Alors que les marchés boursiers américains battent de nouveaux records jour après jour, les analystes s'affairent à trouver des justifications à ces valorisations.
Le sport électronique connait une croissance explosive qui avoisine 40% par an. Le chiffre d'affaires généré par l'esport devrait ressortir autour de 700 millions de dollars cette année et plus d'un milliard en 2019. Bien que cela ne constitue que l'épaisseur du trait par rapport aux 40 milliards de revenus annuels des jeux sur smartphone, c'est surtout la tendance qui intéresse les marchés. En effet, le jeu vidéo compétitif comme relai de croissance permet de justifier les valorisations et les estimations de revenus futurs des éditeurs côtés en bourse.
Des doutes sur l'Overwatch League
C'est Cowen and Company qui a décidé de siffler la fin de la récréation en exprimant ses doutes sur l'Overwatch League. Le courtier estime que "la probabilité que le résultat soit en dessous des attentes des investisseurs est relativement élevée" et abaisse sa recommandation de surperformance à neutre. Il ajoute "c'est la première fois qu'un éditeur essaie de lancer un sport électronique majeur à partir de zéro".
Activision-Blizzard n'est pas le seul éditeur à être passé sous les fourches caudines de Cowen, puisque Take-Two et Ubisoft ont également vu leurs recommandations abaissées. L'analyste estime que le calendrier très chargé de sorties de titres vidéoludiques est un risque en cette fin d'année (nouveaux opus de Red Dead Redemption, Call of Duty et Battlefield). De plus, il considère que les jeux étant en mesure de fidéliser leurs acheteurs plus longtemps, les gamers réduisent également le nombre de titres achetés.
Le marché a réagi en sanctionnant le titre Activision-Blizzard qui a cédé plus de 3%, une réaction qui peut sembler exagérée. Certes, l'Overwatch League est un projet de grande envergure, mais Blizzard a réussi à le monter (du moins en partie) avec l'argent des franchises, ce qui limite d'autant son risque en cas d'échec. En réalité, c'est davantage la remise en cause de la capacité des éditeurs à prendre le contrôle du sport électronique à long terme qui inquiète les investisseurs. La société aura l'occasion de les rassurer en annonçant ses résultats trimestriels le 3 novembre prochain, en même temps que la Blizzcon.
Microsoft, le futur TicketMaster de l'esport ?
Il n'y a pas qu'Activision-Blizzard pour qui l'esport est un relai de croissance éventuel, le courtier canadien Canaccord Genuity estime quant à lui que c'est Microsoft qui pourrait capitaliser sur le sport électronique, notamment avec la sortie de sa nouvelle console Xbox One X en novembre.
Les investisseurs passent à côté du potentiel explosif de l'esport. [...] À l'heure actuelle, Microsoft ne monétise le sport électronique qu'à la marge. Selon notre opinion, l'esport constitue à la fois un secteur de croissance future en interne et d'opérations de fusion-acquisition éventuelles. [...] Microsoft pourrait devenir le Ticketmaster de l'esport, par exemple en organisant des ligues.
Richard Davis, Analyste chez Canaccord
Il est nécessaire de se rappeler que les périodes de croissance explosive du sport électronique, en 2000 comme en 2006, ont souvent été synonymes de bulle et annonciatrices d'un effondrement des budgets publicitaires dans les années qui ont suivi.
Modifié le 17/04/2019 à 15:20
Après, c'est étonnant tout de même la croissance du milieu et il faut noter que selon l'expert, beaucoup de monde passe à côté du potentiel. À voir si ça se confirme dans les 2-3 prochaines années.
Modifié le 17/04/2019 à 15:20
L'OWL, ça a toutes les chances de sonner très creux. Et assez rapidement. #bulle
edit : j'avais pas vu qu'il était en source :D
Modifié le 17/04/2019 à 15:20
Et comme beaucoup d'investissement, l'OWL présente un risque, donc soit des milliardaires auront perdu quelques millions (des miettes pour eux), soit ils se seront ancrés sur un marché florissant. C'est un pari que certains ont choisi de faire, on verra bien ce que ça donne.
Modifié le 17/04/2019 à 15:20
Modifié le 17/04/2019 à 15:20
Modifié le 17/04/2019 à 15:20
ça donne un aperçu de toute la beauté de la spéculation dans le reste de la bourse :|
Modifié le 17/04/2019 à 15:20
A titre d'exemple, le budget du PSG 2017-2018, c'est 540 M€. Si tu amortie ton investissement OWL sur trois ans, en prenant le coût du slot, des joueurs et des à côté, c'est au maximum 10 M€ annuel. ça représente 1.85% du budget du PSG. C'est rien. Mais vraiment rien. Je parle du PSG à titre d'exemple car je ne connais pas les budget des structures OWL, mais cela vous donne une idée de ce que cela représente pour certains.
Même si certaines structures de l'OWL sont moins financièrement convaincante comme NRG, ce n'est pas le cas de comcast, Hersh, NYM, etc etc.
Overwatch, c'est quelque chose comme 30 Millions de joueurs, alors 30 Millions de comptes serait plus juste, je ne sais pas quel est le nombre de joueurs quotidiens mais sur 30M de joueurs, si tu arrive à en convertir 1%, tu as 300k viewers. Avec 4% tu as 1.2M viewers. C'est jouable, largement jouable avec la force marketing de Blizzard. Sachant que la campagne commencera à la Blizcon, quand les nouvelles marques et lineup seront connus. Quand tu vois qu'énormément de personnes se sont intéressés à la World Cup, tu te dis qu'il y a du potentiel.
Tu sais, les mecs sont millionnaires, multimillionnaires, alors je crois qu'ils savent réfléchir et prendre des risques, certains seront payant d'autre non, mais je ne crois pas que ce soit juste des imbéciles que Blizzard a embobiné.
Je ne comprend pas comment vous pouvez prévoir que l'OWL ne fonctionnera pas, on en sait rien, rien du tout, vous avez juste une chance sur deux de vous tromper, vous jetez une pièce en faite... Autant se taire, non ?
Modifié le 17/04/2019 à 15:20
Modifié le 17/04/2019 à 15:20
Modifié le 17/04/2019 à 15:20
Et s'il existe dans les sports que tu cites des salaires astronomiques, c'est grâce aux retombées des droits TV. La NBA, c'est 2.1 milliards par saison. La Premier League, c'est 6,92 milliards pour 2016-2019. LoL et ses LCS, locomotive de l'esport, est arrivé péniblement à un accord à hauteur de 50 millions d'euros par saison. Overwatch, pour le moment, c'est de la hype et du vent. S'ils rentabilisent, tant mieux pour eux et pour la visibilité de l'esport, et je serais ravi de me tromper. Mais clairement, j'ai du mal à voir grâce à quel levier les investisseurs vont dégager un rendement en l'état actuel des choses.