Elle se joue en ce moment même au parc des expositions de Poitiers et elle met aux prises depuis maintenant 16 ans, chaque année durant le week-end de Pâques, les meilleurs joueurs francophones dans ce qui est devenu le rendez-vous incontournable de la scène esport mais qui est-elle vraiment ?
Celle que l'on surnomme affectueusement « la GA » n'a pas toujours possédé cette renommée ni cette grandeur, elle a dû se construire au fil des années pour devenir ce qu'elle est devenue aujourd'hui. C'est donc du 7 au 9 avril 2000 que la Gamers Assembly a vu le jour, presque en même temps que la scène esport compétitive structurée en France. Motivé par le lancement d'une certaine Lan Arena par Matthieu Dallon (toujours actif aujourd'hui via Oxent et l'ESWC) à Paris début 2000, le club informatique de Smarves accompagné du clan Born Fragged a souhaité voir évoluer ce nouveau venu qu'était l'esport dans son département de cœur : la Vienne. L'année suivante ces fans de jeux vidéo et de compétition seront rejoints par le club informatique de Saint-Benoît, de Béruges et par Vienne-Informatique, de ce regroupement naitra l'association Futurolan.
La toute première affiche
A l'époque difficile d'imaginer que ce qui n'était qu'un petit rendez-vous dans la salle des fêtes de Smarves allait devenir, quelques années plus tard et après beaucoup de travail, l’emblème du savoir-faire français en matière de LAN traditionnelle. Régulièrement appelés à apporter leur expertise aux quatre coins de la France, nous avons pu voir les acteurs de Futurolan participer activement à l'épanouissement des World Cyber Games en France ou bien à l'élaboration des Masters Français du Jeu Vidéo par exemple. Pourtant malgré cette évolution en terme de nombre de joueurs (environ 140 au début), des dotations (1000 € au commencement), d'espace disponible et d'exposants, certains points communs avec cette première Gamers Assembly ont subsisté jusqu'à aujourd'hui.
Tout d'abord la date, la GA c'est toujours pendant le week-end de Pâques et toujours avec du Counter-Strike. La zone géographique également, le département de la Vienne est et demeure le quartier général de Futurolan même si entre temps, Smarves a laissé la place à plusieurs autres emplacements (la salle de spectacle de la Hune à Saint-Benoît de 2001 à 2003, puis le palais des congrès du Futuroscope de 2004 à 2013 et, plus récemment, le parc des expositions de Poitiers de 2014 à aujourd'hui). Ces déménagements successifs ont été nécessaires suite à la croissance importante qu'a connu l'événement au fil des années. Des débuts timides, une longue période assez stable et la poursuite de l'évolution du sport électronique avec son explosion dès 2013.
La Gamers Assembly en 2000 - crédit : Gamers Assembly.net
Ce développement s'est également fait dans l'accueil des joueurs. La première Gamers Assembly ne comptait qu'une centaine de participants, désormais l'événement est capable d'en recevoir 1 600. Beaucoup plus artisanale mais aussi conviviale, la première GA était un test grandeur nature des capacités de ces passionnés à développer mais surtout organiser un rendez-vous récurrent. Si depuis longtemps maintenant la GA s'est professionnalisée dans son ensemble, n'oublions pas qu'à ses débuts comme dans beaucoup d'autres endroits en France les joueurs dormaient sur place, comme ils le pouvaient.
Des barbecues mémorables ont été organisés, les retards étaient légions mais cela ne gênait personne de jouer toute la nuit, et plusieurs noms de légende ont foulé le sol des salles viennoises (Bertrand "ElkY" Grospellier, Emmanuel "MoMaN" Marquez, Guillaume "KabaL" Ettori, Frédéric "Emkill" Ferey etc.). La scène des FPS et RTS a d'ailleurs toujours répondu présente, dès l'origine de la LAN, et la Vienne est devenue l'un des repères des meilleurs représentants francophones. Nul n'aurait parié à l'époque sur un tel historique après 16 années passées à promouvoir l'esport dans ce département, avec en point d'orgue l'inauguration en 2003 par le Premier ministre de l'époque Jean-Pierre Raffarin.
Futurolan a évolué aussi, l'association est devenue une véritable machine beaucoup plus structurée qu'à ses débuts. Elle conserve malgré tout son siège à Saint-Benoît et garde les mêmes objectifs qu'à ses débuts : « promouvoir, directement ou indirectement, la pratique du jeu vidéo sous toutes ses formes et pour tous les publics ». Toujours composée en grande majorité par des bénévoles, cette association longtemps présidée par Désiré Koussawo (désormais président d'honneur) doit beaucoup à celui qui travaille aujourd'hui en tant que directeur évènementiel chez Turtle France (gestionnaire de la marque ESL dans l'hexagone). Sans lui, la Gamers Assembly n'aurait peut-être jamais existé, en tout cas pas sous sa forme actuelle c'est certain.
La Gamers Assembly en 2016
Alors aujourd'hui pendant que la 17e édition se joue il était peut-être l'heure de rappeler les origines d'un événement regroupant désormais des milliers de joueurs, une cinquantaine d'exposants et de partenaires, des dizaines de milliers de visiteurs, 12 tables rondes ou conférences et une dotation dépassant allègrement les 100 000 €. Bon anniversaire à la GA et une longue vie !
Modifié le 17/04/2019 à 14:56