France-Asie du Sud-Est pour le Bangladesh (un pays qui ne lui sera d'aucune aide au niveau esport). En clair la mission qui lui a été confiée le 18 janvier 2016 par la Secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, chargée du numérique Axelle Lemaire, sera une première pour lui.
Rudy Salles député des Alpes-Maritimes - crédit : Rudy Salles.fr
L'avenir de l'esport se joue maintenant
Que retenir de ces deux petites présentations ? Eh bien qu'il faudra compter sur nous tous pour faire avancer l'histoire, sinon on file droit dans le mur. Plusieurs acteurs font déjà entendre leurs voix de manière plus ou moins forte. On pense aux éditeurs de jeux vidéo directement, comme Ubisoft qui est chouchouté par le gouvernement fier de sa pépite internationale, mais aussi et surtout du SELL (Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs) qui a fait de la compétition de jeux vidéo son cheval de bataille depuis environ un an. En octobre dernier d'ailleurs, lors de la Paris Games Week que ce syndicat organise, la Secrétaire d’État Axelle Lemaire avait fait un crochet auprès des représentants syndicaux. Il faut dire que lors de la consultation publique en ligne initiée par la Secrétaire d’État, plus de 140 000 votes avaient été enregistrés et la proposition du SELL au sujet de l'esport avait été celle qui avait connu le plus de succès (plus de 4 000 votes).
Heureusement d'autres personnalités ont également été consultées, on pense à Matthieu Dallon pour l'ESWC (ESports World Convention, ex-Electronic Sports World Cup) ou Rémy « Llewellys » Chanson pour Millenium. Mais les autres ? Car oui jusqu'à maintenant seuls les gros poissons ont eu le droit à la parole, mais vous joueurs ou nous associations n'avons pas encore eu notre mot à dire. Millenium en tant qu'interlocuteur privilégié c'est un moindre mal, mais n'oublions pas que nous avons affaire ici à des entreprises dont le but est avant tout de faire de l'argent. Or l'esport doit-il nécessairement s'orienter principalement dans cette direction ? Pas forcément. Le but de la mission parlementaire menée par les deux élus cités plus haut est avant tout d'analyser les enjeux économiques et sociétaux des compétitions de jeux vidéo. Or à ce niveau de nombreuses personnes auraient leur mot à dire.
Llewellys, Mathieu Dallon et Axelle Lemaire - crédit : Paris Games Week.fr
Devenez acteurs du développement de l'esport
Si on espère bien entendu voir intervenir les organisateurs historiques de LAN comme Vincent Colas pour Futurolan (la Gamers Assembly), Désiré Koussawo (ex-Futurolan désormais chez Turtle France), Samy Ouerfelli (ex-gérant de *aAa* et manager général de l'ESL en France), Julien "PenduZecat" Lachaise (la PxL) ou encore Jean-Christophe Arnaud (ex-directeur de l'ESL France désormais chargé d'organiser la DreamHack en France), d'autres personnes peuvent aussi avoir des éléments intéressant à apporter. On pense notamment à Vanessa Lalo qui est une psychologue clinicienne spécialisée dans les jeux vidéo, les usages numériques et leurs impacts (thérapeutiques, cognitifs et pédagogiques). Vous l'avez d'ailleurs certainement déjà croisée en LAN puisqu'elle y est présente depuis de nombreuses années maintenant.
Mais tous ces noms ne seront rien sans vous tous, lecteurs, spectateurs, téléspectateurs, joueurs, qui suivez les compétitions depuis un jour ou presque vingt ans maintenant. Or sachez que vous aussi vous avez le droit à la parole car les deux élus missionnés ont mis en place une adresse mail où tout un chacun peut intervenir. N'oubliez pas le sujet, il s'agit simplement de proposer un cadre législatif et réglementaire propice au développement de l'esport en France, rien de plus. Cela ne vous empêche pourtant pas d'aller plus loin dans vos réflexions. Une bouteille jetée à la mer peut-être mais qui a au moins une chance d'arriver entre les mains des bons interlocuteurs.
Alors si tout cela vous intéresse et que de spectateur vous souhaitez passer le temps d'un instant acteur du développement des compétitions de jeux vidéo, n'hésitez plus et envoyez un message à cette adresse : [email protected]
Conférence sur le jeu vidéo de février 2016 - crédit : SELL.fr
Dernier rappel sur les objectifs de la mission parlementaire :
- évaluer les enjeux des compétitions de jeux vidéo et évaluer les risques relatifs à l’ordre public et à l’ordre social,
- proposer une stratégie de développement de l’attractivité de la France pour l’accueil de ces compétitions,
- définir une stratégie de développement du secteur économique national, pouvant bénéficier des retombées liées à ces compétitions (plateforme vidéo, édition de jeux, produits dérivés etc),
- proposer un cadre législatif et réglementaire cohérent avec les risques, les enjeux et les stratégies définis.
Modifié le 17/04/2019 à 14:55
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Modifié le 17/04/2019 à 14:55
- d'une parce que le jeu vidéo est trop "populaire" pour eux - ce n'est pas vraiment ce qui est valorisé dans leurs milieux, bien au contraire.
- de l'autre parce que très peu de députés ont moins de 40 ans. (22 sur plus de 550). rappel : la majorité des députés a plus de 60 ans (environ 45%).
tout ça pour dire que j'espère vraiment qu'ils s’entoureront de très bons conseillers, etc., parce que ça s'annonce compliqué pour l'instant.
Modifié le 17/04/2019 à 14:55
Puis on a le directeur de l'eswc.. Donc on a un manager et un organisateur de compétitions.. Manque pas quelqu'un dans la balance ? Genre des joueurs "reconnus" ? Des joueurs qui ont connu la scène et son développement ?
Après qu'attend-t-on réellement de l'Esport ? Ce projet de loi est aussi un moyen pour l'état de pouvoir faire de nouvelles taxes etc sur un domaine ou ils avaient quasiment aucun pouvoir..
Il y a quelques années Lewellys lui même disait qu'un statut de Esportif reconnu pouvait sonner la fin de la structure à cause des nombreuses restrictions qu'engendrent réellement un vrai statut de salarié.. (Cetre aujourd'hui avec Webedia, ça change la donne .. :D)
De plus E sport ça veut dire quoi ? au delà du simple fait d'avoir des statuts reconnu en France et une création d'une / plusieurs compétitions ? Difficile de saisir là où ça va nous mener .. Faut-il pas prendre exemple sur le développement d'autres sport ? Et voir ce qu'il est possible d'être fait ?
Le dernier point reste la mentalité. Le statut de joueur est comme tout statut de "travail plaisant" vu comme un non travail. Les artistes travaillent pas. Les sportifs travaillent pas. Les gamers travaillent pas. Et j'en passe. Les gens bloquent déjà sur le fait que certaine professions soient nommée "professions".. Alors le Jeux-vidéos ? Qui absorbe l'âme de leurs enfant .. imaginez un peu !
Donner la voix à tout le monde c'est bien ! Mais tout le monde n'est pas bien placer pour parler ! (si je laissais parler mes parents je crois que ce projet de loi foncerai comme l'OM.. Droit dans le mur.)
Bref je reste un peu septique .. De l'eau aura coulé sous les ponts avant que ce projet n'aie un vrai visage !
Mais essayons d'être optimiste. En parler c'est déjà le début de quelque chose !