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La société de vente de jeux vidéo dématérialisés G2A.com fait parler depuis sa création récente. Elle est en effet devenue, et cela en l'espace de quelques années seulement, un acteur incontournable de la scène vidéoludique et plus particulièrement du sport électronique qu'elle sponsorise assidument.

 

Fondée au mois de décembre 2010, G2A est avant tout l'idée audacieuse d'une bande de copains polonais tous âgés en moyenne de 23 ans. Leur but ? Offrir des jeux vidéo aux prix les plus bas possibles en réduisant au maximum les intermédiaires et leurs marges. Ces derniers sont partis du postulat de base que les jeunes joueurs n'ont pas un budget illimité et que les titres coutaient bien trop cher. Bonne pioche pour eux, leur catalogue de titres étant extrêmement vaste et à des tarifs très attractifs, la communauté internationale s'est jetée sur ce nouveau venu qui a connu, et connait encore aujourd'hui, un succès croissant. Désormais la société revendique plus de 10 millions de consommateurs ayant déjà acheté au moins une fois chez eux, et 250 000 nouveaux venus tous les mois.

 

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A l'origine une bande de potes - crédit : prnewswire.com

 

 

L'histoire de G2A

 

Fondée et financée à l'origine par deux Polonais Bartosz Skwarczek et Dawid Rożek à la barre du bateau, c'est depuis Bartosz qui a pris les rênes du groupe en tant que président-directeur général. Ce dernier a depuis fait évoluer la stratégie globale de la société suite au succès qu'elle a pu rencontrer. Il a voulu assez rapidement d'ailleurs devenir un revendeur approuvé par les grands éditeurs de jeux triple A. Pour ce faire il s'est rendu en personne a de nombreux salons dédiés aux jeux vidéo afin de faire la promotion de son entreprise, on a pu le voir démarcher lors de l'E3 à Los Angeles ou pendant la Gamescom de Cologne. Il allait sur place avec un discours simple : « Chers développeurs de jeux triple A, nous sommes G2A et nous aimerions coopérer avec vous officiellement. Nous aimerions vendre vos produit en tant que revendeurs. S'il vous plait, venez nous rencontrer ». Or cette démarche qui peut sembler totalement honnête n'a pas franchement plu à tout le monde, la plupart si ce n'est l'intégralité des éditeurs ont refusé d'entrer en discussions avec ce nouveau venu qui venait chasser sur leur terrain. Car les uns et les autres souhaitent garder la main mise sur leurs produits, ils ont même parfois créé leur propre plate-forme de vente comme par exemple Origin mis en place par Electronic Arts.

 

Malgré ces difficultés, G2A a poursuivi sa route sans avoir l'accord des puissants du jeu vidéo mais qu'importe, ils revendaient tout de même leurs jeux à des prix très compétitifs. De plus ils ont choisi quant à eux d'ouvrir à tous les revendeurs leur site, créant un espace de liberté où l'on pouvait enfin récupérer de l'argent réel et plus des monnaies fictives nous obligeant à racheter indéfiniment au risque de perdre notre mise. Cette décision a été l'un des principaux moteurs de la croissance de G2A, les joueurs étant justement à la recherche d'un endroit sécurisé où revendre leurs achats en échange d'argent réel.

Cette situation ambiguë pour G2A a souvent entraîné des conflits où la société basée à Hong Kong était accusée de tous les maux. On se souvient de la campagne menée par Ubisoft qui avait désactivé début 2015 les clés de ses jeux Far Cry 4 achetés sur G2A et cela sans explications. Ce n'est que bien plus tard qu'ils affirmeront que les jeux avaient été achetés frauduleusement avec des cartes de crédit volées. Sauf qu'en voulant attaquer G2A ils se sont retrouvés pris dans un imbroglio dont il était difficile de se sortir. G2A réagira en proposant d'autres jeux à ses clients touchés, tandis qu'on apprendra qu'à l'origine les clés incriminées avaient été achetées sur la boutique d'Electronic Arts Origin avant d'être revendues sur G2A. On découvrira également par la suite que c'était Electronic Arts lui-même qui avait alerté Ubisoft, au final G2A était initialement attaqué alors que le site n'étai absolument pas fautif. Comment se douter qu'un jeu acheté sur une plate-forme officielle telle qu'Origin pouvait finalement ne pas être valide ?

 

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Bartosz Skwarczek et Dawid Rożek - crédit : prnewswire.com

 

 

La communication un fond de commerce

 

Et c'est bien grâce à ce genre d'histoires que l'on peut constater la justesse des réactions de G2A face aux nombreuses attaques qu'ils subissent. Mettant en vitrine leur relation avec les clients, leur intégrité et leur lutte contre les grands éditeurs qui refusent de leur parler, l'entreprise joue aussi sur la corde sensible en participant à des œuvres de charité. En décembre 2015 par exemple, l'opération #GamingTuesday, qui regroupait des streamers du monde entier pour récolter des fonds et ainsi aider l'association Save The Children, on a pu voir G2A débarquer et déposer un chèque de 500 000 $. Dans l'esport aussi où G2A sponsorise de nombreuses équipes et sites internet, les derniers en date en France étant VaKarM.net partenaires de la plate-forme depuis mars dernier.

 

L'accumulation de ces actions cumulant sponsoring et vente de clés et autres objets virtuels est d'ailleurs une autre cause de soucis pour G2A. Ces derniers sont ainsi entrés en conflit ouvert avec Riot Games qui a choisi de les bannir en tant que sponsor d'équipes lors des League of Legends World Championship 2015. La raison invoquée, les clés LoL revendues ont été acquises illégalement. De fait l'absence d'accord avec les grands éditeurs empêche Riot de toucher une commission sur les ventes de G2A, le succès de la société attise donc les tensions pour des sociétés qui estiment (à juste titre ou non) que les jeux vidéo leur appartiennent du début à la fin de leur existence. C'est d'ailleurs ce raisonnement qui pousse régulièrement les grands groupes à militer pour la mort du matérialisé, ou l'impossibilité de revendre son jeu physique d'occasion dans un magasin. Car où se trouve leur commission dans cette affaire ? Tout est et reste finalement une question de gros sous.

 

Une fois encore G2A a choisi la diplomatie pour répondre à l'agressivité de son opposant. Publiquement ils réitéreront à plusieurs reprises un appel à la négociation, tendant la main à de nombreuses reprises et se montrant prêts à faire des concessions. En réponse Riot ne communiquera plus à ce sujet publiquement, seul G2A expliquera que les tentatives de conciliation étaient des échecs, Riot Games tentant de faire pression pour interdire la vente d'autres produits que ceux initialement visés. Cette affaire aura une fois de plus plutôt servi les intérêts de l'entreprise hongkongaise, lui offrant publicité et économies en ne pouvant plus sponsoriser des équipes sur League of Legends.

 

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Un montage digne de la gaAalerie - crédit : linfotoutcourt.com

 

 

Le prix de l'entreprise exceptionnelle à la croissance rapide

 

Forte de son succès donc, G2A a poursuivi sa route jusqu'à tout récemment recevoir lors des Global Business Excellence Awards le prix de l'entreprise exceptionnelle à la croissance rapide 2016. Déjà primée plusieurs fois, cette fois-ci ce sont donc des professionnels du monde des affaires qui ont choisi de récompenser la société d'origine polonaise. La cérémonie de remise des prix se déroulait à Londres au mois d'avril et le président du jury a laissé un communiqué expliquant ce choix (traduit par nos confrères de l'AFJV.com) :

 

Mettant l'accent sur la sécurité des paiements en ligne et un service à la clientèle irréprochable, la jeune plate-forme de jeux numériques G2A.com créée en décembre 2010 connaît une croissance fulgurante. Son offre de plus de 30 000 produits de jeux numériques a attiré un nombre impressionnant de plus de 10 millions de clients à l'échelle mondiale. En outre, la plateforme accueille des milliers de nouveaux clients chaque mois. G2A enregistre plus de 67 millions de recherches organiques depuis des ordinateurs de bureau (selon le rapport Similarweb Search Marketing Benchmark 2015).

On peut difficilement faire mieux. C'est aussi la preuve que les entreprises numériques peuvent s'imposer à l'international pratiquement du jour au lendemain moyennant des investissements bien placés et une bonne compréhension des clients.

 

De son côté Bartosz Skwarczek, le président-directeur général de G2A, en a profité également pour faire sa déclaration et un peu de publicité au passage :

 

Nous sommes honorés de constater que nos efforts quotidiens de mise au point du G2A Shield et de G2A Pay ainsi que de plus de 100 méthodes de paiement international se sont faits remarquer et sont appréciés par un jury international. C'est un grand honneur de remporter ce prix et une forte motivation pour nos équipes. Ce sont les clients satisfaits qui ont créé G2A.com ". https://pay.g2a.com/

 

Or ce prix récompensant le système de paiement sur G2A est une aubaine. L'entreprise pose beaucoup de questions sur ce sujet précis. Elle est basée à Hong Kong pour des raisons fiscales et judiciaires, mais elle possède malgré tout une antenne dans son pays d'origine la Pologne où elle gère le service à la clientèle. Leur système de paiement, notamment le bouclier mis en place pour protéger les données bancaires, pose question. Si l'écrasante majorité des clients en sont satisfaits, certaines voies dissonantes viennent tout de même apporter un peu de nuance. Certains consommateurs se plaignent d'avoir perdu leurs données bancaires et de s'être faits arnaquer, sans que G2A ne leur apporte des réponses satisfaisantes. Or ce sujet est tabou et personne ne sait vraiment comment y apporter une solution.

 

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Il est donc recommandé d'éviter d'utiliser sa carte de crédit sur leur site et de préférer des paiements par PaySafe ou PayPal, ce qui vous permettra de doubler la protection et surtout d'éviter de transmettre vos données bancaires personnelles. Pour ce qui concerne les autres rumeurs, nous n'en parlerons pas ici car elles n'ont été prouvées par rien de concret et sont bien souvent le lot de toute grande entreprise de vente en ligne.

 

G2A est à coup sûr une société qui fait parler et ne laisse pas indifférent, mais son action demeure plutôt positive dans le développement du sport électronique notamment grâce à son sponsoring généreux, et également à sa défense des acheteurs face aux puissants éditeurs en proposant une offre alternative à celle des grands groupes, et qui plus est à des tarifs très compétitifs !