Lyloun fait partie de ce faible pourcentage de filles à évoluer au milieu des garçons dans l'esport. Elle nous parle justement de cette mixité, jugée comme étant beaucoup trop en "retrait" à ses yeux.
Á l’heure où l’esport se démocratise, se professionnalise et où les hommes sont parfaitement intégrés dans cet écosystème, la gente féminine quant à elle peine à y trouver sa place. Du moins, en partie ! Beaucoup de filles décident de briser les codes et de s’élancer dans le monde du sport électronique mais en éprouvant toutefois une grande difficulté, celle de se "fondre" parmi la masse masculine.
Ce projet, aussi ambitieux et osé soit-il et auquel les filles souhaitent prendre part, est bien souvent réduit à néant. Principal responsable ? Une partie de la communauté, souvent jeune, immature et assez peu ouverte d’esprit, qui pense finalement qu’elles n’ont pas leur place dans le milieu. Entre jugements, propos désobligeants à l’encontre de leur physique ou critiques dû au fait qu’elles rejoignent la scène pour soit disant "gagner en notoriété", la majeure partie d’entre elles en prennent pour leur grade. Sauf cas exceptionnel où la demoiselle est très charmante, les propos péjoratifs laissant alors vite place aux compliments ou aux tentatives de drague diverses. Pas facile donc pour ces dames - même les plus sérieuses et professionnelles - de faire partie intégrante d’un système gouverné par les mâles !
Laurie « Lyloun » Lagier, joueuse Rainbow Six Siege chez Vitality
Il y a fort heureusement quelques exceptions à la règle, certaines filles parvenant à sortir du lot de par leur discrétion et façon d’agir exemplaire. C’est le cas de Laurie Lagier, plus connue sous le pseudonyme de Lyloun. Arrivée récemment au sein de la Team Vitality, elle est en effet l’une des rares joueuses françaises à évoluer sur Rainbow Six Siege. Et c’est sur PC, aux côtés de garçons, que cette prénommée Lyloun représente fièrement les couleurs de la formation à l’abeille sur le FPS tactique d’Ubisoft.
Le début d’une nouvelle aventure au sein d’une line-up mixte pour cette joueuse, qui a ainsi le mérite d’éveiller notre curiosité sur bien des points : comment s’est-elle frayée un chemin parmi la multitude de gamers sur R6S ? A-t-elle rencontré des difficultés pour s’intégrer ou même fait l’objet de reproches divers ? Que pense-t-elle de cette "anti-mixité" désormais bien trop présente sur la scène ? Laurie nous fait part de son ressenti global au travers ce long message, garanti sans langue de bois !
J'ai commencé les jeux vidéos très jeune et c'est avec Call of Duty 4 que mon attrait pour l'esport est né. J'ai évolué sur les différents opus de cette licence jusqu'à mon arrivée sur Rainbow Six Siege. Au fil des années sur Call of Duty, j'ai croisé pas mal de joueuses qui avaient pour but d'évoluer au sein d'un roster féminin, de beaux projets pour certaines, cependant la mixité était quasi inexistante.
Pour ma part, je n'ai jamais souhaité participer à un projet entièrement féminin, puisque n'ayant jamais trop compris le principe de se diviser sur les jeux vidéos. Pour autant, mon parcours ne fut pas simple et il ne l'est toujours pas ! En plus de la difficulté rencontrée par la constante évolution du jeu, ainsi que les obstacles qui touchent toute personne voulant travailler et évoluer dans une compétition, mon chemin a croisé de nombreuses barrières de genre.
Il est vrai qu'en tant que fille, il est très dur de faire sa place. Nombreux sont les joueurs qui ferment la porte sans se poser de question de niveau. Après environ 7 années de compétition sur Call of Duty je n'ai pratiquement vu aucun changement quant à la place laissée à la mixité.
Aujourd'hui encore sur Rainbow Six Siege, les remarques, les regards sont les mêmes, au moindre "moins bien", les propos sont bien plus durs à encaisser. J'ai heureusement bien sûre la chance d'être tombée sur des personnes ne faisant aucune différence, ce qui ne m'empêche pas de subir une réelle pression des gens extérieurs vis à vis de ma place de "joueuse" au milieu d'une équipe de "joueurs".
De mon avis, les jeux vidéos, quels qu'ils soient, ne font pas de différence de genre particulier, mais demandent uniquement d'être passionné et de se donner à fond pour avancer, progresser et apporter son aide dans le développement de l'esport. Mon cas n'est encore qu'une exception, cependant j'aimerais qu'il aide la mixité à se répandre. Que ce monde s'ouvre davantage pour développer une communauté encore plus complète, une communauté accessible.
Au travers de ce témoignage, Vitality_Lyloun soulève ainsi l’un des problèmes majeurs du monde de l’esport. Celui du regard et des injures, parfois violentes, portées à l’encontre de la gente féminine qui ne rêve pourtant que d’une seule chose : jouer, sans avoir à se soucier de ce qui gravite autour d’elle-même. Fort heureusement, certaines structures bousculent les idées pré-établies en procédant au recrutement de rosters 100% féminins (cf l’équipe fille CoD chez PuLse récemment) ou en autorisant la formation de line-up mixtes. Reste maintenant plus qu’à vaincre un ennemi de taille que sont les mentalités, pour que l’égalité joueurs-joueuses soit purement effective au sein du sport électronique.
Modifié le 17/04/2019 à 15:11
Modifié le 17/04/2019 à 15:11
Après les LU mixtes pour moi c'est un système qui ne peut fonctionner sur le long terme que dans les jeux où t'es pas en Gaming House.
Parce que à partir du moment où t'es en GH y'a plus vraiment de frontière entre la vie privée et la vie professionnelle. En gros imaginons le scénario suivant: une fille rejoint une équipe de 5 joueurs, y'a 4 autres mecs. Même si il se passe rien de sexuel ou autre si un des mecs tombe amoureux ou que la fille tombe amoureuse d'un des gars pour moi ton équipe elle va moins perf. Parce que ton joueur avant de tomber amoureux admettons qu'il était concentré sur le jeu à 80%, une fois qu'il est amoureux il est toujours concentré mais à 60%, donc il est moins performant. Bien sur, ce scénario peut arriver même hors GH mais si une fille vis avec toi 24h/24 t'as + de chances qu'il se passe des trucs que si elle te voit 3h/jour pour des entrainements.
Donc à partir de là moi si j'étais dirigeant d'équipe je me dirais que j'ai un arbitrage à faire, est ce que la fille que je veux recruter est assez bonne pour mériter que je prenne le risque d'anéantir toute mon équipe?
Ca veut dire qu'en gros la fille est encore + discriminée, parce qu'à niveau de jeu égal entre elle et un mec on va choisir le mec parce qu'il apporte moins de potentiel désordre.
Pour moi à long terme le mieux serait que les lines up soient non mixées mais que les filles arrivent à prouver leur valeur en terme de niveau et puissent concurrencer les mecs.
Modifié le 17/04/2019 à 15:11
Modifié le 17/04/2019 à 15:11
Modifié le 17/04/2019 à 15:11
Modifié le 17/04/2019 à 15:11
Modifié le 17/04/2019 à 15:11
Il ne faut pas non plus tomber dans l'extreme inverse et ne plus pouvoir faire d'humour, surtout quand il n'est pas graveleux.
Modifié le 17/04/2019 à 15:11
Modifié le 17/04/2019 à 15:13