Le départ de Choi "Zeus" Woo-je de T1 pour rejoindre Hanwha Life Esports (HLE) n’est pas passé inaperçu. Entre accusations d’agissements déloyaux, rumeurs de contacts prématurés et menaces potentielles d’action en justice, ce transfert illustre les tensions et la complexité des négociations contractuelles dans l’esport.

Divergences contractuelles et accusations publiques entre T1 et HLE

L’histoire commence avec l’expiration imminente du contrat de Choi "Zeus" Woo-je, toplaner star de T1, au terme de la saison 2024. Après trois années marquées par des performances exceptionnelles, notamment deux victoires consécutives aux Worlds (2023, 2024), Zeus était l’une des pièces maîtresses de l’équipe coréenne. T1 espérait prolonger son contrat avec une offre de deux ans, mais les négociations ont échoué. Contre toute attente, Zeus a finalement choisi de rejoindre Hanwha Life Esports pour la saison 2025, laissant derrière lui une organisation marquée par son départ.

Dans un AMA organisé par l'organisation coréenne, Joe Marsh, PDG de T1, a publiquement accusé l’agence ThePlay d’avoir délibérément compliqué les discussions, voire de les avoir faites échouer. Selon lui, l’agence aurait refusé de répondre aux propositions de T1 tout en imposant des délais irréalistes pour parvenir à un accord. La situation s’est aggravée lorsque ThePlay aurait "ghosté" T1, coupant toute communication, et pris contact avec Hanwha Life Esports avant la fin du contrat de Zeus. Ces agissements supposés auraient permis à l’agence de sécuriser une offre financièrement plus avantageuse pour le joueur, scellant ainsi son départ de T1. Marsh a clairement indiqué que sa frustration ne venait pas de Zeus, mais de l'agence, déclarant que les portes de T1 restaient toujours ouvertes pour Zeus, s'il décidait de rejoindre l'équipe dans le futur.

Les tensions ne se sont pas arrêtées là. Selon de nouvelles informations, T1 serait en train de collecter des preuves en vue d’une éventuelle action en justice contre ThePlay pour rupture abusive des négociations et violation des règles de transfert. Bien que ces rumeurs n’aient pas encore été confirmées, elles soulignent la gravité des accusations portées par T1. En réponse, ThePlay a publié un communiqué destiné à calmer la situation. Tout en s’excusant pour l’inquiétude suscitée chez les fans, l’agence a réfuté plusieurs affirmations de T1, qualifiées d’exagérations ou de déformations des faits. ThePlay a promis de publier une déclaration officielle détaillant sa version des événements, tout en demandant aux fans de ne pas critiquer Zeus, présenté comme une victime collatérale de cette polémique.

Zeus, chez T1
Zeus a tourné le dos à T1 (c) Riot Games

Conséquences pour les parties impliquées

Ce transfert révèle les enjeux complexes qui se jouent dans l’esport, bien au-delà des performances des joueurs sur le terrain. Pour T1, cette situation constitue une perte significative. Zeus était un pilier du célèbre roster "ZOFGK" (Zeus, Oner, Faker, Gumayusi, Keria), une équipe emblématique qui a dominé la scène compétitive mondiale avec deux victoires consécutives aux Worlds. Son départ ouvre une période d’incertitude pour T1, qui doit non seulement reconstruire son effectif avec un nouveau toplaner, mais aussi préserver son image face aux accusations d’une gestion interne conflictuelle.

Pour Zeus, ce transfert représente une opportunité de se relancer dans une organisation ambitieuse. Hanwha Life Esports, après avoir remporté le LCK Summer Split 2024, vise à s’imposer comme un prétendant sérieux sur la scène internationale. Cependant, la controverse entourant son départ de T1 pourrait ternir son image auprès de la communauté. Quant à ThePlay, cette affaire pourrait avoir des conséquences profondes sur son avenir. Si T1 engage une procédure judiciaire et prouve des manquements contractuels, cela pourrait gravement nuire à la réputation de l’agence. En revanche, si ThePlay parvient à démontrer qu’elle a agi dans les règles, cette situation pourrait renforcer sa crédibilité en tant que représentant des joueurs.

Cette affaire met également en lumière des tensions plus globales dans l’esport, qui ne sont pas nouvelles. À mesure que l’industrie se professionnalise et que les contrats deviennent de plus en plus lucratifs, les conflits d’intérêts et les divergences contractuelles se multiplient. Le manque de régulation claire et de standards partagés favorise l’émergence de ces polémiques, qui ternissent parfois l’image d’un secteur en pleine croissance.