FistOr, écumeur de LAN depuis plus d'une décennie, partage son ressenti sur la DreamHack Tours 2017. Le second épisode à est lire par ici.
En marge de l'évènement, l'association France Esport s'est réunie afin de s'entendre sur les futures actions et demandes d'adhésions. Son rôle promet d'être crucial dans un futur proche.
Avec l'arrivée d'investisseurs plus traditionnels depuis plus d'un an, l'esport en France va entamer un virage stratégique dans les mois à venir. L'arrivée des clubs de football, de médias traditionnels et surtout de la FDJ attire encore plus l'attention sur le milieu. Bien qu'un travail préalable ait été effectué avec le projet de république numérique, de nombreux points restent à clarifier. Ce projet aura accouché d'une loi incomplète et permis le regroupement d'acteurs historiques ayant pour but de protéger les intérêts du milieu: France Esport.
L'arrivée du nouveau gouvernement et des futurs investisseurs français devrait accélérer la transformation. Reste à espérer que cette transformation soit bienveillante vis à vis des acteurs historiques. Comment s'assurer que les groupes médias ou industriels déjà représentés au sein du gouvernement et futurs investisseurs dans l'eSport n'utiliseront pas leur influence afin de structurer le milieu à leur avantage. Ce qui a pu se passer autour du poker en ligne avec une période grise puis une forte législation pourrait très bien arriver dans l'esport. On comprend mieux pourquoi France Esport aurait apposé son véto à l'arrivée de la FDJ au sein de l'association.
Les questions essentielles concernent à la fois le statut de joueur professionnel, la bonne tenue des comptes des structures (équipes, organisateurs, médias) ou encore la taxation des cashprizes. À l'heure actuelle, les sociétés du milieu sont peu surveillées par l'état et jouissent encore d'une certaine tolérance issue du flou juridique entourant beaucoup d'activités. Que se passera-t-il le jour où une législation plus rigoureuse est imposée, ne risque-t-on pas de voir la disparition des derniers acteurs historiques indépendants ? D'autant que se prémunir de tous ces futurs facteurs extérieurs risque d'avoir un coût que les structures ne pourront pas encaisser, les amenant inexorablement vers leur fin.
Il en revient à France Esport et aux structures rachetées/asorbées de défendre les intérêts de tout le monde et pas seulement les leurs. Il sera en effet plus simple pour un groupe comme Webedia ou MTG de s'adapter mais quid des plus petites entités. Beaucoup d'entre nous attendaient que leur passion soit enfin reconnue à l'image d'autres divertissements traditionnels. Cette attente va bientôt prendre fin mais quel sera le prix à payer.
Modifié le 17/04/2019 à 15:11